mardi 8 septembre 2009

Brisbane, 1

22 heures 22, le 7
Qui sommes nous vraiment ?
Cette nuit, j’étais dans le village.
Le village est dans la forêt. La canopée est profonde. Le village est sans doute écologique. Beaucoup de huttes, pas de béton, peu de ciment, une alimentation en énergie que je ne connais pas.
Le village est ce qu’aurait dû être l’intégration de l’homme dans le milieu naturel.
Je ne dis pas que les grosses communautés ne puissent pas trouver des moyens de faire en sorte que tous les hommes s’entendent.
Mais elles sont rares celles qui n’ont pas détruit le site où elles se sont développées.
Le village ne parle pas que d’harmonie entre les hommes.
Le village pourrait aussi être la cité sur laquelle je délire un peu quand je fais jouer (en tant que pure chimère de mon imagination), une cité plus modeste.
Quoique… Des arbres forment peut-être des maisons.
Il est probable que dans le village j’étais une femme. Oui, une femme, et alors… Et dans le village, cette nuit, j’avais enfin ma maison.
Il y a plusieurs années, pas tant que ça, j’ai eu l’image d’une maison dans les bois à laquelle on accède par une route sinueuse en passant par des collines.
Je ne pense pas pouvoir trouver un meilleur endroit qu’une maison à l’ombre de la forêt.
Il y a plusieurs hommes, plusieurs femmes.
Mais si je regarde à l’intérieur, je suis celui des bois. Le ciel, pas facile. La mer, trop malade. Le bord de mer, je n’ai rien contre mais la vue de l’océan tous les matins ne m’est pas nécessaire. Alors que les arbres et la forêt…
Dans le village, j’étais femme et sans doute prêtresse de la cathédrale du vivant.
Anima, je t’appelle, tu es sans doute celle qui manque à l’être que je suis.
Bon, évidemment, tout ce délire est postérieur au rêve fait assez tôt cette nuit où j’ai décidé de ne pas me préoccuper à me réveiller pour noter tout, car il n’y avait qu’une seule chose importante, finalement.
J’étais dans le village (peu importe que je fusse une fille) et j’obtenais enfin ma maison.
Lorsque je ferme les yeux, maintenant que je suis réveillé. Quelques images de Brisbane me reviennent et je me dis qu’il faut que j’aille jeter un coup d’œil au Botanic Garden.

Avant-hier
15 heures 29
Balade ce matin jusqu’au jardin botanique puis route piétonnière et touristique conseillée par le guide du Queensland.
Visite au musée. J’ai manqué engueuler deux gosses qui se foutaient devant les panneaux que je lisais. Pas méchants, les mômes. Mais je ne suis définitivement pas pour que ça galope partout et que ça fasse chier les adultes.
Sérieux, c’était bourré de mômes de plein d’écoles et je dois dire qu’ils se tenaient infiniment mieux que ceux que j’ai eu à Bourges dans le cadre du périscolaire. Mais je reste incroyablement persuadé que de la bonne grosse discipline, ça a du bon des dioux.
J’ai totalement niqué mon potentiel « disque dur interne » avec des images du jardin botanique et quelques idées pour la postérité en jeu de rôle.
Retour à l’auberge à midi.
Puis deux visites l’après-midi, une au quartier chinois dans un premier temps. Et là, bon sang, le paradis : du philippin, du thaïlandais, de l’indien (je n’étais jamais rentré dans une boutique purement indienne) et du tamarin sucré dans une version que je n’avais jamais goûtée jusqu’à présent.
Rebelote à bouger au centre du commerce piétonnier de Brisbane vers les 5 heures, histoire d’acheter quelques cadeaux. Et là, bon sang, on trouve un portable. Liste des numéros du gars qui l’a perdu. J’appelle « Mum ». Répondeur avec un « strong french accent ». Le père rappelle plus tard, je lui donne les coordonnées de l’endroit où on dort.
Le soir, rencontre dans l’auberge de jeunesse avec deux français. Un étudiant en langues, un autre qui a bossé dans l’informatique. Ils ont le visa séjour et travail. Ils ont moins de trente ans et pas vraiment de responsabilités.
Qu’est-ce que j’aurais aimé être moins con toute ma vie, ne pas être bloqué, retenu, prisonnier et pouvoir en profiter comme eux.
Mais tant pis, c’est comme ça comme on dit.
Sinon, épisode 6 et 7 de Heroes vus. Je ne sais pas dans quoi ils s’embarquent mais c’est toujours très dur de tenir un truc quand on joue avec le temps.
Une partie du souffle de la découverte dans la première saison s’est envolé.
Je peux comprendre pourquoi certains ont décroché.
Je sais pas trop encore ce qu’on va faire demain. Je sens bien que ma femme retournerait volontiers au Lone Pine Sanctuary.
Mais soyons sérieux. Il y a quand même des aspects de Darwin que nous devons découvrir, du genre, par hasard le coin un peu des sex shops à côté du quartier chinois.
Techniquement, si tout se goupille bien, on a deux endroits bien distincts à visiter pour faire un panorama assez général et complet du donjon.
Ma femme a pris plusieurs fiches dans un magasin qui résume tout ce qu’il y a à savoir sur les fruits et les légumes qu’on trouve généralement dans les marchés.
Biquette.
Ils ont tous les fruits quasiment au monde, les salopards.
Et quand on aime les fruits comme j’aime les fruits, c’est une raison de plus pour habiter là.
Tout à l’heure, je lirai ce que m’a prédit une machine dans laquelle j’ai foutu quatre dollars pour prédire mon avenir. Une expérience de la synchronisiez sur le moment.
Jamais je ne mettrais de l’argent dans une voyante mais là, pour quatre dollars, ça m’amusait.
Et ensuite je m’endormirai.

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