jeudi 1 octobre 2015

Tu connais la recette du Manhattan ?

Jour 6...

Allez, je te la donne : 4 cl de Rye Whiskey (c'est mieux), deux de vermouth rouge et quelques gouttes d'angostura...
Peu ou prou.
C'est ce qui m'a mis un peu KO en me levant, de nuit (où je perds mes repères à cause de la déficience visuelle), dans le quartier de Vomero pour rejoindre la station de métro de Vanvitelli...
J'aime l'idée du Rye Whiskey. Parce que c'est un truc qui disparaît, comme ces magnifiques photos de Naples et de ses habitants qu'on a vues ce matin dans le magasin d'un musée, une exposition d'un artiste qui a pris des photos, entre les années 50 et 70 je dirais... On n'a pas acheté les photos de l'artiste dans ce petit magasin, mais un vin bio nommé enomao aglianico, fait en hommage à Spartacus (???), encore une chose important, ça, le bio, parce que plus proche de comment ça se passait avant.
Quand tu balades dans une ville comme Naples, passant des quartiers populaires, où même un type te propose du haschich au dessous du quartier de Vomero avec ses très sympathiques immeubles donnant sur la baie de Naples, tu te prends à rêver d'un autre temps, d'avoir vu se figer les années 50 à 70 où tout était espoir et possible et où tout était encore conservé dans les traditions qu'on aurait dû préserver...
Je ne veux pas faire mon vieux con, esprit de l'aventure, mais tu avoueras quand même que la technologie, si elle est utile, j'en conviens, a un peu bouffé le rapport avec les gens, non ?
Je ne crois pas à cette nécessité d'être hyper connecté en permanence. Se réserver un créneau pour le faire dans la journée me paraît bien suffisant et permettrait de vivre un peu comme avant, en rapport avec les gens et ceux de son quartier.
Je regarde ma journée, tu sais... Et je ne saurais que constater une chose : on a rien fait. Oh, non, ce n'est pas la pluie qui nous a gênés ou le fait de rentrer deux fois à l'appartement (après les courses du matin et pour manger à midi). Non. C'est tout simplement que la ville est finalement très grande et qu'il y aurait tant de jours à passer pour explorer toutes ses rues et ses musées et goûter aux ambiances différentes selon les quartiers (là où on réside, je parie que personne ne me proposera du haschich par exemple...
Hein ?
Tu veux que je te cause quand même de Naples ?
Mais qu'est-ce que je peux en dire ?
C'est assurément différentes communautés assemblées selon les quartiers. Je ne doute pas que certains ne sortent jamais de là où ils vivent.
Ce qu'il y a de plus remarquable pour moi, ce sont les petits commerces partout, l'humeur des gens, la folie de la circulation, la difficulté parfois à respirer tant de gaz de pots d'échappement, les voitures toutes éraflées ou cabossées tellement elles ont pris des chocs en se garant ou en se croisant, les chats (on en a vu pas mal aujourd'hui), les chiens (aussi), les églises, les niches qui accueillent partout des images de la vierge ou d'autres saints, le commerce des crèches de noël (il y a une rue entièrement consacrée à ça), les serveurs qui transportent les cafés aux commerçants bloqués chez eux, les petits lieux de paris ou de communauté chrétienne, les églises avec des messes à toutes les heures, les nombreux musées, la mer, les marchés, les portes cochères qui révèlent des anciens palais souvent délabrés mais qui ont conservé un charme indéniable, l'envie que te donne cette ville de te mettre à l'italien ou à chanter, les gens qui te parlent facilement (et pas mal parlent des bouts de français) pour t'aider ou te saluer...
Alors je ne saurais te dire, là, comme ça, mes images préférées de ce jour.
Hein ?
Tu insistes...
Eh bien, je dirais sans doute tout le quartier historique et la via dela Vergini avec tous ses étals...
La manière dont les pâtisseries furent emballées, toujours quartier historique.
Le keubla à qui j'ai filé deux euros, alors que je sais très bien qu'il bosse sans doute pour toute la bande de mecs qui quémandent, mais c'est comme ça, parfois, j'aime bien filer de la thune... Normalement, je préfère les musiciens...
En parlant de musiciens, la rue avec tous les magasins dédiés aux instruments de musique ou celle dédiée aux crèches.
La putain de vue de la baie de Naples depuis le quartier sous Vomero.
Se poser tranquillement dans un petit bar, place des artistes pour s'essayer à un cocktail, parce que bon, la bonne bière, ça se trouve pas ici de toutes les manières (surtout après l'excellence du bar à bière de Salerne).
Être juste ici à t'écrire, mon vieux, depuis le haut de cet immeuble qui domine une bonne partie de Naples avec toutes ses lumières, dont celles du château dans le quartier de Vomero, que j'aperçois depuis l'endroit où je suis assis...
Et encore, mon vieux... On a strictement pas fait grand-chose... Mais sincèrement.
Ok, je sais un peu mieux me déplacer et avec le métro il est facile de ne pas se paumer.
Ok, tu sais que tu ne mourras pas de faim à Naples (partout tu peux trouver une épicerie ou de quoi manger).
Combien de temps ?
C'est quoi cette question ?
Ah oui... Combien de temps pour faire Naples et ses principaux musées ?
Mais au moins la semaine mon bon, au moins la semaine... Et encore, ça ne serait que le début. Quand tu regardes, depuis le sommet de Vomero, Capri se découper à l'horizon, quand tu sais qu'il y a tant de sites à visiter... tant de plats à goûter (ah les étals des tripiers)... Trois semaines ?
Hein ?
Si je pourrais vivre à Naples ?
Deux écueils mon petit gars : mes finances (mais bon) et les gaz d'échappement.
Je dois avouer que mon petit cœur est plus fait pour la nature et les petits villages même si ma petite tête serait accro à tous les pestaks possibles dans une telle ville (si tu as du pognon... Il y a un Carmen, bientôt, entre 400 et 600 euros la place, au théâtre San Carlo qu'on veut visiter demain)...
Quoi ?
Si je quitterai Naples à regret ?
Ben pas forcément mon vieux, pas forcément parce que j'ai appris pas mal sur moi même au cours du séjour... Sur qui j'étais... Un artiste au plus profond de l'âme et un curieux...
Oh oui. Un curieux.
Et un amoureux de l'Italie...
C'est difficile d'ailleurs de comparer l'Italie et les autres pays que j'aime bien.
Pas que l'Italie soit mieux.
Mais l'Italie, tu l'aimes pour la culture et la gouaille...
Alors que les autres pays, c'est pas forcément ces deux choses là... Ça serait plus l'esprit et la nature, tu vois ?
Si tu vois ?
Oh j'espère...

A demain, ma caille, à demain...
Je te laisse la page du jour et trois photos avec le téléphone de ma femme
http://www.lapagedujour.net/octobre2015/deuxoctobre2015.htm





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