vendredi 7 août 2015

Le vol sans plume...

Jour 18...

Après cet auguste journal, nous sommes allés manger dans un restaurant vegan sis à moins de deux cent mètres du lieu où on logeait...
Gruiii.
En pouvant trouver facilement les produits fournis par le restaurant en question, je me suis bien fait la réflexion que je tenterais un mois vegan avec trois exceptions obligatoires (surtout la première) : œufs, lait de chèvre et fromage blanc de brebis.
Ah la la la. Quand on sait y faire, on peut vraiment donner la sensation de satiété aux braves gens qui ont besoin de leur dose quotidienne de satisfaction protéinique...
Tard, le soir, en faisant mes œufs de cane à la coque (j'ai du mal à la poêle, le blanc a tendance à frire et c'est pas digeste), j'ai causé avec notre hôte (un peu) de cinéma et de bande-dessinée, avant de mettre windows 10 à la place de cette grosse merde de windows 8.1...
Je suis marri, j'ai oublié mon alarme qui a sonné un quart d'heure après un réveil très matinal et j'ai peur d'avoir réveillé notre hôte, mais en compensation, il s'est retrouvé avec pas mal de choses qu'on emportait pas.
La matinée, mon gars, de huit heures à midi fut consacrée à balader dans Bristol avec près d'une heure consacrée à la cathédrale de la ville...
La cathédrale de Bristol, pitin. Et son jardin tranquille, certainement un centre possible de l'univers et une de ses petites chapelles tranquilles, encore plus centre de l'univers. Rha, oserais-je dire que j'ai surkiffé ? Oui, je suis tombé amoureux du fait d'avoir trouvé en un seul lieu deux endroits parfaits et absolus pour faire la paix avec soi-même dans un décor parfaitement propice à la méditation ou l'illumination. C'est clairement ce que j'ai préféré de Bristol avec le petit marché couvert où nous avons achetés des choses végétariennes pour le midi (très content d'avoir goûté un scotch egg végétarien, plus circonspect sur une sorte de tarte impliquant des légumes conservés dans le vinaigre en ingrédients principaux)...
Bristol, ça mériterait vraiment de prendre trois jours pour bien profiter mon gars. Je sais que si tu me le demandes, comme ça, à brûle-pourpoint, mes trois images préférées de la ville, je vais te répondre : un magnifique dessin mural de Jésus renversé, la cathédrale et tout ce qu'elle contient et le marché couvert, mais l'incroyable dynamisme de la ville, son énergie motrice qui aide les artistes donne envie d'être étudiant et de faire son chemin dans cette cité.
Sans trop de problème en suivant notre GPS en dépit des panneaux indiquant l'aéroport vers d'autres directions, nous nous sommes rendus au dépôt de voiture. Nous avons abandonné notre Renault Mégane avec son problème de GPS et de radio pour patienter dans l'aéroport. Ce n'est pas bien, mais j'ai dû vaincre mon angoisse de l'avion avec une pinte et demie à des heures totalement indues pour moi, mais c'est comme ça. L'avion, j'aime pas. C'est passé plus ou moins bien en compagnie de mes deux voisines, la mère, sans doute un brin portée sur le vin et sa fille de près de quatorze ou quinze ans qui allait découvrir Paris pour la première fois.
Pour la première fois...
C'est la réflexion que je me suis faite en découvrant Bristol. Paris a la chance d'avoir énormément de bâtiments plus conservés que des villes bombardées, d'être une ville lumière en dépit de la crasse de certains endroits ou du manque parfois d'amabilité de certains. Et le rayon de lumière dans les yeux de l'adolescente qui allait découvrir Paris pour la première fois était intéressant. J'ai toujours pensé qu'on devait se forcer à essayer de ne pas voir les choses comme elles sont, de mettre le regard d'un extérieur sur les choses qu'on connaît tant...
Excellent repas le soir, avec sans doute un peu trop de boisson pour mon compte chez les parents de ma femme. Mais j'étais dans la ligne directrice de la joie d'avoir survécu au voyage, de l'envie d'oublier les maux divers, du bonheur d'avoir pu causer avec ma mère et de la grande satisfaction de savoir que j'allais passer le lendemain une bonne journée au quai Branly avec le père de ma femme (et sans doute ma femme) et la soirée avec une des rares personnes au monde que je peux qualifier d'amie.
Le vol sans plume... Je me suis concentré dans l'avion, j'ai vu des paysages défiler, pas ceux qu'on survolait, d'autres issus de mon imagination ou de mondes parallèles, et je me suis raisonné. Le miracle que c'est, tout de même, de pouvoir faire si vite de si longues distances ou de voler bien plus vite qu'un oiseau. Le miracle. Qu'est-ce qu'un risque de moins d'une chance sur des tas de dizaines de milliers d'avoir un accident est à côté de cette chance ?
Rien, bien sûr.
On ne vit pas des choses intenses sans un léger goût du risque, n'est-ce pas ?

Allez, santé au prochain voyage en avion, mon vieux... 

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