vendredi 24 juillet 2015

Ces tas de lapins morts

Ces tas de lapins morts, jour 5
Au réveil...
En vrac, quelques images qui restent du rêve d'hier soir : un projet théâtre, un comédien qui a la grippe et qui réclame plusieurs milliers d'euros pour compenser son absence s'il ne peut pas jouer, un metteur en scène qui risque de lui faire la nique, et avec qui je suis bien d'accord, on ne coule pas une compagnie en réclamant du fric comme ça, même pro la compagnie. La tête de sournois du comédien qui se plaint d'une maladie imaginaire et qui a perdu la passion pour juste se faire du fric, les rêves sont aussi intenses que la vie pour moi.
Une difficulté à jouer la pièce par manque éventuel de comédiens, encore une légère angoisse de savoir que je vais monter sur scène sans avoir le texte...
Et puis, pour finir, une publicité pour une moto...
Je m'installe sur une moto sans roue, ni poignées et à l'envers, la voix-off parle d'une moto peut-être plus chère et plus lourde que la concurrence mais qu'une compagnie de transport peut trimbaler facilement, je me retrouve à l'envers transporté par la compagnie de transport (en fait une bête remorque) dans le garage de mon voisin (on habite des petits pavillons de banlieue)... Et je me marre avec lui, lui expliquant que ça pourrait être drôle de faire une pub décalée pour cette moto en vantant seulement le fait qu'elle soit trop lourde et qu'une compagnie de transport puisse assurer son déménagement plutôt que de se rendre en moto au nouveau domicile... Un rêve très réaliste où je me vois, la caméra est posée en dehors de mon champ de vision, et où un peu toute l'essence de la drôlerie de la publicité reste le côté un peu débile de mon personnage à moitié bourré avec une idée à la con et un rire communicatif en sortant de chez son voisin, pour encore se marrer tout seul sur le palier de sa porte...
12 heures plus tard...
Je pourrais appeler cette journée des centaines de lapins morts, sans déconner, ça doit tenir de la deuxième pire fois où j'ai vu des bêtes écrasées. Le nord du Queensland tien le haut du pavé pour l'instant. Mais là, me taper successivement en plus un hérisson, un beau lièvre et une perdrix ou faisan, ce fut un peu rude. Je ne comprends pas comment les gens en tuent autant. Ils roulent de nuit ? Trop vite ? Bon, en un sens, ça veut dire qu'il y a des lapins à foison, mais voilà, faut juste être préparé à ça avant de venir, quoi. A ça, et aux mouches plutôt nombreuses, cong, et qui aiment bien venir vers toi.
Ma journée fut finalement assez courte en activités...
J'ai déjà passé une demi-heure à chercher mes lunettes puis mon téléphone, ça pique un peu dans un lieu où il y a seulement quatre petites pièces (chambre, mini-salon, cuisine et salle de bain).
Puis, je suis parti vers Tomnavulin (à peine un hameau) avec une grosse distillerie et là j'ai pris une route secondaire qui m'a permis de faire un tour à pied autour d'une colline boisée (avec une route trop large pour mon goût et pas de vrais passages dans les bois). Je me suis ensuite rendu à la Glenlivet Distillery, qui est sur un site magnifique... Bon, j'ai toujours évité d'acheter les deux whiskies les plus vendus en supermarché, me disant qu'il y avait peut-être anguille sous roche au niveau de la qualité par rapport à ceux qu'on ne trouve pas en supermarché, mais alors pour le coup, je fus impressionné. Pour plusieurs raisons, mais principalement la quantité (10 millions et demi de litres par an et ils veulent passer à 20), la taille des machines (des pitins de gros alambics en bronze, quoi) et la hauteur des tonneaux (huit mètres, en bois venant d'Oregon) pour le premier brassage avec les levures. Huit mètres de haut et ils en ont 16 !!! Grui. Ils produisent deux à trois cent bouteilles par minutes. Il y a aussi le fait que la visite était absolument gratuite et qu'on pouvait goûter un truc à la fin. Et là, j'ai pris une bonne claque avec le Naddura, qui est franchement excellent (mais trop cher pour ma bourse en Ecosse et qui ferait plus l'objet d'un beau cadeau ici en France : http://www.whisky.fr/glenlivet-the-16-ans-nadurra-8425.html)... Pernot Ricard, ce sont des malins, ils savent vendre et mettre en scène. Très belle exposition aussi sur l'histoire de la distillerie (que j'ai fait tout seul), et produits d'appel intéressants dans la boutique. J'ai failli craquer sur un ensemble à trois livres qui permet de trimballer 6 flacons dans une sacoche plastique mais je n'aurai jamais besoin, je pense de me balader avec 6 flacons de la sorte dans mes bagages.
Je me suis ensuite rendu à la ruine de Drumin Castle (aaah des trèfles sur le chemin) et j'ai fait un bout de balade le long de la rivière attenante, avant de revenir à Tomintoul et de me tâter à manger dans le pub aux deux chats, mais je me suis contenté de retourner dans la boutique d'hier avec le chien sympa et de prendre deux ou trois trucs qui manquaient pour dépanner, dont du pain mangeable. J'ai aussi appris dans le magasin attenant au Whisky Castle que les stations d'essence étaient assez éloignées, pas moins de 20 km.
