vendredi 31 juillet 2015

Ainsi meurt l'oiseau...

Jour 11...

Pour tout dire, mon gars, une rude journée avec une nuit entrecoupée de nombreux réveils. Ah ça. C'est pas tant le nombre de kilomètres faits dans l'absolu (quoique...) que la vitesse qu'il fallait pour les faire.
La distance importait un peu aussi... Tant d'endroits traversés et si peu d'arrêts finalement, et pas de vraies longues balades dans la forêt.
Snowdonia qui s'est offert à nous ce matin sur la route est vraiment splendide, même sous la pluie du début de matinée. On va dire que deux choses ne remplaceront jamais l’Écosse : les places de parkings finalement bien chères car il faut payer partout et le fait que finalement tu ne te sentes pas totalement dans la nature sauvage, comme si elle était un peu domestiquée au gré des villages ou bas côtés.
J'ai légèrement les poils de l'anus rentrés encore à l'intérieur du fondement pour le prix de la cascade (4 livres 50 pences) assez minable au regard de toutes celles qu'on a déjà vues qu'on a payé ce matin...
Et je dois avouer que j'ai peu apprécié le fait d'avoir à raquer chaque parking, n'importe où. Comme je suis un geek indécrottable de mon jeu de rôle favori, on s'est arrêtés le midi dans un village du nom de Harlech (un grand dragon dans l'univers de Shadowrun avec une orthographe différente) et on a fait de l'essence dans une station service appelée Dragon. Nous n'avons pas visité le château, ni payé les 3 livres obligatoires pour se parquer et aller à la plage. Non, nous avons bêtement mangé dans la voiture, un peu marris du « paye, paye, paye, ton écot mon brave »...
Enfin bref, esprit de l'aventure, si nous avions eu le temps... à Betws-y-Coed, le village où apparemment les marchands sont aimables plus ils ont de touristes, nous aurions fait une marche de 8 miles qui nous aurait menés dans des collines et des forêts.
Et si nous avions pu, nous aurions pris plus qu'une heure à Dolgellau, ville jumelée avec Guérande, où vit la sœur de ma femme, pour profiter un peu plus du village.
Nous aurions aussi fait une marche de 6 heures (donc de 10 pour nous) qui nous aurait permis de voir le sommet de plein de montagnes après avoir payé 10 livres de parking pour la journée (hurg) en étant arrivés tôt parce que les places sont pitins de chères.
On se serait arrêtés aussi dans des tas d'endroits charmants avec vue sur des lacs ou possibilités de grimper dans les monts et montagnes, toujours en payant plusieurs livres (5 pour 4 heures et 10 pour la journée en général).
Je me rappelle, esprit de l'aventure, sans doute un peu fatigué par le fait de devoir tenir la route, m'être dit : pitin, à ce tarif là, c'est la dernière fois qu'on me voit au Pays de Galles. Puis, plus loin, je me suis dit qu'en fait on a vu gros. C'est bien deux semaines qu'il faudrait consacrer uniquement au Nord du pays de Galles.
Nous logeons actuellement dans une ferme sise non loin de la ville de NewCastle Hemlyn, et je regrette de ne pas pouvoir visiter l'exploitation de 160 vaches, 120 moutons et 6 cochons. La fermière fut plus que sympathique et agréable et nous sommes tombés le jour de ramassage du foin pour l'hiver, une opération harassante qui doit se faire dans la journée.
Fait étrange, un oiseau a cogné la vitre de la cuisine pendant que nous mangions. Ma femme l'a pris dans sa main et l'a posé au sol. Elle n'était pas sûr qu'il s'en sorte. Mais ce fut le cas. Ceci dit en parlant de l'accident à la fermière, nous avons trouvé un autre oiseau mort. Deux oiseaux se sont donc pris la même vitre aujourd'hui. Un oiseau qui se plombe la gueule sur une fenêtre est un signe de mauvaise augure dans certaines cultures, mais moi je vois le fait que ma femme a touché celui qui a survécu.
Pourquoi ?
Pourquoi deux oiseaux au même endroit, aujourd'hui ?
T'as une idée ?
Y a un signe et un sens ?
Même en goûtant pour la première fois du whisky du crû, le Penderyn, en version finie en fût de madère, je n'ai pas d'idée mon pauvre vieux. Je ne peux laisser que trois mots couler : vie, destin, écho.
T'es pas mort, t'es blessé, tu peux continuer grâce à ta femme où à ceux qui t'aident.
Trois images de la journée ?
Je veux effacer celle de l'oiseau mort.
Je vais prendre la sympathie de la jeune fermière qui nous a accueilli. Vraiment, chaud au cœur.
Je prends aussi le bête déjeuner dans la bagnole, face au château Harlech avec les dunes dans le dos en sachant qu'on aura le temps de rien faire.
Et puis, pour finir, peut-être tout simplement ce petit écureuil gris aperçu lors de la balade à Betws-y-Coed ou l'oiseau qui attendait de pouvoir pécho un poisson, installé sur un rocher au milieu de l'eau, toujours lors de la même balade.
Bien sûr que je devrais parler des magnifiques paysages aperçus au cours de la route. Mais justement, c'est ça : aperçus, survolés.
Ouais, de la forêt, des lacs, des montagnes, de la légende arthurienne. Mais pas le temps...
Des regrets ?
Nan, on ne va pas en avoir. C'est bien d'avoir fait cela, même si c'était trop rapide. Ça nous a donné un premier aperçu des possibilités galloises (avoir l’Écosse en plus chaud, et plus près de la civilisation).
De retour de la douche...
Eh, j'ai pensé... Pourquoi seulement trois images ?
Je t'en donne d'autres, juste comme ça, parce que.
L'église de Dolgellau qui fait crèche, où j'achète pour un prix ridicule un livre rigolo sur la crise de la quarantaine (que je commence à me taper) et où une femme refuse le trèfle (rare, dans les cimetières, j'en trouve rarement) le trèfle à quatre feuilles que je lui offre.
Les monts de Snowdonia, allez, parce qu'ils envoient la patate, quand même.
L'incroyable lenteur de la circulation en pays de Galles.
La bouteille de Penderyn, à côté de moi.
Moi, qui n'ose pas regarder l'oiseau blessé mais qui sent que ça ira bien, et le drame quand j'en trouve un mort avec la fermière, j'appelle vite ma femme pour constater que ce n'est pas le même oiseau.
Les chiens partout, surtout des border collies, si j'ai un autre chien un jour, ça sera cette marque.
Les nombreuses choses seulement aperçues, parfois même pas photographiées et qui vont s'estomper dans la mémoire, en particulier un lac éclairé par un rayon de soleil perçant les nuages ou les forêts dans lesquelles nous n'avons pas eu le temps de mettre les pieds.
Mais finalement tant pis si nous avons roulé une heure de plus que prévu (une location s'étant annulée la semaine dernière) et si nous avons abouti ici en ce jour le plus industrieux de l'année pour eux (d'où la raison pour laquelle ils n'ont même pas encore mangé à près de dix heures du soir).


jeudi 30 juillet 2015

Un bout d'aventure ?

Jour 10...

