vendredi 9 décembre 2011

Voyage en écosse, 14 Août 2011 (Jour 8)

Je remets les notes de ce que j'ai déjà écrit...
Je donne le lien de l'album picasa : https://picasaweb.google.com/100028242400015995259/Jour8Ecosse2011?authkey=Gv1sRgCLXzyqWl0YN0#
Je donne le lien de la page du jour : 
http://www.lapagedujour.net/decembre2011/neufdecembre2011.htm
Enjoy. (Ou pas)

Et bien sûr, je souhaite un bon anniversaire à ma soeur...


Skye...
Minuit 11, le 15, mais toujours onze heures, le 14 en Écosse.

Je fais quoi ? Je parle des émotions ? Je raconte dans l'ordre ?
Non.
Je laisse les impressions dominer, c'est plus parlant comme ça. Je revois le château de TIORAM ??? sur sa petite butte, un panneau interdit d'entrer à l'intérieur, comme si j'allais me gêner. Un des meilleurs moments de la journée de voir de l'intérieur ce château envahi par les ronces et les mûriers et en train d'être reconstruit depuis un paquet d'années si j'en juge l'écriteau datant de 2000 interdisant l'approche de la face nord du château.
La route, le long de la péninsule d'ARDNAMUCHAN, impossible à prononcer comme nom, bon sang. Magnifique. La route, ensuite, pour rejoindre Mallaig où l'on peut bifurquer pour aller vers le château...
Il y a aussi ce notaire écossais, rencontré à Tobermory en attendant le ferry. Il est amoureux des bonnes choses et de pas mal de choses en France. Sa voiture est une pièce de collection magnifique vieille de 31 ans. Il nous donne un truc pour des croisières en Europe, toujours profiter des mois de Mai ou de Novembre quand les paquebots sont entre leurs saisons Caraïbe et Méditerranée...
Je revois le chien sympa prêt à rentrer dans la voiture alors que la pluie tombe près du phare qui indique quasiment le point le plus à l'Ouest des terres d’Écosse (non île).
Le visage bonhomme du propriétaire de l'auberge de jeunesse d'ici, c'est quelque chose également. Il a une tronche caractéristique avec un large menton et une bonhommie incroyable.
Les quatre allemands qui partagent le petit coin de l'auberge où nous nous trouvons (il y a trois chambres pour deux et une cuisine à part)... je leur offre des crunchies, il est impossible de ne pas goûter à un des plaisirs des cochonneries Cadbury.
Bêtement, il y a aussi le film que je viens de voir, thin knight (ou men) dancing, qui m'a bien tenu la soirée dans la chambre pendant que les allemands jouaient aux cartes.
Le moment le plus drôle de la journée fut cependant l'attente dans une auberge / café / restaurant le matin après avoir débarqué du ferry de Mull. Ma femme n'a pas pu s'empêcher de faire des réflexions sur les grains de café encore collés à la tasse et à l'énorme pot de pisse d'âne qu'on nous a amenés pour deux, sans compter le temps d'attente.
Et puis il y a ce rêve par lequel j'ai commencé ma journée où hors de mon corps je laisse mon aveugle de père pister ma mère qui refuse sa couche... Ma pauvre mère qui boîte sur une voie ferrée et se fait rattraper par le prédateur vicieux et aveugle mais avec un sens de l'odorat très développé.
C'est une fois ma mère morte que j'affronte mon père et sa canne épée et que je le pousse de la falaise.
Y a de quoi réfléchir à de sérieuses interprétations au sujet d'un rêve comme ça, pas vrai ?
A côte de ça, toujours pas de trèfles, ni de loutre, mais un temps somme toute normal je suppose pour un mois d'Août écossais... On a pris pas mal de soleil... Notamment moi, à midi, en descendant seul dans une baie pendant que ma femme dormait.
En touchant des pierres de la vieille maison en ruine qui se situait au bord ouest de la baie, j'ai senti encore des pierres vibrer.
Peut-être que ce voyage est celui de la pierre et de la nature, c'est essentiellement ce que j'ai collecté pour le moment dans ce sac médecine...
Qui sert à quoi d'ailleurs ?
De focus.
De focus pour moi et une manière de percevoir ou de s'ouvrir aux portes de l'invisible.
