mercredi 8 septembre 2010

Eau de vie...

Minuit 36, le 8

Bien, définitivement, après avoir acheté un single malt pas cher chez Leader Price, je sais où vont mes goûts en matière de whiskies : forts, puissants, charpentés. Comme les vins, comme les liqueurs. Comme les plats que j'aime le plus en général, comme la viande que je préfère.
J'ai une fois vu qu'il y avait quatre grands profils pour les préférences alimentaires.
Le goût doit emporter, la subtilité doit néanmoins être au rendez-vous. Trop fin, on peut louper la sensation de la plénitude, la plénitude ne peut être seulement intellectuelle, elle devrait plus l'être, mais il est impossible de se détacher de la chair, de sa part physique.
Une récompense avant de repasser dans l'abstinence, l'équivalent de deux mesures aujourd'hui, soit la consommation modérée d'une femme selon les statistiques.
Mais je n'ai pas envie de devenir consommateur modéré. Je veux devenir consommateur éclairé. Ce qu'il faut, quand il faut, où il faut.
Après tout, nous venons de changer de statut ma femme et moi, nous sommes officiellement rentrés dans le club de ceux qui payent des impôts. Ça n'avait jamais été mon cas jusqu'à présent. Et je dois dire que quand tu gagnes peu, ça t'emmerde quand même grave que certains aient des ristournes fiscales de folie.
Ceci dit, quand tu gagnes beaucoup, ce n'est plus un drame dans ma tête, ça fait partie du jeu.
Un jeu cruel, s'entend. Parce que ce que tu payes va trop souvent dans des conneries que tu ne voudrais pas voir créer. Mais combien de personnes sont capables de se lever pour cette planète, hein, combien ?
Deux millions de personnes dans les rues pour protester contre la retraite à 62 ans ?
Ridicule quand on songe au nombre ridicule de gens qui se retrouvent dans la rue pour protester contre les autres choses iniques qui ne sont pas perçues ou contre l'échec d'accord comme ceux de Copenhague.
Copenhague, tu reviens.
Je te dois un de mes plus beaux coups de déprime. Le total effondrement en face de l'incohérence humaine et la fleur de la misanthropie qui pousse sur les jardins de ces pensées en friche.
Eau de vie...
Je regarde le verre. Il me dit, il te manque encore une bouteille de Glenmorangie et une bouteille de Talisker - certainement celui que tu ne seras pas loin de préférer - pour être capable de chanter la vie les soirs d'orage, les soirs où tu auras envie de chevaucher certaines de mes vapeurs.
Eau de vie... et ce trouble autour de la dépendance de ceux qui boivent trop.
Chacun ses tares.
Je revois des faits marquants de la journée.
Des rideaux se ferment, l'eau de vie est la dernière touche du spectacle que je me suis joué aujourd'hui. Une orgie, sans doute en quelque sorte.
Parce que faire une dernière fois la fête, ça me semblait important.
Il y a aussi tous ces films que j'ai vus, un nul, un moyen, un assez marrant et un honnête. Lequel ai-je préféré voir, franchement ? L'assez marrant et léger, produit par Disney.
Two Lovers était beau. Mais finalement, assez longuet par moment et manquant singulièrement d'une chose dont j'ai besoin : l'humour. Peut-être que les autres films n'étaient pas aussi intelligents, mais aujourd'hui, ce n'est pas intelligent que je voulais être, mais être prêt à reconnaître, maintenant, que je crois en l'eau de vie. Au sens, comme au figuré. Et que j'ai bu cette eau aujourd'hui.

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