Même pas mon gars, même pas... Et tu veux que je te dise pourquoi ? Parce que ton rêve n'était pas assez fort pour que je le note ce matin. Je sais bien qu'il y a toujours cet esprit qui veut se libérer, de détacher de chaînes trop lourdes, je sais bien qu'il y avait une erreur dans un registre me concernant et que j'avais l'âme d'un résistant de la guerre 39-45, mais je n'ai pas pris comme je te l'ai dit la peine de noter.
Il y aurait pu avoir un peu d'aventure ce matin si j'avais pu acheter un pot de piment extra-fort dans le magasin dédié au piment du petit bled de Beaumaris... Beaumaris a un joli châteeau, une sympathique vue sur les montagnes et le front de mer et d'intéressants petits magasins ou églises / chapelles reconverties en maisons (une était en vente à 375 000 livres)... Mais ce qui m'a arrêté dans ce lieu, c'est la visite d'une église avec un toit très intéressant faisant penser aux crénelages d'un château et les quelques pots de confitures à l'intérieur que la paroisse vendait pour à peine une livre en système de paiement honnête dans la boîte. Un petit arrêt dans un magasin spécialisé en cuisine nous a permis d'acheter quelques petites choses pour accompagner l'excellent pain aux dattes, scone et flapjack achetés à une très bonne boulangerie locale (p as celle sur la rue principale, l'autre)...
Nous n'avons pas pris la peine de visiter le château, après celui d'hier, c'était un peu bon, et nous avons filé vers Holyhead à la pointe sud-ouest d'Anglesey pour faire une petite balade en bord de falaise, allant jusqu'à descendre vers une plage de galets dans une crique ou des kayakeurs sont arrivés pour prendre leur petit-déjeuner. Il y avait tellement à faire rien qu'à cet endroit, tellement, et je ne doute pas des possibilités de la presque île. Un hélicoptère a soit secouru vraiment quelqu'un, soit était en exercice pour faire des sauvetages (il est revenu au même endroit une deuxième fois) ce qui m'a permis d'assister au premier hélitreuillage de ma vie.
Après un très court passage dans le village avec le nom le plus long du monde où nous avons fait quelques courses (et acheté quelques binouzes que je teste en ce moment), nous avons déposé les affaires là où nous logeons avant d'aller faire une heure et quart de marche à Llanberis qui offre une Ecosse en modèle réduit comme paysage : magnifiques collines (ou petites montagnes, un musée que nous n'avons pas visiter, jolie balade en bord de lacs, nombreux sentiers de randonnées, découverte d'une petite tour en ruine, toussa, toussa). Nous sommes certainement rentrés un peu plus tôt que nous aurions dû sous un soleil de plomb pour profiter un peu de la maison de notre hôte et de la magnifique vue qu'il y a depuis sa maison qui domine une immense vallée, regarde les montagnes et la mer...
Oui, je sais, donc, pas d'aventure, mon gars.
Et même les joues qui chauffent à la limite du coup de soleil.
Je mets une note très bien à L'IPA que je suis en train de goûter, qui vient d'une brasserie de Cardiff et qui a d'étonnants petits accents maltés avant de m'en retourner à la relecture d'Enrôlés qu'on devrait pouvoir arriver à jouer dans pas trop longtemps.
Je recommande aussi à certains lecteurs qui en auraient l'occasion et qui seraient adeptes du genre (ou pas) la série Défiance dont j'ai vu encore deux épisodes hier soir et qui a été faite en parallèle d'un jeu vidéo auquel il faudra peut-être que je m'intéresse (ça fait longtemps que j'en ai pas fait).
Quoi ?
Je' devrais aller marcher dehors, profiter de cet excellent soleil ?
Oui, je sais... Mais, tu vois, je ménage ma monture... Je pense à mon petit œil et ma petite peau mon gars. Et ce soir, c'est un peu dégustation... Oui, oui...
Posé là,, cela dit, je puis faire une sorte de bilan qui me permet de te dire que si tu es l'esprit de l'aventure, il faudrait vraiment que tu sois celui de l'inspiration et de l'écriture et du théâtre par derrière. Hu ? Nan, pas par derrière de cette façon.
Les choses sont posées mon gars. Ce genre d'expérience te fait méditer, penser, réfléchir à ce qui est essentiel pour toi. La nature, le théâtre, les jeux de rôles, l'humour, goûter les bonnes choses, regarder ce qui me plaît vraiment en série télé (la science fiction et le fantastique mon gars), la mer (ah pitin, avoir les pieds dans l'eau à midi), la montagne, la forêt, la bière, les fleurs, les animaux, les petits villages, découvrir des choses nouvelles, les langues (rho pitin, ce vieux fantasme de parler plusieurs langues ou toutes les langues), ma femme qui sauve un moucheron qui était en train de noyer dans la bière et qui dit «  ça, c'est plutôt bon pour mon karma « , les esprits (quel que soit le sens que tu donnes au mot esprit).
Allez, je finis sur la Boilermaker de la Brains Craft Brewery qui est une welsh whisky IPA (pour des copeaux de bois infusés au whisky du crû qui ont infusé dedans)... Citron, vanille et une petit touche de whisky finish...
Quoi ?
Le con, jamais je ne pourrai commander cela en France ?
Eh, c'est peut-être cela mon aventure. Etre là pour des choses que je ne vivrais jamais en France.
Seuls regrets de la journée au final : n'être pas allé au cœur du village avec le nom le plus long du monde, ne pas avoir pu acheter la sauce pimentée la plus forte du monde (7,4 millions d'unités), ne pas avoir les bras et le dos en condition pour faire du canoë sur le lac de Llanberis.
Trois images à retenir ?
L'hélicoptère en longue position stationnaire, et nous qui nous inquiétons de savoir si quelqu'un est en danger après que j'ai approché finalement (mais à quatre pattes) très proche du bord d'une falaise.
L'église de Beaumaris (ça vient de Beau marais), tout simplement parce que j'ai senti qu'il y avait là un sens de la communauté qui dépassait le pur religieux, il y avait aussi une exposition sur la première guerre mondiale et puis ces pots de confitures ou chutneys à disposition pas chers.
La vue depuis Llanderis sur les petites montagnes avoisinantes.
Je rajouterais bien réviser pour la première fois Enrôlez devant un paysage plombé par le soleil, une binouze à la main. Mais ce n'est pas une vue. C'est juste un souvenir, un écho, de la première année au théâtre, où, au Canada, nous révisions «  Bob » (que je referais bien) avec ma femme dans des campings en buvant une bière ou un cidre.
Je t'aime esprit de l'aventure et de la création.
Quoi ?
T'aimes pas que je dise je t'aime ?
Petit sournois, va...


mercredi 29 juillet 2015

Châteauuuuu...

Jour 9

Une nuit comme en camping, avec une envie de pisser de fou, un lit pliable pété par un précédent occupant qui oblige à mettre la table basse sur laquelle j'ai posé mes lunettes comme support du pied du lit, un coup de pied dans le lit moyennement confortable qui doit envoyer voler les lunettes, le noir pour ne pas réveiller ma femme et aller pisser dehors : et paf, je marche sur les lunettes de vue.
Hmmm.
Bon, ben le changement se fera après avoir vu l'ophtalmo en août du coup.
J'ai maudit un peu mon pied, mais finalement, tout est un signe et je sais que mes rêves furent remplis de gloire et de fortune encore une fois, un type qui a comme conseiller ce qu'on pourrait appeler le diable dans certaines cultures, mais définitivement plus « celui qui apporte la lumière ». Un temps pour une grande destinée dans les rêves, ce qui compense toujours un peu la vie de tous les jours.
Bref, départ un peu moins tôt que d'habitude pour passer toute la matinée et le repas de midi dans la cité fortifiée de Conwy... Une expérience intéressante, un peu comme quand on fait Guérande ou Carcassonne mais en plus petit dans la cité et en sympathique (très fortement) dans les ruines du château ou la balade des remparts.
Il y avait une « Celtic Fair » un peu minable, des boutiques assez classiques pour une petite cité touristique, mais le charme tranquille du fait que beaucoup de locaux continuent à vivre dans le lieux et que plusieurs endroits n'étaient pas touristes du tout (depuis le haut des remparts) ou préservés...
Nous avons déjeûné dans un pub adepte de la slow food, j'ai voulu risquer local (parfois, il faut se forcer) et j'ai mangé un burger d'agneau (du crû) au stilton qui m'a réconcilié avec la viande hachée (même si c'est le genre de choses que je préfère pratiquer de manière végétarienne – pour le goût que je trouve au bœuf haché de toutes les manières) et l'agneau (quand il a le bon goût de la bestiole qui a mangé dehors). La bière du crû fut adoptée avec son petit arrière goût de pommes...
Nous sommes ensuite allés à Llandudno voir le petit « country park » (Great Orme Park) qui surplombe la ville et la baie... Nous avons esquivé la visite de la ville, par trop pèpète un peu côte d'azur ou aux boutiques beaucoup trop touristiques pour notre goût. La visite du Great Orme Park fut courte, par manque de temps, mais nous avons bénéficié d'un temps magnifique et de jolies images qui viendront agrémenter un futur album facebook.
Hein ?
Tu me dis que c'était toi dans mon rêve, esprit du voyage ? Que tu es là pour me guider ?
T'étais pas là quand on s'est paumés pour arriver chez Steve qui nous accueille chez lui et qui a été assez gentil pour venir nous chercher sur la route escarpée de colline...
Si ?
T'étais là ?
C'est toi qui m'a empêché encore d'avoir des accidents ? Ou qui m'a aidé à avoir moins mal aujourd'hui ?
Eh, on a moins roulés aujourd'hui.
Quoi ?
Quand même ? C'est toi ?
Mais ils vont penser quoi les gens qui me lisent ?
Hu ?
Tu t'en fous. L'esprit du voyage est propre à chacun et c'est à chacun de se faire son opinion là-dessus ?
Tu me demandes mon opinion ?
Ben on aurait pu passer une journée entière à faire Conwy et la balade attenante dans des bois et une autre journée pour Great Orme mais en ce cas, on aurait été de la nique pour demain et voir la péninsule d'Anglesey.
Hein ?
Tu n'es pas que l'esprit du voyage ? Tu es celui qui apporte la lumière de l'inspiration ?
Eh ben, mon vieux.
Est-ce que je peux me permettre de te quitter là pour profiter de notre hôte, d'une bière et te laisser sur mes trois images préférées de la journée ?
La vue depuis le château de Conwy, particulièrement avec la masse nuageuse qui arrivait sur la ville et qui annonçait la petite douche qu'on a prise.
La balade sur les remparts, parce que quand même ça le faisait vachement mieux que le truc pourri de Guérande.
La vue depuis le Great Orme Park sur la baie, alors que la marée est basse et que les bancs de sable apparaissent sous un soleil éclatant, formant de nombreux chenaux pour l'eau et une sorte de delta.
Hu ?
Une idée lumineuse qui me serait apparue pendant la journée concernant l'inspiration ?

Non, visiblement, ce fut toi, mon inspiration, mon bon...  

mardi 28 juillet 2015

Et si j'étais comme dans un rêve ?