L'étui dans lequel sont mes dés fétiches et les cheveux de mon père, l'étui dans lequel la boucle d'oreille de mon père avait été mise après son décès s'est brisé aujourd'hui.
Quels signes interpréter ?
Une nouvelle étape ?
Je peux sans peine avouer que me trouvant isolé des habitudes sans doute trop pesantes, il est facile d'avoir envie de se retrouver ici ou au Canada avec d'autres choses à faire.
Rencontrer un notaire, voir des tas de choses à vendre... Il y a de quoi se poser des questions et avoir des envies pas vrai ?
Le sac à mes côtés, les parents tués, je constate aussi que j'ai bu un café dans un endroit que j'avais déjà visité l'année dernière, j'ai passé de même une soirée dans un pub déjà pratiqué et pour la première fois, je passe la nuit dans une auberge déjà visitée... Une boucle qui se ferme peu à peu... Un écossais aime la France, un français aime l’Écosse...
Bien sûr, je n'ai pas vu le pays dans des conditions plus rudes. Mais forcément, ça appelle, ça fait envie. Ma femme me dit que ça ne serait pas une bonne solution d'essayer une semaine l'hiver car les aéroports en France sont si facilement en rade...
A voir. Elle voulait essayer aussi Stockholm en hiver.
Et je pourrais relancer d'un Vancouver ou d'un Québec, tiens... Ou d'une ville écossaise...
Ouais... Comment est cette fichue île de Mull l'hiver ? Comment sont tous les paysages qu'on a traversés aujourd'hui ? Aussi changeants ?
Pluie, soleil, vent, calme, bruine, couleurs, arcs-en-ciel, paysages sans cesse changeants...
C'est normal qu'il y ait tant de français et d'allemands qui viennent à leur saison des vacances...
Il faut vraiment que je découvre les Alpes ou les Pyrénées ou la Corse avant de voir quel pays je préfère.
Non, mieux, il faut vraiment que je puisse continuer à voyager.
Bien que je sais déjà que certaines mystiques m'attirent plus que d'autres.
Mais quelles claques pourrais-je recevoir si je pouvais faire comme ce type interrogé à la BBC ce matin à la radio et qui a passé 35 ans à photographier les cérémonies rituelles à travers le monde. Il a parlé d'une sorte de succédané que les gars du Bangladesh ont pour palier leurs difficultés d'aller à la Mecque. Imaginez 5 millions de personnes qui s'unissent dans un terrain grand comme Hyde Park pour communier dans le silence pendant près de 22 minutes...
Imaginez ça dans n'importe quelle foi.
Imaginez qu'on puisse se débarrasser de tous les oripeaux de l'enrobage pour n'aller qu'à l'essentiel, la communion de l'homme avec l'homme, avec la nature ou l'univers...
Hum... La nature...
Je me passerais bien de ma communion avec les midges ce soir, tiens. Je suis relativement ravagé par les midges. Ça pique et ça gratte. Et pourtant...
Et ben je suis vivant. Plus que jamais, sauf dans les épiphanies parfois en jeu de rôle ou au théâtre.
Joue.
Joue avec tout. L'invisible et l'envie. Le rire et le jeu.
Offre aussi un peu. Ah bon sang, je pourrais presque résumer tout cela en finissant sur l'anecdote suivante... Au p'tit bar où on a attendu une plombe, où je suis allé goûté un bout de beignet laissé par quelqu'un (pour éviter d'avoir à en acheter et savoir si c'était bon), où il y avait une grosse plume d'oiseau sous une des tables, où au comptoir ils avaient encore en dégustation l'ancienne bouteille de Ledaig, dans ce bar, j'ai déboursé 4 livres pour acheter deux Cds qui iront à un fond de lutte contre le cancer... L'un des deux est une merde presque sans nom de refonte des musiques traditionnelles d'ici presque uniquement à l'accordéon. Bien. Mais surtout le deuxième est un album des pogues avec sodomy dans le titre.
J'achète un truc avec sodomie dedans pour aider à lutter contre le cancer.
Ouais.
Et c'est comme ça que je ne veux pas cesser d'être.
J'ai tué le père et laissé tuer la mère handicapée après tout, merde:)

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