Haggis et purée de carottes et navet, achetés la veille et sieste.
L'après-midi, j'ai opté pour me rendre à une deuxième distillerie, la Royal Lochnagar (entre Ballater et Braemar), une pitin de route magnifique à certains moments, avec des collines parcheminées de dessins en patchworks du fait des différents types de végétation ou de bruyère ou de floraison de cette dernière. A voir surtout quand il fait beau et que les collines rayonnent (c'était moins bien au retour, j'ai pris pendant quelques minutes une grosse saucée, la seule de la journée, mais une bien, ce qui m'a permis mon premier arc-en-ciel du séjour).
J'ai fait un tour un peu de tous les arrêts possibles, et effectivement, il y a de quoi passer largement une semaine ici pour rayonner dans les Cairngorms... Je n'ai pas vraiment pris de photos sur le chemin, par manque de temps.
Le hasard a voulu que j'arrive une minute avant la dernière visite de Royal Lochnagar (http://www.malts.com/index.php/en_us/Our-Whiskies/Royal-Lochnagar), j'ai donc payé mon écot de 7 livres (la visite du matin, après tout, était gratuite) et pareil, un guide charmant (et très drôle) avec une gouaille étonnante. Il m'a même appris comment humer un whisky de deux manières que je ne connaissais pas. J'ai pris un passeport (gratuit) pour moi et ma femme qui permet de visiter douze distilleries de taille petite à moyenne qui se sont fédérées pour faire un peu de contrepoids aux grosses je suppose. J'ai adoré renifler les vieux tonneaux ou comparer l'artisanal de la Royal Lochnagar et l'industriel savamment pensé de Glenlivet. Je sais quels seront mes deux prochains achats (gros cadeaux) et quel sera mon prochain achat normal (glenlivet, c'est pas trop dispendieux en supermarché).
L'après-midi a donc consisté pas mal à conduire au détriment extrême de mon dos (les routes cahotent) et du nécessaire constat que je ne suis pas à même d'encaisser sereinement un voyage avec plusieurs heures de voyage en voiture chaque jour...
Pour passer un peu le tout, je finis les trois bières (en 33 pas en pinte, sans déconner) qui me restent à boire en me promettant de ne pas finir avec un tournis comme hier soir (les bières du pub n'étant pas prévues au programme dégustation de ma soirée).
Ce soir, je donne dans la Higland IPA de la Cairngorm brewery. Le nez n'est pas sublime mais il est particulier et la couleur est presque ambrée. Le goût est classique des IPA, plus rude peut-être sur l'attaque avec moins de notes florales. Pas une bière pour tout le monde mais j'aime beaucoup.
J'enchaînerais avec une ambrée appelée la wildcat que j'ai prise parce qu'il y a une photo de chat écossais dessus et je finirai sur le gros cadeau que je me suis fait avec la bière de la Black Isle vieillie en fût d'Ardberg.
Point positif, tout de même, c'est une des premières fois que je conduis en prenant plaisir (en dépit de la douleur et des lapins morts) du fait de la beauté des paysages qui ne nécessite pas forcément que tu t'arrêtes...
Je me suis permis aussi de regarder ce qu'il y avait à faire au Balmoral Castle (un endroit où séjourne la famille Royal). Hu, il y a de quoi passer une journée complète en balade et visite. On va pas s'embêter la prochaine fois qu'on viendra.
Allez, j'ouvre la wildcat, et pas tellement de nez non plus... Et je constate que j'aurais sans dû doute commencer par celle-là avant de passer à l'IPA dont l'amertume me reste en bouche pour l'instant. Je m'en veux légèrement de ne pas pu avoir fait plus, mais dans le court temps imparti, je n'étais que l'agent envoyé en reconnaissance pour savoir si les Cairngorms valaient le coup et le bilan est positif. Certes, ce n'est pas la totale nature sauvage des Highlands (ça ne l'est qu'en certains endroits), mais c'est cool à faire avec des tas d'attractions ou de trucs à faire sur le pouce et un cadre qui change souvent.
Petite pensée émue pour le bout de la route où je me trouve, il y a la distillerie Chivas (possédée comme Glenlivet par Pernot-Ricard) et là, pour le coup, pas d'accueil, on travaille le blend à grand échelle, on s'embête pas avec des entrepôts ou vanter le produit qu'on trouve partout de part le monde... Voir les trois mondes du whisky aujourd'hui (l'artisanal, l'industriel avec des valeurs de qualité et l'industriel de masse), ce fut sympa et c'est pas sûr que ça aurait été un truc que ma femme aurait voulu faire. Avoir été tout seul, pour le compte, m'a permis l'expérience.
Allez, on se lance la wildcat (dont j'apprécie le mélange amer et malté, finalement) et la vidéo que je ne suis pas arrivé à mettre hier.
Pour les photos, je ferai un truc spécial au retour des vacances, sur facebook, jour par jour.
Merci encore une fois à ma femme pour ce cadeau (fort cher pour notre budget mais qui a contribué à soigner ce fichu œil) :)


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