Jour 8, Rhosesmore au nord du Pays de Galles...
Ouais, je devais être une sorte de super-héros, une dernière chance de sauver radicalement une situation et c'était plutôt cool, ce matin. Un super pouvoir certainement de volonté et de détermination.
C'est presque à regret que j'ai quitté John ce matin qui nous a servi un fabuleux petit-déjeuner en continuant à parler d'anecdotes de sa vie... Visiter des châteaux uniquement vrais avec sa fiancée, tomber à la renverse dans un autre salon privé dans un restaurant japonais après s'être adossé à un mur coulissant, avoir dû habiter une année en Belgique pour contrecarrer un mauvais coup d'un ancien associé belge, trouver toujours de l'aide et un support dans la communauté juive même s'il n'est pas croyant, nous montrer le développement de son application pour déterminer rapidement les maladies des poissons (il a besoin de 250 000 livres pour monter son projet) et certainement créer quelque chose qui fera de l'argent dans les dix années à venir, c'est le moment d'investir s'il parvient à vivre assez longtemps pour voir le tout se développer. Mais en dépit de son âge (85 ans), je ne doute pas qu'il parvienne à réussir à finir de la corriger. Sa bibliothèque était comme je n'en ai jamais vue : bourrée de livres en référence à la biologie marine ou aux maladies des poissons.
La route était plutôt longue pour mon compte pour se rendre à Chester puis ce petit coin perdu. Nous avons fait un arrêt d'une heure dans un village typique : Newton. Un ancien centre dédié au tissage ou au textile avec un rempart qui ceint la ville que nous n'avons pas eu le temps d'emprunter (tous les parkings sont payants au Pays de Galles), mais un arrêt bienvenu pour prendre un bain dans l'atmosphère locale. Je me suis permis un petit achat dans un charity shop : un verre supplémentaire pour boire de la liqueur.
Un arrêt ensuite sur un bête arrêt du genre autoroute et la décision prise de ne pas se rendre à Chester mais plutôt dans le petit (et typique) village de Llangoven (prononcer Clangoven) dans lequel j'aurais pu facilement passer toute la journée le temps de tout voir et de balader partout.
Puis, enfin, à travers de belles collines, une ancienne carrière d'ardoises, des paysages extrêmement champêtres, arrivée ici où le confort du cabanon sera un peu rustique (cabane au fond du jardin avec toilettes sèches et pas de douches) et où le pub qui jouxte le cabanon ne sert quasiment plus rien à la pression et manque terriblement des produits d'appel qui auraient pu nous intéresser. Mais les vacances, c'est ça : risquer l'aventure et parfois l'éventuel perte de confort par rapport aux standards pépères de la maison.
Trois images de la journée me demande l'esprit du voyage ?
Esprit du voyage ?
Hein ?
Vraiment ? Je dois m'adresser à toi ? Mais tu ne te feras pas entendre ? A moi de me débrouiller pour te faire vivre à travers l'illusion d'une voix dans ma tête ?

Oh ben, mon vieux... Trois images, eh ben, c'est simple, je prends encore John, mangeant à table avec nous le matin et nous racontant des histoires qu'on écouterait des heures, la balade au-dessus de Llangoven dans un parc où se trouve une maison dans laquelle vécurent deux aristocrates lesbiennes au début du 19ème siècle, longer la rive de Llangoven (une balade qui aurait pu durer encore plus longtemps si on avait eu le temps)... 
Allez, je m'en retourne à ma première Guiness en canette dans un pub et à la satisfaction d'avoir trouvé mes premiers trèfles à quatre feuilles gallois :)
Quoi ?
Je vais devoir être plus drôle les autres jours ?
Je ne te fais pas rire esprit du voyage ?
Ah mayrde, alors.
J'avais pas prévu. J'ai bien noté une ou deux idées en baladant, mais de là à devoir chaque soir jouer au petit comique, je ne pense pas pouvoir ?
Hu ?
Juste l'absurde de te parler pourrait suffire ?
Oh hé ?
Ah pitin, il est parti...
:)

Galles, Galles, Galles...

Jour 8
Notre hôte paumé dans la campagne non loin d'un bled appelé Llandridon wells (ou du moins je le crois) nous a entretenus bien longtemps ce soir.
Un monsieur avec une vie bien remplie, juif, né en Irlande, avec des parents d'origine polonaise (du moins du côté de sa mère) . Il a eu un père qui faisait du théâtre et était opticien, mort trop jeune en à 51 ans (il fumait 60 cigarettes par jour). Il a vécu en Israël 6 années, a été dans un kibboutz six mois à la naissance du pays, a séjourné une vingtaine d'années de sa vie aux states... et j'en passe et des pas mûres. Biologiste marin (spécialisé dans l'ostréiculture) après de fortes connaissances en optiques en reprenant le travail du paternel, il est sans cesse à court de projet, il est en train de développer une application médicale qui nécessite pas mal d'investissements et doit être ravi de recevoir du monde en Bed and Breakfast. Un individu avec qui on aimerait garder contact pour la finesse de son analyse politique sur le monde même si elle est un peu orientée par sa lecture du Times Israël.
J'ai appris sur la culture juive, sur la création de l'Etat d'Israël, sur les rapports entre l'Iran et la Corée du Nord tout en profitant de toutes les fois où il faisait l'effort de parler en français.
La veille, je m'étais entretenu avec notre voisine thaïwanaise, professeur d'anglais à Taïwan (dont le plus jeune élève à trois ans), qui m'a donné un bon truc pour me rendre à Bath le lendemain... Elle parle quatre langues et a visité, dans le cadre de son boulot d'encadrante de séjours linguistiques, un nombre de pays considérables... Rha, tous ces gens qui sont allés si longtemps, si loin, ça les change, pas vrai ?
Deux occasions de pratiquer l'anglais un certain temps avec des gens du crû, plutôt cool.
Mais bref, la journée a été rude pour le dos, pour raison de conduite nécessaire des deux mains sur des routes étroites à une voie et sans visibilité. Croiser des véhicules en face fut assez éprouvant.
Les balades de la journée ont été essentiellement Bath et Llantony priory (je vous laisse chercher, je suis fatigué et je déteste faire de l'écriture assis sur mon lit, mais là, ce n'est pas comme si j'avais le choix)...
Bath, c'est comme toutes les villes touristiques : à découvrir en arrivant le plus tôt possible, pour éviter la foule et les commerces de trucs à chier.
Petit moment d'émotion avec une maman cygne et ses trois petits qui passent une sorte de dénivelé à trois marches sur la rivière entourant la ville. Un des petits était parti à l'aventure sur les marches d'eau, pendant que les deux autres n'osaient pas descendre à sec le dénivelé de pierres situé en dehors des marches d'eau.
Surprise de voir plusieurs restaurants français et émerveillement devant quelques bâtiments bien construits ou aux jardins bien décorés. En commandant, chez un vendeur de sandwichs, paninis et chaussons de Cornouailles, je me suis rendu compte en entendant la serveuse parler espagnol à un des ses collègues que c'était définitivement une langue que je dois réactiver (c'est trop con de passer à côté de certains conversations en vacances).
L'après-midi, on a poussé sur une route immonde pour mon dos (le stress à gérer des deux mains, parce qu'il est impossible de voir qui arrive de loin avec les haies hautes sur le bord) jusqu'à Llantony priory qui vaut pour ses ruines, la beauté du site, le petit pub attenant, la demi-pinte qu'on s'est posés à boire et la balade jusqu'au sommet des collines... Ouais, une balade qui aurait été encore plus fantastique avec le beau temps... mais comme je l'ai déjà dit : tant que le temps n'est pas à la tempête, ne jamais se laisser arrêter par quoi que ce soit si on a décidé d'une chose.
Pouf, et nous voilà paumés dans la campagne, avec un hôte on ne peut plus bavard et intarissable et une furieuse envie de rattraper un peu du sommeil en retard. La chambre est plutôt froide, elle n'est pas chauffée, les étagères sont bourrés de livres de biologie marine, ma femme dort déjà et je ne sais pas du tout quels seront nos arrêts demain. Demain est un autre jour. Juste que je voudrais éviter les routes trop petites, pas adaptées à ce que je suis...
Allez, si je ne devais que retenir trois images de la journée : le pont de Bath (ressemblant un peu au Ponte Vecchio), notre hôte de ce soir (très bavard, mais avec une telle vie, c'est un plaisir) et la toute petite taverne du Llanton priory. Pouf. Et pourtant, j'aurais bien mis la vue en haut des collines au-dessus du prieuré. Mais le vieux bonhomme méritait une distinction :)


dimanche 26 juillet 2015

La saucée sur Stonehenge...

