vendredi 26 juillet 2013

Le corbeau...

Le corbeau...
Le voyage, c'est les paysages et les rencontres.
La détente aussi. Mais avant tout les paysages et les rencontres. Le voyage, les vacances, c'est normalement synonyme de détente de toutes les manières. Bon, bien sûr il peut y avoir les embouteillages, les accidents de train comme la série qu'il y a eu en juillet.
Mais le voyage, c'est l'occasion de pouvoir rencontrer ces superbes panoramas ou ces incroyables ambiances que tu n'as pas chez toi. C'est aussi les êtres vivants qui t'émeuvent.
Je commence sans doute cette page plus tôt que d'habitude, la dernière mousse de la Black Isle brewery servie dans un verre.
Je pourrais être envahi par la nostalgie de toutes ces images mais je suis plutôt possédé et empreint par l'idée que je reviendrai pour voir ce que je n'ai pas vu et apprécier encore ce que j'ai déjà aimé.
Nous n'avons pas fait grand-chose aujourd'hui, veille de départ. Un mauvais temps était prévu et il est venu en fin de matinée... Nous nous sommes contentés de faire la balade vers le phare (en poussant plus loin), de manger tranquille à la maison avec sieste et de balader dans la ville avant de pousser vers l'Aros Park et de faire le tour de l'étang.
Je tenais aussi à trouver un trèfle à quatre feuilles, sur la jetée, au même endroit que l'année dernière, chose faite. Ma femme a pu voir cinq chats aujourd'hui dont le fameux Tobermory Cat qui avait chassé un rat et qui la bâfrait sous une voiture.
Je me suis tâté à acheter le Tobermory 15 ans d'âge ou le 16 ans en vitrine chez le quincaillier biclassé vendeur de whisky, puis j'ai résolu de prendre une bouteille de Tobermory pour le soigneur qui m'a aidé à supporter mes vacances au niveau du cou et des reins et non, la boutique s'est fermée pile au moment où j'allais rentrer dedans.
Peu importe. Je proposerai une petite séance de dégustation au brave homme et nous verrons ensuite ce qu'il préfère pour l'achat d'une bouteille...
Il fait soleil. Et nuages. Il a fait pluie et soleil aussi. On a eu l’Écosse aujourd'hui.
Celle dont on a l'habitude et dont on ne peut pas se plaindre.
Mais voilà...
La rencontre.
Ce matin en me dirigeant vers le phare, sur le chemin côtier mangé par les noisetiers et les fougères, j'aperçois un mouvement dans l'eau. Une loutre ? Deux phoques ? Deux oiseaux marins ? Un long mouvement pénible et saccadé pour se diriger vers les pierres du rivage.
Nous approchons et nous voyons un corbeau dans l'eau, nageant péniblement, à bout...
Il s'échoue à quelques centimètres des rochers. Vivant, épuisé.
C'est la première fois que je tenais un corbeau dans mes mains. J'ai saisi la bête empreint d'une vérité et d'une émotion incroyable qui faisait écho à toute la quête intérieure que j'ai menée ces précédentes semaines (voire toutes ces années)...
Le corbeau, sortant de l'eau, le symbole d'Odin, les symboles qui apparaissent si souvent dans mes rêves, l'écho à une lutte intérieure, la révélation d'un signe. J'étais le corbeau en le prenant. J'étais les symboles que je décryptais.
J'ai laissé le corbeau hors de portée de la marée avant de continuer à balader avec ma femme et sur le retour, je me suis à nouveau approché de lui.
La question s'est posée dans ma tête... L'achever s'il souffrait trop ou respecter la lutte incroyable et acharnée de cet animal pour sortir de l'eau.
J'ai imposé mes mains, celle qui soigne et celle qui bénit. Je l'ai même touché. Je n'ai regardé qu'un des yeux du corbeau. Un seul. Mais j'ai su qu'il était pour moi le signe de ce que j'attendais.
Chaque vacance, je me découvre un nouveau totem. Ours, Aigle, Truite, Cheval, Chien, Chat, Tortue et maintenant Corbeau.
Mais il n'y en a pas eu de plus important que celui là...
Il bouclait une longue route.
Il ouvrait la voie vers l'acceptation d'une certaine foi.
Je ne crois pas comme les shamans d'antan le faisaient. Mais d'un certain point de vue, je comprends pourquoi ils faisaient ainsi. Baigné par le contact avec le corbeau, avant de retourner le voir, j'ai regardé les rochers sous mes pieds et chacun pouvait avoir un esprit, un dessin représentant quelque chose.
Il n'est pas idiot de considérer que toute chose est vivante, même la pierre. Au niveau quantique, nous ne sommes en rien différent.
Nous sommes tous issus de la même source. Et le filtre par lequel on peut voir les autres choses de l'univers est certainement ce qui peut différencier le mystique ou l'artiste de celui qui ne prend pas le temps de regarder certaines choses.
Je résiste à l'envie de refaire le chemin pour voir si le corbeau s'en est sorti.
Je résiste. Je suis le corbeau.
Dans ma tête, nous avons fait ce que nous avions de plus importants de toutes les manières. Et il m'a donné ce dont j'avais besoin.
Je garde l'image de cette lutte pour sortir de l'eau. J'ai étrangement tiré une rune après cet événement et c'est Laguz (l'eau, vaincre les obstacles, un processus qui accélère les mouvements déjà en action)qui est sorti pour le corbeau et Sowilo (l'illumination, la clarté, la joie) pour moi.
La synchronicité de la lecture des runes devrait me conforter dans la décision de changer de vie.
Croa croa...


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