mardi 19 août 2014

Sable noir.

Elle glisse doucement les pieds dans l'eau, elle sent le sable s'enfoncer sous ses doigts de pied.
Le sable est noir, l'eau est glacée.
Au loin, le soleil n'en finit pas de mourir.
La brise se lève, elle ne frémit pas.
Elle respire.
Plus loin que l'horizon et le soleil qui se couche, elle voit.
Plus haut, aussi.
Dans cinq ans, dans trente ans.
Elle voit encore.
Elle sait qu'un autre jour qui se finit, sur la même plage de sable noir, dans la même eau glacée après qu'un volcan aura recouvert de ses cendres le paysage dans son dos, elle sera là.
Elle sait qu'elle sourira comme elle le fait aujourd'hui, là, au milieu de tout, dans son centre de l'univers.
Parfois lui vient la pensée fugace que ceux qui n'ont pas de centre de l'univers doivent être bien tristes. Puis elle se rappelle que ce n'est pas tant qu'ils n'ont pas de centre, puisqu'on est chacun le centre, c'est juste qu'ils ne savent pas regarder.
La vague se retire, ses pieds s'enfoncent dans l'ébène.
Elle sourit.
Elle sait que ce n'est pas le sable, l'eau, le vent ou le soleil qui forment le cœur de sa création.
Elle le sait.

C'est son sourire.
L'eau glacé lui baigne à nouveau les pieds. La même eau qui a baigné tant de ces rochers ou de ces coquillages transformés en sable noir.
Elle sourit encore.
Même quand le soleil sera mort, elle sera en train de sourire.
Vous comprenez ?

(et sinon, j'ai pas commencé tout ce que je devais, mais c'est déjà pas mal pour quelqu'un qui a du mal avec les choses matérielles :))

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