Jour 7
Rha, sa mère le cachalot, de l'eau, de l'eau, de l'eau, du froid, comme j'ai pas eu en Ecosse, cong. Une bonne déception, c'est tintin pour aller au milieu des rochers du site, mais avec un million de visiteurs par an, on peut comprendre. En prenant le bus qui amène au site depuis le centre de visites, on s'est retrouvés avec un groupe et un guide qui était excellent. Plusieurs anecdotes ont permis de pimenter le tour avec eux sous une pluie battante au début. En cinq ans, le gars n'avait vu qu'une fois une femme franchir la sécurité pour aller méditer au centre. Je pense que le site doit être ouvert pendant;les équinoxes et les solstices pour les membres (50 livres à l'année)...
Je n'ai pas pu profiter totalement de l'exposition au centre de visite car je suis lent à regarder les choses et une panne d'électricité qui dure sa mère a éteint toutes les lumières empêchant de profiter de certains des panneaux d'exposition.
Nous avons préféré rentrer manger à Trowbridge et ma femme a connu la deuxième mésaventure de la journée avec nos voisins chinois lorsque ma femme est entrée dans les cabinets mal fermés où était assise la mère de famille (on loge chez un habitant absent qui a deux chambres pour loger, une occupée par nous et l'autre par des chinois que nous avons réveillés fort tôt avec mon alarme qui sonnait pendant qu'on prenait le petit déjeuner). Ma femme aime bien se moquer gentiment, et il est vrai qu'ils ont amenés leur cuiseur de riz et que pas mal de leurs produits semblent venir de Chine ou d'un magasin chinois (car c'est plus probablement des expatriés en vacances). Nous avons essayé de faire un tour à la fête médiévale de Trowbridge, lamentablement perturbée (y avait personne) par le temps exécrable (mais la veille, ils avaient eu plein soleil) et nous avons fait une reconnaissance du centre-ville avec quelques achats nécessaires. La claque pour moi a été le magasin polonais du bas de la rue où on se trouve où tous les produits sont en polonais. Le rayon boucherie était une plongée totale dans l'exotisme des pays de l'Est, la bonne surprise de la balade même si, évidemment, tu ne comprends pas grand chose aux produits vendus. C'est toujours intéressant de comparer. Il doit se trouver qu'il y a une certains communauté asiatique (des touristes visitaient) et une grosse communauté polonaise (dans le quartier, on entend surtout parler polonais). On a pris la décision de ne pas faire l'aller-retour à Bath cette après-midi (la conduite de ce matin et hier m'a un brin cassé, j'ai l’œil gauche, le valide qui est fatigué et rouge) et d'en profiter pour le faire demain matin vu que c'est sur notre chemin (en gros, y en a pour deux heures et demi de conduite demain, soit bien trois heures à mon rythme, voire une heure de plus avec les pauses éventuelles photos si ça ne pleut pas trop)...
Bref, une après-midi un peu molle par rapport au fantastique de l’écosse tous les jours, mais on a décidé d'un séjour au pub (tester deux ou trois trucs) avant d'y manger et mieux vaut le faire tôt, car ils cessent leur service assez vite...
Éventuellement un peu plus d'informations ce soir. A tout à l'heure ô toi étrange chose sur laquelle je débite ces lignes...
Un peu moins de huit heures, heure locale...
Nous venons de revenir du Sir Isaac Pitman, le plus gros pub de la ville, qui organisait un petit Cider Festival. J'ai pu goûter la Lagunitas, une excellente et très fruitée IPA californienne (https://lagunitas.com/beers/ipa) que ma femme a été capable d'apprécier ainsi qu'une pinte d'IPA pression en montrant mes photos de voyage à ma femme, avant qu'on ne commande à pas cher des pâtes accompagnées encore d'une boisson (et une nouvelle pinte d'IPA), du classique saucisse, purée et petits pois et un carotte cake. Je me coucherai moins con de ma journée en ayant appris que les pois cassés étaient des petits pois brisés en deux et secs et en m'étant fait dragué pour la première fois de ma vie par une nana (les deux autres fois, c'était des mecs). Une sorte de moment bizarre en commandant les bières, avec une nana de la trentaine tardive accompagnée peut-être de sa mère et qui me demande si j'attends quelqu'un et quel est mon nom. Il y a eu cet étrange moment dans le regard, comme un temps suspendu avec un sourire où tout pouvait se passer que finalement, je ne pense pas avoir beaucoup vécu. Ah si, je me souviens, j'ai été plus ou moins dragué ado par une fille de ma classe, mais j'étais absolument pas en état ado pour remarquer ce genre de choses, Helen Lee que la fille s'appelait, quel con, j'aurais pu vivre mieux ma vie si j'avais été réceptif et puis une autre fois du temps des beaux-arts par une fille un peu difficile m'est avis, je n'ai pas voulu risquer quoi que ce soit de compliqué. Et puis, ah oui, merde, Françoise (mon ex) et deux autres filles du temps du centre information jeunesse. Mais disons que le regard troublant, pouf d'un coup, nan, ça ne m'était jamais arrivé aussi directement...
J'ai eu un gros fou rire assez communicatif pour une autre table en repensant à nos braves voisins chinois. Ah la la la. Oui, les vacances sont plus alcoolisées que la vie de tous les jours, et d'accord, ce n'est pas bien. Mais « vis ta vie, amuse-toi » Voilà. C'est tout. Il n'y a pas de raisons que ça soit comme ça tous les jours et le but n'est pas de finir à quatre pattes.
C'est juste que de toutes les manières l'ambiance était bonne, la bière bonne et en plus pas chère.

On va commencer la soirée avec les deux premiers épisodes (sur 10) de The Librarians et ça sera bien tout pour ma femme vu qu'on va se lever un peu tôt demain matin pour découvrir Bath avant de se rendre enfin au Pays de Galles... 

So long Scotland...

So long Scotland...
Jour 6.
Aéroport d'Inverness, une demi-pinte de Stag au côté pour la gestion du stress de l'avion.
Je suis parti un peu plus tard que d'habitude, le temps de tout ranger, de tout mettre dans les poubelles et de dire au revoir à mon hôte. J'ai constaté un peu tard (pas de photo, désolé) que la maison de mes hôtes abritait un chat de maison à poils longs, tendances écailles de tortue. Mais la matinée était relativement pluvieuse et les midges étant de sortie, je n'ai pas fait la balade de dix kilomètres qu'il y a à faire à côté du logement.
Journée courte, pour le coup, j'aurais pu même arriver une heure quasiment plus tard à l'aéroport mais je n'étais pas certain d'avoir le temps de reconnaître les environs de Fort George et l'office du tourisme située à la fin de l'autoroute, à l'entrée presque d'Inverness m'a appris que le Castle Stuart est privé. Je me suis donc contenté de faire gaffe à toutes les balades possibles depuis la route menant de Tomintoul à Carbridge. Il y a eu encore le lot assez incroyable de lapins crevés. J'ai fait un arrêt assez long à Granton pour chercher fort mal (alors que j'étais garé non loin) le chemin d'accès vers les balades dans les bois et pour profiter un peu d'un village mêlant l'aspect rural et touristique...
Un peu après Granton, une des plus sereines balades du séjour, le long de la rivière Spey en passant un ancien (leur monument au mort inscrit le dernier décédé comme étant de 1963) cimetière d'anciens combattants...
J'ai demandé aux gens que j'ai croisés si parfois ils apercevaient des loutres (parce qu'il y en a), aucun n'était du coin, cela dit, il y a une réserve dans le parc où l'on peut de toutes les manières observer des tas de bestiaux...
Une route, très une seule voie sans passing place) sur 10 bornes m'a mené ensuite à Carbridge qui vaut pour ses quelques maisons fleuries et un ancien pont, attraction principale de la ville. J'ai eu un peu pitié pour les propriétaires d'une voiture verte ou beige pétante dont le rétroviseur avait pris un pet du fait de conducteur comme des pieds. Le chien dans la voiture semblait bien malheureux.
Arrêt à l'office de tourisme de l'A9 pour prendre quelques renseignements pour la prochaine fois et manger le sandwich à l’œuf et le muffin achetés à Granton.
J'ai voulu passer une heure sur Inverness, après avoir fait le plein, mais le parking payant du grand magasin m'a rappelé que ça n'allait pas être évident de se garer et que c'était pas le moment de péter les plombs.
Je suis allé jusqu'à l'aéroport pour constater l'impossibilité de voir le château Stuart au gré d'un détour et pour voir ce que donnait Coy comme village. Eh bien, Coy, c'est un village, plutôt moderne, avec un magasin du village à vendre et des midges qui commençaient à vouloir s'activer. J'ai évité de peu l'accident sur la route à une seule voie qui me menait à l'aéroport, rendu ma voiture sous la pluie et échoué ici pour constater que je ne reviens pas par flybe, ce qui n'est pas plus mal, il y a eu un vol annulé et tout un lot de danois se retrouve dans la merde.
Voilà. Mon rêve de cette nuit devait être plus palpitant, marqué par la vision de Je suis une Légende, le test de la mini-bouteille de Tomintoul et le souvenir que je me retrouvais encore une fois à poil devant une des comédiennes de la compagnie que ça faisait marrer (oh non, encore une fois...)
Je réfléchis.
Je n'ai pas de regret.
Le séjour était trop court pour tout faire de toutes les manières et le temps fut quasiment tout le temps avec moi...
Je rends l'antenne et je vais m'embarquer.
22 heures 40, Trowbridge.
Je ne sais pas où est Trowbridge, je sais juste que j'ai accepté de payer 35 livres de plus pour surclasser la voiture avec la route qu'on va faire et que plus jamais je ne fais confiance à un GPS sans pouvoir avoir un œil dessus. On a mis plus d'une heure et demie là où on aurait dû prendre trois quart d'heure en passant par des voies très étroites et encombrées... Le paysage était joli et rural, mais je n'en ai pas profité... J'ai dû gérer le mal de dos, un deuxième accident manqué de peu, le GPS qui me fait faire un grand tour stupide pour rien, l'étroitesse des routes et le style de la Mégane, assez truffée d'électronique.
A huit heures, j'étais un peu au tas, surtout que prendre l'avion ne reste jamais évident pour moi, je n'y peux rien, j'ai en partie peur, ça joue sur le moral. Le style de conduite est largement différent, aussi. C'est détendu en Écosse, c'est chaud bouillant dans des rues étroites et bondées de la campagne autour de Bristol...
La récompense de la soirée fut de faire un petit tour en ville et d'esquiver un pub aux senteurs de pétard qui avait perdu plusieurs lettres de son enseigne, d'ignorer une sorte de pub à poufs avec une musique bien pénible de boîte de nuit pour échouer enfin dans UN pub, le pub, avec un festival du cidre et une ouverture sur plusieurs IPA.
L'IPA, c'est bon, (surtout que c'était pas cher, et qu'au final, j'ai bu sur deux fois l'équivalent de seulement une pinte) y en à deux que j'ai goûtées, une que j'ai déjà bue, et la dernière qui m'attend pour demain...

