samedi 4 septembre 2010

2 et 3...

Chopin Final
22 heures 15, le 2 septembre.

Lever, nickel. Petit déjeuner peinard, sans avoir trop froid pour une fois, on sait pourquoi les p'tits écossais ont leurs vacances avancées de 15 jours.
Arrivée à Oxford tôt, bien avant la foule.
Une claque. Ma ville préférée du séjour (avec le cœur d'Édimbourg). Je comprends pourquoi c'est le siège du pouvoir central d'Aysle dans le jeu de rôle Torg où une réalité médiévale fantastique se surimprime sur le Royaume-Uni.
On a visité la cathédrale de Christ Church et une partie des bâtiments extérieurs de l'université. Une partie seulement. La salle de dîner est une pure merveille. Totalement « Harry Potter style ». J'aurais adoré pouvoir être étudiant dans une telle ville et dans une telle ambiance.
Le cœur de la ville avait aussi quelque chose d'assez fou. Nous avons mangé dans une des plus vieilles tavernes de la ville, dans une toute petite ruelle. Je dois avouer que « l'ale », ok, c'est sympa mais quand même, j'aurais tendance à trouver bien plus de diversités dans ce qu'ils appellent les « lagers », nos vraies bières de chez nous.
J'ai commandé végétarien et eu un excellent plat avec purée, petit pois et une sorte de tourte aux champignons, pas dégueu du tout. Le cheese cake du dessert envoyait relativement le pâté alors que les onion rings se tenaient assez pour la digestion.
C'est assez dommage, je digère pas bien les champignons et la crème. Mais tant pis. Un des meilleurs repas du séjour, avec le restaurant végétarien de fou d'Edimburgh, le scottish breakfast et le haggis dans les pubs.
C'est ma femme qui a fait la route Oxford Folkestone en plus d'une heure que ce qui est prévu par le guide du routard ou Michelin, je ne sais plus. Il faut compter toujours une heure de plus quand on prend le périphérique extérieur de Londres. Une grosse galère. On a eu le droit à un accident très récent, ce qui ne nous a pas bloqué très longtemps (même pas du tout à vrai dire) et à constater que dès qu'il se passe quelque chose au bord de la route, il suffit d'un connard qui prend le temps de regarder pour faire chier tout le monde derrière.
Le camping à Folkestone semble avoir une remarquable vue mais nous sommes arrivés un peu tard pour en profiter et l'endroit où se situe notre tente est perdu dans un trou, totalement à l'abri des arbres (mais remarque aussi du vent).
Folkestone, comment dire... Nous l'avons traversé de nuit avec une musique de Chopin qui devait passer sur la BBC classic (ou un truc du genre). Une musique à moitié à se flinguer (mais magnifique) dans une ville qui donne envie de se flinguer, un must. La perfection. Rarement la musique aura aussi bien collé au hasard de ce qu'on met à la radio avec le trajet que l'on parcourt.
Sorti de ça, je crois qu'en deux heures de temps, toutes les chiottes des mecs du camping sont inutilisables (un gros gras du cul qui a bouché les chiottes avec la merde la plus énorme que j'ai vue de ma vie, deux chasses d'eau qui ne fonctionnent pas, les dernières toilettes condamnés), la douche est pourrie (de l'eau tiède pour 10 pences les 2 minutes, et en plus tu dois sans cesse garder le doigt sur le bouton pour faire couler l'eau), le prix est assez affolant (15 livres à deux pour même pas de salle où faire la bouffe, avoir un frigo ou une connexion)... Je sens qu'on va envoyer quelques retours au Routard.
Mais ce n'est pas grave, la nuit ne fut pas mauvaise. Les choses un peu limite forment parfois les meilleurs souvenirs. On a assez rigolé finalement à se foutre de la misère de la ville. On a eu le droit à des lapins un peu partout et à un chat super câlin pendant le dîner.
Comme on doit se lever assez tôt demain (remarque pas plus tôt que d'hab) et qu'on a de quoi se payer des cafés, voire un petit déjeuner dans les règles de l'art, nous avons décidé de partir aussitôt que nous nous serons levés. Plus simple.
Oh bon sang.
Ce n'est pas encore l'heure du bilan.
Je le ferai demain et sans doute au cours de la semaine suivante. Mais j'ai envie de procéder comme j'ai fait avec ma femme dans la voiture et de parler de la règle des trois.
Les trois plus belles images du séjour. A Skye, près du camping avec la brume qui se lève le matin, des monts aux alentours de Glencoe, Oxford.
Les trois plus mémorables. Camster, Corrimony, Cathédrale d'Edimburgh.
Les trois meilleurs repas. Scottish Breakfast du B&B d'Erbusaig, Pub de Glencoe, Pub d'Oxford.
Les trois meilleures journées. J'arrive pas bien à les resituer. Mais je dirais : les deux journées du milieu dans les Orkneys et la journée du milieu à Skye.
Les trois meilleures nuits. La tempête, la soirée au pub de Kinlochleven et la nuit au camping de Badrallach, parce que bon, c'est comme ça, une épreuve mystique et des rencontres.
Les trois personnes qu'on aimerait revoir. L'allemande qui nous a vendu les bières à Kirkwall, le fermier chez qui on a dormi à Skye et sans doute le guide de nature belge avec qui on a discuté à Badrallach. Il y a plein d'autres gens, bien sûr, qui m'ont marqué, en particulier les quatre personnes avec qui j'ai causé à Kinlochleven, mais si je devais faire un choix, voilà ce qui est.

