mercredi 10 août 2016

Écosse, jour 9


Jour 9, dis-donc...

Alors, tu me croiras ou pas, mais après avoir vécu une tempête sous la tente, entendre des vents de force tempête depuis ma chambre, même si ça m'a réveillé presque toutes les heures, j'ai bien aimé. Il y a quelque chose de puissant dans le fait de se sentir humble face à la nature.
La journée a été simple, sinon...
La balade de Fairy Pool en premier qui donne une forte envie de marcher plus loin (le chemin continue, mais où, ça...) ou de se baigner dans les bassins de la rivière (pour peu qu'on ait une grosse tolérance au froid)... Le seul inconvénient de la balade, c'est qu'après un jour de tempête, les midges avaient faim et étaient très largement au rendez-vous. Johan a donc pu goûter comme moi aux joies de se faire dévorer.
Nous avons ensuite visité la distillerie Talisker qui a, à mon avis, le mérite d'être encore une des plus sympathiques distilleries artisanales. On a eu de la chance de pouvoir voir la distillerie en état de marche, avec les odeurs, le premier moût de grain brassé, le brassin... On a pas pu profité des 5 livres de réduction pour acheter une bouteille vu qu'on a pas le droit de ramener quoi que ce soit qui dépasse 10 cl dans nos bagages à main du fait de nos décérébrés de terroristes (et vu aussi que deux de leurs produits phares se trouvent à bien moins chers dans nos supermarchés...)
Mais passons.
Passage sur Portree, en particulier dans un whisky shop où Johan s'est fait plaisir sur une mignonnette de Ledaig pendant que je me suis laissé aller à tenter l'achat d'une mignonnette de la seule distillerie de l'île de Lewis qui produit un single malt plutôt cher la bouteille. On a bavé sur le Ledaig 18 ans qui est a des tarifs plus raisonnables que ceux qu'on peut trouver en France dans des coffrets en bois...
Jolie visite de Portree par une étonnant soleil présent et la lecture de la carte de tous les restaurants nous a amené au seul restaurant sans carte, qui fait aussi hôtel et bar et dans lequel j'avais déjà bu un coup avec ma femme... Johan a goûté son premier fish and chips, je lui demande s'il a aimé : « ouais, ça va, ouais, c'est à la fois lourd et léger, mais en fin de compte, c'est pas si lourd »...
Moi, j'ai fait soupe et le classique haggis, rutabagas et patates avec une sauce whisky et champignon d'un très bonne teneur... Je crois qu'il ne faut jamais hésiter à aller manger chez les locaux...
Tiens. Une pause. Pour ma pauvre femme. Elle me demande toujours si elle me manque. Je lui réponds toujours que j'ai vécu tellement longtemps tout seul que ça ne me gêne pas d'être tout seul. Mais, là, je suis sur les traces de ma mémoire des choses que j'ai pu faire avec elle ou que je n'ai pas pu faire du fait de son handicap au cœur... Et je dois avouer que comme je cause à Jojo de tout ce qu'on a fait, oui, ça fait quelque chose. L'envie de retourner dans ces endroits avec elle. Et d'en explorer plus. J'ai pris la décision d'une nouvelle semaine à Plockton et environs. Sois en certaine, ô femme :) Car, oui, là des choses ont manqué.
On a fini notre journée après une petite sieste dans la voiture par la très classique balade de Old Man of Storr. Hu, je te confie sans peine que j'en ai chié au début, victime de problèmes de digestion de ma soupe de midi (et peut-être de la très tiède ale, parce qu'elle est servie tiède par ici). Mais alors, une fois au rocher... Pff. Je ne sais pas si je peux parler d'un autre centre de l'univers, mais j'ai senti qu'entre les deux oiseaux que je pourrais avoir pour totem si j'étais un druide ou un shaman, ça serait le très psychopompe corbeau. Un vol magnifique de corbeaux dans les airs, un corbeau qui est là, juste posé où se porte mon regard, un souvenir de ce corbeau que j'ai aidé à sortir de l'eau dans Mull, un petit délire en regardant les nuages et une forme ailée... Non, c'était bien.
Avec une décision prise après avoir photographié plusieurs gens au sommet (des cyclistes français qui avaient fait du vélo la veille pendant la tempête, deux jeunes françaises et une famille d'espagnols) : plus pratiquer encore l'anglais et se remettre absolument à l'espagnol qui fut ma langue de communication avec les espagnols.
Non, vraiment, depuis la petite salle commune de l'auberge de jeunesse de Glenbrittle, coupée du monde, posé tranquille en faisant une dégustation (une pale ale de bonne tenue la white cloud de chez tempest brewing qui se tient bien dans son genre, la wildcat d'Aviemore, la ginger beer de famous grouse et la black face de Cuillin qui n'ont rien d'exceptionnel pour les trois dernières) après avoir appris une bonne nouvelle dont je te causerai plus tard, il y a quelque chose de pas loin de l'ataraxie en repensant au vol du corbeau ou à un dragon dans le nuages.
Merci le cosmos pour cette journée.
Je ne saurais aussi te dire à quel point j'ai été fasciné par la roche volcanique de l'Old Man of Storr et la puissance ou la chance que j'avais d'être adossé à lui pendant plusieurs minutes. Je ris un peu en pensant à tous ces gens qui regardaient le paysage (que j'ai regardé aussi, plus tard) pendant que j'observais la pierre... Je n'ose m'imaginer ce qui est passé par la tête de celui qui a décidé d'escalader ce rocher plein de devers...
Ouais. Si je devais retenir trois images du voyage (Johan retient le vert des paysages, la balade dans la forêt aux grands arbres près d'Inverness et l'auberge d'Inverness), je répondrais l'Old Man of Storr, Corrimony et la montée à l'improviste le long d'un chemin sur la côte Est d'Inverness... Il y a Plockton pas loin et sans doute les bassins du Fairy Pool... Il y a aussi le musée d'Édimbourg pour quelques-un de ces tableaux. Mais on me parle de trois images, tu comprends.>
Poutous.
Et la page du 9, bien sûr...


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