Ma femme me fait savoir que mon rythme de lever à 6 heures du matin (je reste à l'heure française, alors, pour moi, ça ne fait que 7 heures) va devoir se mettre un peu en pause demain. Stonehenge ouvre seulement à neuf heures et demie... Mais le temps de se paumer et d'avoir des travaux sur la route qui te font faire d'étranges détours, 7 heures et demie sera le dernier carat.
Plouf dodo. Fatigué moi aussi.

vendredi 24 juillet 2015

Ces tas de lapins morts

Ces tas de lapins morts, jour 5
Au réveil...
En vrac, quelques images qui restent du rêve d'hier soir : un projet théâtre, un comédien qui a la grippe et qui réclame plusieurs milliers d'euros pour compenser son absence s'il ne peut pas jouer, un metteur en scène qui risque de lui faire la nique, et avec qui je suis bien d'accord, on ne coule pas une compagnie en réclamant du fric comme ça, même pro la compagnie. La tête de sournois du comédien qui se plaint d'une maladie imaginaire et qui a perdu la passion pour juste se faire du fric, les rêves sont aussi intenses que la vie pour moi.
Une difficulté à jouer la pièce par manque éventuel de comédiens, encore une légère angoisse de savoir que je vais monter sur scène sans avoir le texte...
Et puis, pour finir, une publicité pour une moto...
Je m'installe sur une moto sans roue, ni poignées et à l'envers, la voix-off parle d'une moto peut-être plus chère et plus lourde que la concurrence mais qu'une compagnie de transport peut trimbaler facilement, je me retrouve à l'envers transporté par la compagnie de transport (en fait une bête remorque) dans le garage de mon voisin (on habite des petits pavillons de banlieue)... Et je me marre avec lui, lui expliquant que ça pourrait être drôle de faire une pub décalée pour cette moto en vantant seulement le fait qu'elle soit trop lourde et qu'une compagnie de transport puisse assurer son déménagement plutôt que de se rendre en moto au nouveau domicile... Un rêve très réaliste où je me vois, la caméra est posée en dehors de mon champ de vision, et où un peu toute l'essence de la drôlerie de la publicité reste le côté un peu débile de mon personnage à moitié bourré avec une idée à la con et un rire communicatif en sortant de chez son voisin, pour encore se marrer tout seul sur le palier de sa porte...
12 heures plus tard...
Je pourrais appeler cette journée des centaines de lapins morts, sans déconner, ça doit tenir de la deuxième pire fois où j'ai vu des bêtes écrasées. Le nord du Queensland tien le haut du pavé pour l'instant. Mais là, me taper successivement en plus un hérisson, un beau lièvre et une perdrix ou faisan, ce fut un peu rude. Je ne comprends pas comment les gens en tuent autant. Ils roulent de nuit ? Trop vite ? Bon, en un sens, ça veut dire qu'il y a des lapins à foison, mais voilà, faut juste être préparé à ça avant de venir, quoi. A ça, et aux mouches plutôt nombreuses, cong, et qui aiment bien venir vers toi.
Ma journée fut finalement assez courte en activités...
J'ai déjà passé une demi-heure à chercher mes lunettes puis mon téléphone, ça pique un peu dans un lieu où il y a seulement quatre petites pièces (chambre, mini-salon, cuisine et salle de bain).
Puis, je suis parti vers Tomnavulin (à peine un hameau) avec une grosse distillerie et là j'ai pris une route secondaire qui m'a permis de faire un tour à pied autour d'une colline boisée (avec une route trop large pour mon goût et pas de vrais passages dans les bois). Je me suis ensuite rendu à la Glenlivet Distillery, qui est sur un site magnifique... Bon, j'ai toujours évité d'acheter les deux whiskies les plus vendus en supermarché, me disant qu'il y avait peut-être anguille sous roche au niveau de la qualité par rapport à ceux qu'on ne trouve pas en supermarché, mais alors pour le coup, je fus impressionné. Pour plusieurs raisons, mais principalement la quantité (10 millions et demi de litres par an et ils veulent passer à 20), la taille des machines (des pitins de gros alambics en bronze, quoi) et la hauteur des tonneaux (huit mètres, en bois venant d'Oregon) pour le premier brassage avec les levures. Huit mètres de haut et ils en ont 16 !!! Grui. Ils produisent deux à trois cent bouteilles par minutes. Il y a aussi le fait que la visite était absolument gratuite et qu'on pouvait goûter un truc à la fin. Et là, j'ai pris une bonne claque avec le Naddura, qui est franchement excellent (mais trop cher pour ma bourse en Ecosse et qui ferait plus l'objet d'un beau cadeau ici en France : http://www.whisky.fr/glenlivet-the-16-ans-nadurra-8425.html)... Pernot Ricard, ce sont des malins, ils savent vendre et mettre en scène. Très belle exposition aussi sur l'histoire de la distillerie (que j'ai fait tout seul), et produits d'appel intéressants dans la boutique. J'ai failli craquer sur un ensemble à trois livres qui permet de trimballer 6 flacons dans une sacoche plastique mais je n'aurai jamais besoin, je pense de me balader avec 6 flacons de la sorte dans mes bagages.
Je me suis ensuite rendu à la ruine de Drumin Castle (aaah des trèfles sur le chemin) et j'ai fait un bout de balade le long de la rivière attenante, avant de revenir à Tomintoul et de me tâter à manger dans le pub aux deux chats, mais je me suis contenté de retourner dans la boutique d'hier avec le chien sympa et de prendre deux ou trois trucs qui manquaient pour dépanner, dont du pain mangeable. J'ai aussi appris dans le magasin attenant au Whisky Castle que les stations d'essence étaient assez éloignées, pas moins de 20 km.
Haggis et purée de carottes et navet, achetés la veille et sieste.
L'après-midi, j'ai opté pour me rendre à une deuxième distillerie, la Royal Lochnagar (entre Ballater et Braemar), une pitin de route magnifique à certains moments, avec des collines parcheminées de dessins en patchworks du fait des différents types de végétation ou de bruyère ou de floraison de cette dernière. A voir surtout quand il fait beau et que les collines rayonnent (c'était moins bien au retour, j'ai pris pendant quelques minutes une grosse saucée, la seule de la journée, mais une bien, ce qui m'a permis mon premier arc-en-ciel du séjour).
J'ai fait un tour un peu de tous les arrêts possibles, et effectivement, il y a de quoi passer largement une semaine ici pour rayonner dans les Cairngorms... Je n'ai pas vraiment pris de photos sur le chemin, par manque de temps.
Le hasard a voulu que j'arrive une minute avant la dernière visite de Royal Lochnagar (http://www.malts.com/index.php/en_us/Our-Whiskies/Royal-Lochnagar), j'ai donc payé mon écot de 7 livres (la visite du matin, après tout, était gratuite) et pareil, un guide charmant (et très drôle) avec une gouaille étonnante. Il m'a même appris comment humer un whisky de deux manières que je ne connaissais pas. J'ai pris un passeport (gratuit) pour moi et ma femme qui permet de visiter douze distilleries de taille petite à moyenne qui se sont fédérées pour faire un peu de contrepoids aux grosses je suppose. J'ai adoré renifler les vieux tonneaux ou comparer l'artisanal de la Royal Lochnagar et l'industriel savamment pensé de Glenlivet. Je sais quels seront mes deux prochains achats (gros cadeaux) et quel sera mon prochain achat normal (glenlivet, c'est pas trop dispendieux en supermarché).
L'après-midi a donc consisté pas mal à conduire au détriment extrême de mon dos (les routes cahotent) et du nécessaire constat que je ne suis pas à même d'encaisser sereinement un voyage avec plusieurs heures de voyage en voiture chaque jour...
Pour passer un peu le tout, je finis les trois bières (en 33 pas en pinte, sans déconner) qui me restent à boire en me promettant de ne pas finir avec un tournis comme hier soir (les bières du pub n'étant pas prévues au programme dégustation de ma soirée).
Ce soir, je donne dans la Higland IPA de la Cairngorm brewery. Le nez n'est pas sublime mais il est particulier et la couleur est presque ambrée. Le goût est classique des IPA, plus rude peut-être sur l'attaque avec moins de notes florales. Pas une bière pour tout le monde mais j'aime beaucoup.
J'enchaînerais avec une ambrée appelée la wildcat que j'ai prise parce qu'il y a une photo de chat écossais dessus et je finirai sur le gros cadeau que je me suis fait avec la bière de la Black Isle vieillie en fût d'Ardberg.
Point positif, tout de même, c'est une des premières fois que je conduis en prenant plaisir (en dépit de la douleur et des lapins morts) du fait de la beauté des paysages qui ne nécessite pas forcément que tu t'arrêtes...
Je me suis permis aussi de regarder ce qu'il y avait à faire au Balmoral Castle (un endroit où séjourne la famille Royal). Hu, il y a de quoi passer une journée complète en balade et visite. On va pas s'embêter la prochaine fois qu'on viendra.
Allez, j'ouvre la wildcat, et pas tellement de nez non plus... Et je constate que j'aurais sans dû doute commencer par celle-là avant de passer à l'IPA dont l'amertume me reste en bouche pour l'instant. Je m'en veux légèrement de ne pas pu avoir fait plus, mais dans le court temps imparti, je n'étais que l'agent envoyé en reconnaissance pour savoir si les Cairngorms valaient le coup et le bilan est positif. Certes, ce n'est pas la totale nature sauvage des Highlands (ça ne l'est qu'en certains endroits), mais c'est cool à faire avec des tas d'attractions ou de trucs à faire sur le pouce et un cadre qui change souvent.
Petite pensée émue pour le bout de la route où je me trouve, il y a la distillerie Chivas (possédée comme Glenlivet par Pernot-Ricard) et là, pour le coup, pas d'accueil, on travaille le blend à grand échelle, on s'embête pas avec des entrepôts ou vanter le produit qu'on trouve partout de part le monde... Voir les trois mondes du whisky aujourd'hui (l'artisanal, l'industriel avec des valeurs de qualité et l'industriel de masse), ce fut sympa et c'est pas sûr que ça aurait été un truc que ma femme aurait voulu faire. Avoir été tout seul, pour le compte, m'a permis l'expérience.
Allez, on se lance la wildcat (dont j'apprécie le mélange amer et malté, finalement) et la vidéo que je ne suis pas arrivé à mettre hier.
Pour les photos, je ferai un truc spécial au retour des vacances, sur facebook, jour par jour.
Merci encore une fois à ma femme pour ce cadeau (fort cher pour notre budget mais qui a contribué à soigner ce fichu œil) :)