A demain. En France. Avec l'envie de vite repartir.

Un p'tit bateau
9 heures 15 le 3

Bien que le prix soit assez cher, c'est avec une joie sans pareille que j'ai constaté qu'il était possible de monter de la Belgique à l'Écosse en ferry en cas qu'on ne veuille pas se faire l'Angleterre, pas que l'Angleterre ne soit pas intéressante, mais je pense être plus fan de l'Ecosse, de ses possibilités de nature sauvage, de la nourriture potentielle (mais pas végétarienne forcément pour le coup) et de l'ouverture « aux frontières de l'invisible » possible là-bas.
Sans compter ce qui pourrait apparaître comme une révélation pour le whisky...
Oh pitin...
Une des révélations du voyage. J'ai toujours eu ce fantasme du coin du feu, presque du très bon tabac et d'un excellent whisky au coin du feu habillé en robe de chambre...

Minuit 35 le 4...
Ah fuir le camping très naze avec tous les chiottes bouchés, avoir oublié de parler du marché couvert d'Oxford et du mocha « gayfullness » que j'ai pris. Goûter à des choses françaises le soir (pour constater que la bière, c'est meilleur que la « ale »). Essayer les whiskies après être un peu allongé par du cahors. Rouler dans la bordure extérieure de Paris. Retrouver une maison et un lit chaud (les nôtre, véritablement, ça sera dimanche). Retrouver les chats.
Se dire que tout a une fin. Ne rien regretter. Penser seulement à tout ce qui est positif. Transformer l'éventuel négatif en positif. Ne rien prévoir pour se lever demain matin.
Peut-être décider de simplement rajouter les rêves dans le journal, chaque matin.
Avoir toujours envie de quelque chose à l'étranger. Réfléchir pas mal à un strip de bande dessinée qui s'appellerait Land of the Haggus, LOTH (au lieu de LOTR, lord of the rings).
Goûter certaines des choses achetées dans le voyage. Proposer à sa mère de rejoindre les parents de sa femme la semaine prochaine afin que tout le monde débarque chez nous.
Ne pas vraiment penser au travail. Ce n'est pas un « calling », les sous ne sont pas forcément au rendez-vous et je souhaite que mon collègue, Omar, ait vraiment un meilleur travail dans son domaine.
Toujours ne rien regretter.
Perdre deux fois une bague et la retrouver deux fois.
Devenir un presque saint. Presque.

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