lundi 9 novembre 2009

Mais mais mais mais...

2 heures 27...

Je viens de regarder un p'tit peu les personnages que j'ai joués ce week-end. Et bon...
Bon d'abord, on ne peut pas parler de regarder, juste ai-je posé un regard dans la voiture en discutant avec Hervé et ma femme en revenant de Vierzon.
Aigle Ours-Truite a des aspects marrants et impossibles mais au final, c'est un personnage tragique qui essaie de tout faire pour que sa sœur soit complète. Il est amnésique, blessé, à la traine, mais rien n'est plus important que faire régner une certaine forme de justice (en acceptant des compromis nécessaires avec toute créature ne faisant pas régner ouvertement le chaos) et de découvrir comment sauver sa sœur, bien avant lui-même. Un concept un peu rigolo au départ se transforme dans la manière dont je ressens et en dépit des rigolades dans la partie en quelque chose de plus en plus dramatique. Lui en quête de spiritualité dans les bois, sa sœur, que je suis obligé de jouer (mais en étant pas du tout investi pareil, je regarde ce personnage de l'extérieur quand je l'incarne, ce n'est pas le mien au départ), en quête bien plus simple de la maîtrise de la magie, solution à tous les problèmes. La quête de la sœur que je n'ai pas choisi de jouer bride le développement du personnage qui est prêt à se sacrifier pour celle qu'il a espéré pendant des mois. C'est assez marrant de se voir empêcher en tant que personnage par un autre personnage qu'on a pas choisi mais qu'on doit jouer. J'aime bien cette idée du sacrifice familial et de l'honneur. De son côté, la sœur, fait elle aussi des sacrifices sur son style de vie et possède le même sens de l'honneur mais beaucoup plus intériorisé et, surtout, elle n'a aucune quête spirituelle, elle ne doute pas sur son avenir.
La femme en l'homme est sure et plus déterminée ? Serait-ce à ce point étonnant ?
L'autre personnage, Nigel Faust, pour Cthulhu est un vrai personnage tragique et l'humour vient qu'on puisse rigoler au-dessus de lui ou de quelques vannes d'humour un peu cynique qu'il se permet. Quand tu es motivé par la vengeance, que tu affrontes des ennemis ignobles qui s'en prennent à tes proches et à la fille que tu as récemment découvert, que tu as déjà perdu une femme et une fille et que ta dernière fille est sans doute aux mains des thugs, tu as de quoi ne pas faire envie de rigoler.
Alors pourquoi des personnages qui ne sont pas légers ?
Parce qu'en ce moment, ça doit m'emmerder je suppose. Le plus bourrin ou léger de mes persos ne l'est qu'en apparence. Derrière le voile, il y a souvent cet énorme sens de la famille que personne ne remarque. Ce qu'on attend du héros ordinaire. Le héros qu'on ne devine pas et qui n'attend pas la gloire.
Tout ça me redonne envie de tâter de "Gérard Cassin" qui a commencé super léger quand même pour finir en véritable questeur spirituel, en pèlerin.
Même si elle ne transparait pas toujours, j'ai besoin de vivre la richesse intérieure et spirituelle d'un personnage et de lui inventer des conflits et des difficultés pour y croire.
Est-ce qu'on ne devient pas meilleur dans la souffrance ? En jeu de rôle comme dans la vraie vie ?
Ch'uis pas toujours certain pour la vraie vie ou du moins si on parle de souffrance, c'est aussi peut-être de devenir meilleur en affrontant celle des autres, ce que je fais à l'hôpital par exemple.
Je pense à John Ghost, un de mes plus grands pnjs fétiches, je pense aussi à Yul Jon Rabatna ou Laetitia Dolman, que des personnages qui souffrent à l'intérieur mais qui ne laissent pas cela transparaitre et qui apparaissent comme comiques ou étrangers parfois.
La forme ne pourrait jamais aussi bien exister sans ressentir le fond.
Jamais.
Enfin pour moi.

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