jeudi 23 juillet 2015

Bon anniversaire.

Jour 4
Mon deuxième anniversaire, ainsi que je l'ai décidé, c'est le 23 juillet, et je me demande si je n'ai pas eu le meilleur anniversaire de ma vie, même s'il y en a eu deux ou trois excellents, dont surtout un je crois, du temps où j'étais avec Françoise (à Angoulême) et un très intéressant sur l'île de Vancouver, où je voulais voir des ours et où je n'ai pas pu, mais tant pis, c'était bien quand même.
J'ai finalement trouvé quoi faire de mes trèfles à quatre feuilles en pagaille : les offrir à des gens intéressants (en plus d'inconnus).
Première personne excellente, mais c'était hier soir, une allemande étudiante en médecine qui a passé 7 mois en Nouvelle Zélande à travailler dans les vignes. Une fille qui a tout : le charme, l'intelligence, l'ouverture d'esprit, je lui souhaite de trouver sa voie de spécialisation et de pouvoir travailler à Copenhague un jour (son rêve, elle apprend aussi le danois)... Je ne sais pas son nom, mais son sourire reste gravé dans ma mémoire ; pourvu que mes conseils aient pu porter ses fruits (sur le tour du Loch Ness) et que le trèfle que je lui ai offert lui porte chance.
Le matin, je me suis fait eu, j'avais oublié mes papiers pour l'avion et pour indiquer la location de cette après-midi à l'auberge de jeunesse, impossible de rentrer en faisant le code, ça ne marchait pas tôt le matin, Du coup, tant pis, je suis allé à Corrimony et j'ai déjeuné là-bas, chose que je voulais de toutes les manières faire au final... J'en suis revenu avec un message en plus du « Sois Grand » de l'année dernière : « Vis ta vie et amuse-toi. »
Ouais, et je l'ai fait. J'ai tout eu aujourd'hui, tout, tout ce que j'aime (sauf le jeu de rôle, mais là, c'est quand même compliqué tout seul)...
J'ai donc décidé après être repassé récupérer mes papiers et tenté le café gratuit dégueulasse (que j'ai jeté) de l'auberge, de me rendre vers Aviemore, un de mes premiers choix. Le premier arrêt peu concluant fut à Tomatin où il n'y a strictement pas grand-chose à part la distillerie. Je me suis ensuite fait eu en essayant d'acheter une bière au Tesco (la marque de magasin la plus connue en Ecosse) du coin à Aviemore (pas d'alcool vendu avant dix heures du matin en Écosse). Bon, j'ai laissé un brin la voiture (y avait deux heures gratuites) au parking du marché pour faire un tour des quelques boutiques. Je me suis offert mon deuxième café du séjour (ça faiit définitivement des économies de ne pas en acheter deux par jour) avant de passer dans une petite boutique où j'ai pris du Haggis et un Scotch Egg que je vais tester tout à l'heure. Une petite discussion à l'office de tourisme m'a appris qu'il y avait une petite réserve naturelle avec le plus loin chemin faisant moins de 5 kilomètres et qui permettait de dominer la vallée depuis la colline surplombant le village. J'ai pris la peine de me garer en bout de village près de l'auberge de jeunesse pour prendre le tunnel sous la A9 qui menait à la réserve, tout en étant enchanté par la vue des lapins en plein jour qui glandaient pas loin du lieu où j'étais garé. Une bonne petite balade en effet avec comme point d'orgue de pouvoir se poser au sommet de la colline et d'observer le paysage tout en appelant ma femme et ma mère. Ah pitin. J'ai adoré ça. Me rendre compte de l'incroyable miracle de la technologie qui me permettait avachi sous le soleil de plomb (mais le vent glacial), adossé à un rocher, de pouvoir converser à plusieurs centaines de kilomètres avec des gens avec qui j'avais envie de partager la grâce du moment.
J'ai bien senti que les muscles avant de mes tibias faisaient la gueule à la descente après ce que je leur ai imposé, mais tant pis. Petite sieste très courte avant un passage à la brasserie locale qui fait la bière du crû. J'ai pris deux échantillons pensant avoir de quoi faire sur deux soirées un peu joyeuses.
Direction Tomintoul ensuite en passant en partie par de charmantes petites routes, enfin charmantes, le nombre de cadavres de lapin m'a appris que l'espèce devait pulluler dans le coin...
J'ai vu sur la route un faisan (Groose ?), un écureuil et du lapin. Puis, en m'arrêtant à Tomintoul, je suis tombé sur un adorable chat noir et blanc alors que je voulais prendre une photo de l'hôtel où il sortait.
Les gens qui m'ont accueilli pour la location du petit chalet, Wendy et Mike, sont absolument charmants (ils ont passé plusieurs années en Charente) et je leur ai offert à chacun un trèfle. Je n'ai pas discuté de toute leur vie privée avec eux, mais je suspecte un truc du genre la perte d'un enfant, je ne sais pas pourquoi. Quoiqu'il en soit, une excellente rencontre avec d'excellentes personnes.
Plutôt que faire un sentier de randonnée ou trop de route, je suis retourné à Tomintoul où j'ai fait un paquet de trucs en fait :
- Goûter du Glenguchie (enfin, je crois) au Whisky Castlle, en même temps que des gens d'origine indienne captivés par l'hôtesse du magasin. Je ne me suis permis que d'acheter une bouteille de 5 cl de Tomintoul en espérant que ça passe en avion.
- Acheter quelques produits locaux dans un magasin en tombant sur le plus que sympathique chien du propriétaire qui est allé jusqu'à s'allonger, pratiquement la tête sur mes genoux.
- Se balader dans le petit village en poussant jusqu'à un petit parc magnifique avec le plus beau parcours pour enfant (ou sportif) que j'ai vu de ma vie et en continuant sur une toute petite balade qui indiquait le nom de tas d'essences végétales (alors que je fantasmais un peu avant de savoir le nom des arbres ou de m'y mettre en retournant en France, je passe aussi sur les espagnols de la veille qui m'ont convaincu que je devrais passer du temps à réviser aussi cette langue).
- Continuer à nouveau dans le village en appelant ma femme pour la remercier de ce pitin de cadeau de fou, en n'achetant rien au Fish and Chips, en ne buvant pas de bière dans un pub (après avoir appris que celui-ci ne pouvait servir des pressions que le lendemain) et en essayant de chercher d'autres chats.
- Trouver un autre chat, tout noir, toujours devant l'hotel du cru, et tout aussi calin que le noir et blanc...
- Rentrer, du coup, à tout hasard dans le pub de l'hôtel en question et tomber sur deux briscards qui reviennent dans le coin depuis une trentaine d'années pour la pêche. Deux briscards qui s'appellent René et Michel, les deux prénoms de mon défunt pôpa.
- Se dire, la merde, je bois un coup avec eux, surtout que René était aussi, jusqu'à l'année dernière, président de la fédération de théâtre de la Creuse. Oh pitin, le hasard de con. Tomber sur un gars mordu de théâtre. J'ai passé deux heures avec ces deux gars là (Michel était peu causant, pas théâtreux mais sympa) à apprendre des tas de trucs sur la chance qu'il y a à faire du théâtre amateur dans la Creuse et à me rendre compte que j'ai envie, effectivement, de jouer une pièce au moins une quinzaine de fois. Le choix de René est de présenter essentiellement du boulevard parce que sinon le public se déplace moins, mais il ne fait pas du graveleux pour autant. J'ai appris qu'il y a un festival très connu de théâtre amateur pour les adolescents qui a lieu tous les deux ans, je vais me renseigner avec les indications qu'il a notées sur un bout de papier. René m'a payé un coup, il va de soi que je leur ai aussi offert un trèfle à chacun.
En rentrant, j'ai aperçu une sorte de coq de bruyère, autre chose que le faisan ou la perdrix. Cool, la nature m'a gâté aujourd'hui.
Je vais entamer ma cinquième bière (je n'ai bu que des demi-pintes au bar, et une smoked porter de la Black Isle) en profitant d'un film que ma femme a adoré : Je suis une légende...
C'est beaucoup, mais c'était pas prévu. Juste que c'était le message de la journée : vis ta vie et amuse-toi.
Théâtre, nature, balade, gestion du handicap (j'ai roulé pile à la limite), synchronicité, mystique du matin, message, animaux croisés au hasard, chats et chien sympas, brasserie découverte par hasard, bonne conversation...
C'est décidé. La prochaine fois qu'on vient en Écosse, on passe une semaine dans ce chalet:)

