dimanche 11 décembre 2011

Voyage en écosse, 16 Août 2011 (Jour 10)



Du Sud au Nord...
23 heures 24, le 16...

Lever tôt, très tôt avec les rêves mangés... La pluie tombe sur la tente, le son est amplifié, impossible de se rendormir... Rêves mangés, bon sang, j'aime pas ça, mais des images et des impressions restent au réveil qui sont malgré tout notées dans le carnet de rêves...
Nous filons en direction de Lewis, vers Calanish / Calanais (Calanaigh pour moi), l'alignement de pierres qui constitue un des phares de la visite de Lewis.
Au début, je suis un peu déçu, l'endroit n'est pas aussi empreint que les sites des Orcades en dépit de leur ancienneté et de plusieurs périodes d'utilisation... Puis, je me dis que ce site est comme une porte dont on doit trouver la clé, une serrure qu'il faut apprendre à ouvrir et je décide de me recharger un peu sur place. Après avoir visionné les photos du site, nous nous sommes rendus compte à quel point certaines choses étaient invisibles dedans, les jeux des ombres et de la lumière dessinant de nombreuses formes, une magie de l'imaginaire à tout va... Des anges, des fées, des visages apparaissent alors... Des pierres chargées de toutes les croyances qu'on veut bien y mettre...
Le deuxième site de Calanish se situe dans le champ d'un paysan, il est plus petit, un peu comme son plus grand frère, verrouillé... Et surtout habité par un taureau à poils longs un peu énervé, ma femme doit l'esquiver et me hurle de faire attention. Je regarde le bestiau qui avance vite vers moi et suis gêné par le fait qu'il y a une gamine de 13 – 14 ans sur le site avec moi. Je passe une barrière pour me retrouver nez à nez avec le taureau qui tente un p'tit coup de corne quand j'essaie de le caresser. Ah le bougre, je tente de l'attirer pour qu'il ne voit pas la gamine, mais celle-ci presque sans s'en rendre compte fait un bruit qui fait fuir la bête, toute la scène se déroulant sous les yeux de ma femme et des parents de la gamine...
Le brave taureau se mettra un peu plus tard sur la route d'autres touristes mais sans la volonté de charger et on le retrouvera encore plus tard à attendre l'herbe coupée que lui donne le fermier qui vient de tondre de l'herbe.
Le troisième site de Calanish est recouvert de merdes, de grosses bouses de vaches, et vas-y qu'on s'assoit sur le respect qu'on doit aux anciens...
Bref, la route étant longue, les choses à voir étant nombreuses, on file sur Stornoway pour... euuuh, pour découvrir un peu la capitale des Hébrides extérieures. 8000 habitants sur les 19000 que comptent Lewis et Harris.
Hum, comment dire ?
Ma femme est déçue par le fait que la ville ne soit pas jolie, jolie mais assez souvent austère... Le temps est pourri et comble de la bizarrerie, on se retrouve quand même à devoir lutter contre quelques midges, choses pourtant rares en ville. Le déjeuner se fait dans un restaurant thaï, tenue par une thaï, justement, qui a épousé un écossais.
Je me réserve en végétarien le midi sachant que je veux acheter du black pudding sur les bons conseils d'un écossais rencontré la veille dans la maison qui nous sert de refuge au camping.
Hum... Je n'ai pas la même opinion que ma femme. On a pas fait toute la ville et il nous faut tenir compte de la très forte présence religieuse. Bref, je trouve mon black pudding (une tuerie au demeurant au niveau du goût) et je m'achète une trousse pour mes dés en Harris Tweed ainsi qu'un petit dictionnaire français (si si si) gaélique chez un antiquaire / vendeur de laines très typique mais sympa...
Il reste cependant l'expérience du café, dégueulasse.
Et celle d'un chat derrière une fenêtre, magnifique.
Le menu du restaurant pour nous deux ? Beignets de crabes et Nouilles de riz sautées aux crevettes avec cacahuètes, choux et carottes pour ma femme... Beignets de maïs et riz avec légumes sautés pour moi et une petite métisse, y a pas à chier, ça fait des beaux enfants, qui joue un peu à la serveuse avec nous.
Coup de barre, mais la route est morne et assez plate, je dors le temps du trajet jusqu'à Point of Ness où nous enfilons l'équipement de guerre contre la pluie afin de marcher un peu le long des falaises. On fait ensuite très brièvement le petit port de Ness avant de se rendre compte que l'heure est finalement bien avancée et de rentrer.
Le soleil se lève lors du retour, enfin et quelques images magnifiques de la chaîne de montagnes séparant Lewis d'Harris nous donnent l'occasion de colorer un peu les souvenirs de cette journée fortement empreinte de la pluie.
La nuit, on la laisse doucement couler sur le camping où, comme hier soir du fait des midges, on s'isole dans le cabanon commun qui permet au campeur de lire, manger, se rencontrer, voire jouer ensemble...
Je passe les intéressants moments de grosses rigolades liés aux aventures de nos intestins, en particulier à Stornoway où ma femme trouve qu'on s'est particulièrement fait chier. Ha ha ha ha...
Plusieurs images d'animaux à conserver de la journée ?
La limace quasi translucide sur une des pierres de cairn de Calanish.
Le mouton caché dans l'abri bus.
Les deux chats derrière leur vitre à Stornoway.
Le taureau nous fonçant dessus...
Le troupeau de béliers à Point of Ness, mais maman, pourquoi sont-ils aussi si sévèrement burnés ?
Ça m'a fait penser à une idée pour des animaux totem dans un jeu...
Ok, vous choisissez l'animal totem que vous voulez mais le sexe de votre personnage sera en rapport avec celui de votre totem question taille... Qui veut être shaman chat ?
Hum...
Et combien alors on aurait de shamans chevaux ou moutons hein ?
Je demande, pour finir, à ma femme ce qu'elle a pensé de Lewis, ce qu'elle en retient : monotone à conduire, une pierre en forme de chat à Calanish 2, les chats derrière les vitres, la bouffe thaï, les falaises, au nord, bien paumés.
Ce qui me permet de penser à une dernière histoire, celle d'un phare, en 1900, où les trois occupants ont disparu un beau jour, on ne sait comment. Une histoire à creuser, n'est-ce pas pour un scénario voyage dans le temps...

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