Trois images ? Retenir trois images seulement ?
Petit déjeuner à Corrimony, Parler avec René et Michel à l'Hotel / Bar / Pub qui a les deux chats les plus sympas du monde et Parler à ma mère et ma femme au dessus d'Aviemore (je rajouterais bien les oiseaux du genre faisan ou coq de bruyère, mais ce fut trop fugace...)
Tout est dit...
A demain, s'il y a connexion :)
Et encore merci à ma femme. Une putain de journée de fou grâce à elle.

mercredi 22 juillet 2015

Traaaaanquilleuuuuu...

Jour 3
En toute tranquillité...
Ah, je préfère écrire plus tôt ce soir pour me consacrer à autre chose dans la soirée, quoi ? Je ne sais pas, mais je compte vite ranger un max de mes affaires pour les embarquer tôt demain et manger je ne sais où d'ailleurs puisque la cuisine n'ouvre qu'à 6 heures. M'est venue l'idée de faire un gros détour par Corrimony (jamais deux sans trois) pour déjeuner tôt là-bas, à voir. Je voulais découvrir un peu le Nord-Est d'Inverness avec une combo Castle Stuart (que je n'aurai pas le temps de visiter, même si c'est semble-t-il lié à Hamlett), Fort George et Nairn...
Aujourd'hui, j'ai finalement fait très peu, une combo de la fatigue d'hier et d'un contre-coup de la petite opération magnétique d'hier pour soigner mon œil...
J'ai commencé la matinée par une longue balade sur les îles Ness qui sont sur la rivière Ness, j'ai vu deux gros lapins, j'ai une preuve filmée, la seule de la journée... Ah ah ah.
Retour pour déjeuner (la barre de céréales offerte par flybe et que je conservais dans la voiture en cas de nécessité n'ayant pas suffi à me caler le matin).
Je me suis ensuite rendu vers Beauly où je comptais faire une petite balade et je me suis laissé arrêté par un signal indiquant un « Forest Trail » situé à Reelig Glen.
Une claque. Des arbres très grands, dont le plus grand du Royaume-Uni semble-t-il, même si je ne l'ai pas vu indiqué. J'ai passé un très long, long moment dans ces bois (à ne pas trouver de trèfles, à toucher des arbres, à essayer de pécho des écureuils – et j'en ai vu un, ah ah ah)... J'ai finalement fini par quitter le sentier à l'insu de mon plein gré et me suis fié à mon sens de l'orientation pour faire un mix des deux balades que proposait l'endroit... Je pense aux gros nains qui ne veulent pas de la maison de la Culture à Bourges pour protéger des arbres, d'un coup. Oui, j'étais triste en regardant ces centaines d'arbres tombés dans cette forêt à cause de tempêtes ou de la gestion de l'écosystème... Oui, à mon moindre niveau de connecté ou d'être capable de bêtement projeter, je ressens les arbres. J'ai même eu un grand coup de tristesse pour un arbre tombé à une trentaine d'années ou un géant qui avait dû largement passer le siècle, mais je me suis souvenu que c'était la nature : sur les cendres du passé, construire le futur. Et définitivement, alors que je me posais la question sur ces arbres à Bourges qui ne servent que de prétextes à certains écolos manipulés par des caciques ou certains crétins (si si si si, j'insiste encore), oui, je suis pour qu'ils disparaissent, soient recyclés de manière intelligente, quitte à intégrer une partie de leur bois dans la nouvelle maison ou à servir à des artistes...
Mais passons.
Une excellente matinée.
J'ai fait mon midi ensuite à Beauly, échouant dans un restaurant familial pour un repas à dix livres (plus avec la bière et le pourboire) comprenant du boudin noir et blanc panés, un plat végétarien indien et un triffle à la cerise.
J'ai ensuite fait ce que j'aurais fait avec ma femme : balader dans les petites ruelles après avoir visité les ruines du prieuré. J'ai pu voir un chat. Le seul du séjour. Mais je n'ai pas le même besoin que ma femme en ce qui concerne la vision de la gente féline. Un brin de pluie en fin de balade, une grosse sieste après le bon repas (une famille avec deux gamins m'a passé le temps, je les ai observés tout le temps, regrettant vaguement sans doute que ma femme ait décidé de ne jamais avoir d'enfants, même si ça nous permet de voyager... Ils n'étaient pas les seuls, j'ai regardé aussi trois femmes, deux vieux, deux autres nanas. Ce n'est pas si chiant de ne rien faire et de regarder les gens pendant que tu manges seul (non, je n'avais même pas pris un livre).
Je me suis ensuite rendu à la balade de Clootie Well (pécho au hasard), non loin de Munlochy, juste guidé par mon sens de l'orientation. Encore des arbres, une toute petite balade familiale, idéale quand on a un chien. Les renseignements que j'ai pris au début de ma balade auprès d'une dame qui baladait justement trois chiens m'a permis de me rendre ensuite à la Black Isle Brewery où je comptais acheter des choses, qu'en fait, on ne peut acheter qu'à la boutique sur place. J'ai goûté un truc très sympathique dont j'ai oublié le nom et j'ai pris quatre petites choses (dont un barley wine à 6 livres et une bière vieillie en fût d'Ardberg à 9) qui m'ont goûté (avec celle que j'ai bue) dans les 23 livres. Hurg. Sachant qu'on a pris une claque avec l'euro, il va falloir songer à visiter des pays avec notre devise (tout en se préservant la semaine écossaise:)).
Pendant que je raconte tout cela, je suis en train de boire tranquillement une punk IPA (j'ai été contaminé à cette excellence du houblon par une discussion au Bierrichon) avant de passer à une double IPA qui coche un peu plus sa maman en dégré d'alcool (heureusement, elles ne sont qu'en 33 cl). Et je réalise que je n'ai pas mangé de Haggis et que je n'ai absolument pas pratiqué le pub. Mais après tout, pour l'ambiance, je me suis dit que je pouvais tout aussi bien rencontrer des gens ici, à l'auberge de jeunesse, comme à ces espagnols à qui j'ai prêté ma carte et qui sont comme un signe (avec ma sœur) pour que je me remette aussi à cette langue. Projet : devenir trilingue (à un niveau acceptable, ou du moins retrouver le vocabulaire espagnol, parce que la prononciation est très facile pour cette langue). Je serais doué, ou on me donnerait la capacité magique de parler, mettons, 10 langue, sans compter le français, je crois que je ferais dans l'ordre : Anglais, Espagnol, Italien, Latin (oui, je sais), Allemand, Suédois, Hollandais, Japonais, Hindi et le truc le plus parlé en Chine.
Ah oui.
Mon œil.
Est-ce que le truc à Corrimony a marché ?
Eh eh eh. Je n'ai jamais voulu faire magnétiseur de peur d'être bouffé par les gens, je pense que ma voie est de l'utiliser de temps en temps pour aider les gens et plus souvent pour diffuser de l'émotion à travers l'art... Rendre heureux ou faire vivre des choses extraordinaires est plus mon truc que le facteur purement social du rapport qu'on est obligés d'entretenir avec un client (sans compter que j'aurais du mal à me faire payer pour ce que certains ne considèrent que comme une sorte de placebo – ce qui reste possible, je n'en disconviens pas).
Mais je ne réponds pas à la question.
Oui.
Ca va mieux.
J'avais besoin de « magie ». Et avec ce que j'ai fait en plus ce matin en m'aidant de l'énergie des arbres, je dois avouer que je devrais être d'équerre pour plein de choses. Je zappe la douleur au dos dans ce message, pas la peine de se prendre la tête. Mon cerveau gère la douleur du mieux qu'il peut et je ne lui en demande pas plus, le cochon...
Houps. Petite pause, je viens de me resservir, une double IPA de style américain, on va bien voir... Huuu. Oh my godness, je ne vais pas dire que je suis amoureux mais j'ai été contaminé. L'amertume, c'est bien dans la bière...
J'ai finalement pour seul regret de ne pas être monté en voiture pour avoir de quoi ramener par chez nous là-bas dis-donc. Ça m'a amusé de lire certains articles sur le créateur de la Black isle cette après-midi et ça me conforte dans le fait qu'il faut aller dans la qualité plutôt que la quantité. Il vend plus cher que les merdes de type budweiser, mais il y a une âme dedans.
L'âme.
Ça pourrait être le mot de la journée.
Garder son âme et toujours la faire vibrer ou rayonner, se connecter avec l'essence des autres ou de la nature.
Voilà la clé
Allez, je balance tout ça en ligne en espérant avoir assez de réseau pour quelques photos ou la vidéo du lapin...

la rivière Ness
Y a plein de bancs avec des formes bizarres sur les îles Ness.
 Moi les arbres tombés, ça m'émeut...

 Là haut, sans doute des écureuils dans la magnifique balade de reelig glen
 Oh pitin, je sais pas mettre des arbres à l'endroit ou le prieuré de beauly
 Prieuré, toujours, je prends des images un peu au hasard depuis ma carte mémoire et les miniatures ridicules.

 Sur la Black Isle.
 La Black Isle Brewery avec des produits de fou :)


Le tour du Loch...

Jour 2.
Ah pitin, j'ai parlé qu'avec des français la nuit dernière et encore avec eux ce matin lors de mon retour de Corrimony. Marrant de tomber sur une libraire et des amies qui avaient lu le songe d'une nuit d'été...
Marrant de... hu... Oui marrant. Les coïncidences, les signes... 
J'ai parlé au final uniquement avec des français.
Les libraires d'hier soir et ce matin, le petit jeune qui aidait à garder l'auberge de jeunesse, un peu une hollandaise avec qui j'ai cassé une assiette de riz appartenant à une des libraires (je dis ça, je sais juste que l'une d'entre-elles est libraire), un couple avec des enfants que j'ai pris en photo à Fort Augustus et un autre couple de rennais, ce soir à l'auberge. Un gars sportif, le gars de ce couple rennais, sortant d'un handicap et d'une polyarthrite avec sans doute un salaire aisé (il en semblait certain en tout cas) mais avec la volonté de se déplacer uniquement dans des auberges de jeunesse ou en train. Il n'aime pas les voitures en location après avoir eu des merdes, le gars. Il a entamé un programme de partir en vacances en été et à la Toussaint, le gars. C'est un sportif, le gars (enfin c'était jusqu'à ce qu'il ait le dos pété). Il m'a aussi parlé d'une bière fabriquée dans le nord de l'Ecosse qui ferait dans les 67 degrés. La Snake Venom ou un truc dans le genre.
Grui. Pas d'intérêt. Une fois la bouteille ouverte, tu dois la finir, et des bulles à 67 degrés, j'ose pas imaginer ce que ça fait, même si tu partages...
Mais bref, lever tôt et balade à Corrimony pour cérémonie vaguement chamanique dirais-je et magnétisme personnel histoire de supporter la longue journée qui m'attendait et les prochaines semaines, mois, années et tout ça, tout ça. J'ai conservé un petit objet laissé par quelqu'un (mais après tout, on m'a bien pris tous mes dés fétiches, et des cheveux de mon père que j'avais laissés pour une nuit seulement et bien caché en plus). J'ai « demandé » avant de prendre. Ouais, je sais, c'est con, mais si je racontais tout ce que j'ai fait là-bas, mon mystère et mon second degrés seraient par trop dévoilés et ce n'est pas une chose à faire. Je tiens les choses vaguement de l'esprit, de la mystique ou du spirituel comme quelque chose de personnel, affranchie de tous les dogmes qui rongent le signifiant ou la quête du sens.
Retour à Drumladrochit après Corrimony pour un café à l'auberge de jeunesse et faire la balade dans les bois de Drumladrochit près de la rivière. De jolies images restent, les deux cavalières avec leur cheval que je croise par trois fois, le pêcheur avec les bottes dans l'eau du Loch, les nombreux chiens sympas et pas aboyeurs croisés avec leur maître, le trèfle trouvé par hasard alors qu'en prenant mon temps et cherchant eh ben que dalle, la traversée d'une rivière pied nus, filmer un bout de paysage en déclamant fort un passage du songe d'une nuit d'été.
J'ai pris des fraises de la Black isle et un muffin (de je ne sais où) au marché derrière mon bar fétiche, je me suis tâté à rester y manger, puis, non, j'ai préféré filer plus bas à Invermoriston où je me suis contenté de manger dans la voiture et de faire une sieste sans refaire une jolie balade qu'on avait faite avec ma femme.
Je me suis ensuite fié à un petit guide sur les marches autour du Loch Ness (acheté à Culloden) pour faire un petit trail un kilomètre avant Fort Augustus, j'ai poussé le bouchon à déborder du trail pour monter sur les collines surplombant le loch et avoir une vue magnifique du début du Loch et de la ville.
Balade un peu trop courte ensuite (pour tout faire) à Fort Augustus, j'ai pensé à ma femme en allant voir un petit quartier paumé, mais je n'ai pas vu de chat. Un petit plaisir certains à voir les bateaux passer l'écluse ou à mettre mes doigts dans l'eau du Loch. C'est très touristique, mais mignon. J'ai constaté que la station service locale vendait même du Ledaig, mon whisky fétiche, mais au prix de la livre maintenant (la baisse de l'euro fait rude quand t'es touriste), eh bien disons que je n'y perds plus vraiment à acheter en France.
Remontée ensuite vers Inverness en passant par le côté Est du Loch, assurément le plus beau... Il y a quelques paysages très traditionnels de l'Ecosse dans les monts et les Lochs dominant le Ness. Le temps me prenant de court, je n'ai fait qu'un véritable arrêt qui dure du temps à Foyers où j'ai vu une belle cascade avec de nombreux visages me semblant apparaître dans les pierres attenantes mais où je n'ai pas vu un seul écureuil sur le chemin s'appelant le chemin de l'écureuil rouge...
Seule galère majeure de la journée, se garer à Inverness ou trouver le parking à côté de l'hôtel, du fait de travaux et de sens interdits, j'en ai chié comme un rat et j'ai facilement perdu une heure...
Je ne sais pas encore ce que je vais faire demain du coup. Je voulais en profiter pour explorer à fond la ville, mais les problèmes de parking restent assez rédhibitoires, à moins de me garer légalement et de payer 8 livres la journée.
Je me tâte à aller à Beauly et dans le coin Ouest d'Inverness, quitte à revenir l'après-midi pour profiter un peu d'une ambiance citadine et d'un pub (que je n'ai pas vraiment encore pratiqué, pas plus que le haggis local que je n'ai pour l'instant ni acheté, ni goûté).
La première opération demain reste de se lever tôt, de manger vite et de toutes les manières de déplacer la voiture...
L'autre solution tout aussi sympathique et de prendre un peu la route plus loin dans un endroit connu ou inconnu. Je me suis tâté à faire un tour à Plockton par exemple.
Mais la distance m'arrête (avec la douleur qui lui est liée).
J'ai goûté ce soir une IPA et une dark achetées la veille au Tesco et fort peu fraiches, mais force est constater que ça se laisse relativement bien boire.
Je repense à mon pitin de guide de randonnée : vraiment pratique pour pas cher, si tu te concentres sur une seule région. C'est toujours utile de connaître à l'avance le nombre de kilomètres que tu vas risquer de faire.
Une journée longue et fertile avec une idée à la con qui a germée en balade pour faire des vidéos courtes avec un personnage qui s'appellerait JeanJean et qui serait un crétin de première (en anglais ou en français, le vocabulaire et le texte sont quand même vachement réduits)...
J'ai noté les idées.
Advienne que pourra.
Si je peux je joins des photos.

Mais vu la connexion, j'ai un doute sérieux...  
Allez, je tente une vidéo...

Cascade de Foyers
Ecluse de Fort Augustus

 Loch Ness

Candidat pour jour le monstre du Loch Ness

 Vue du dessus Est longeant le Loch, début des Cairngorns, sans doute :)

La cascade de Foyer, de loin