dimanche 8 août 2010

Si loin, là-haut sur la colline.

Une petite poésie à l'emporte pièce.

Je cueille le gui, je regarde les étoiles.
Je ne connais pas leur nom.
Je n'entends pas le chant qui a traversé l'infini.
Je ne suis même pas un petit grain de sable dans l'immensité.
Les pieds nus dans l'herbe haute et mouillée
Je me dis qu'il ne devrait pas y avoir de gui en haut de la colline
Je me dis qu'il devrait y avoir un arbre.
Et c'est soudain, en cet instant fugace de claire lumière que je comprends.
Je suis l'arbre là-haut sur la colline, étendant mes branches vers les étoiles
laissant pousser folâtre et gai le gui sous lequel je l'espère des amants viendront bientôt s'embrasser.


Des nouvelles du front.
J'aurais espéré pouvoir t'écrire avant mais il faut croire que je n'étais pas prêt.
J'ai comme eu besoin de mener des recherches personnelles, on dira, sur des choses qui se passent à l'intérieur de moi.
C'est aussi en vu de s'ouvrir à des vieux pans de la culture européenne quand on va partir visiter l'Écosse après demain.
Il m'est arrivé d'ailleurs une chose bizarre, au mariage de quelqu'un qui est encore plus porté que moi sur l'invisible. Le type n'a pas de chance, pas de chance du tout, une grosse maladie cette année, deux fois le pouce droit écrasé et je vais à son mariage sur Angoulême ce week-end.
Je lui ai promis que s'il avait le moindre mal en lui, je l'en débarrasserai et que si ça passait à travers moi, je m'en débarrasserai aussi.
J'ai littéralement explosé en quelques heures de temps des chaussures apparemment en parfait état lorsque j'ai dû prendre le mal de ce type et l'expulser sans doute par mes pieds diraient des shamans ou des sorciers.
Des gens plus rationnels trouveraient une explication à la littérale destruction de mes chaussures, je n'avais jamais vu ça de ma vie, elles ont explosées et elles étaient la veille en parfait état, mais je n'en ai pas.
Ceci dit, je t'embrouille, je m'embrouille.
Tout ça pour te dire que j'arrive à un moment de ma vie où je dois être spirituel ou ne pas être.
En quelque sorte devenir un homme de foi, non pas dans le fait de croire en Dieu, mais d'accepter l'invisible dans une ère qui vit dans le rationalisme le plus exacerbé.
Je ne parle pas de croire en Dieu. Je ne crois pas et ne croirai jamais en Dieu.
Qu'il puisse exister un créateur, par contre, ça nul ne peut le contredire.
Je reste agnostique, tendance fortement athée sur le Dieu du monothéisme (une des pires aberrations pour moi de l'histoire de l'humanité) et totalement sectaire vis-à-vis des messages révisionnistes ou créationnistes que certains illuminés veulent faire passer à une masse d'incultes décérébrés.
La Religion du Dieu Unique a beaucoup plus tué et asservi l'esprit des masses qu'elle ne l'a élevé. Elle a placé l'homme au-dessus de la Création, des animaux et des plantes, transformant ce dernier en destructeur de la planète.
Tu sais ce que j'aurais aimé ?
Que la seule Religion qui soit et reste soit celle des ancêtres, des temps anciens... Le shamanisme, le druidisme, le respect de la place de l'homme dans l'univers et dans un grand tout, ça...
Qu'il s'agisse de quelque chose ordonné par des hommes sages, interfaces entre l'invisible, le matériel, le savoir et l'univers.
J'ai souvent eu l'occasion d'ouvrir mon esprit en voyageant. J'ai ressenti de grandes choses aux Etats-Unis, au Canada ou en Australie, en Suède aussi. Je suis reparti pour de grandes choses en Écosse, plus grandes peut-être parce que j'ai ouvert plus les vannes de mon petit esprit tout en gardant avec une force vive ce qui fait pour moi l'habillage le plus essentiel de la Foi et dont presque aucune personne que je connais et qui dit pratiquer semble savoir faire preuve : la capacité à l'autodérision, la capacité à savoir douter. La Foi ne doit jamais être aveugle. Croire aveuglément, c'est être aveugle, justement.
La Religion est vraiment un de mes sujets favoris et un des sujets qui engendre le plus mon courroux. Je ne supporte pas qu'on impose la sienne à ses enfants. Le monde est si vaste, les choix sont si grands, imagine si personne n'avait a être formaté, si les gens étaient assez intelligents pour montrer à leurs enfants tous les choix possibles, pour leur donner en de grands traits l'histoire des religions et leur laisser choisir.
J'aime rêver.
Je rêve pas mal en ce moment, ça fait partie de ma quête de l'invisible. Plus le temps passe, plus je m'accomplis dans mes rêves, plus cela a un écho en dehors des rêves.
Si j'ai une connexion internet, j'essaierai de t'envoyer des messages pendant mes vacances.

Je viens aussi de lire ta lettre.
Oui, j'ai été ailleurs pendant plus d'un mois, sans forcément communiquer, une nécessaire retraite à l'intérieur. J'espère qu'il n'y a pas eu de problèmes d'emails, si c'est le cas, je me ferai une joie de t'envoyer des choses par écrit.
J'ai vu que tu participais à beaucoup d'évènements familiaux et que tes petits-enfants étaient au nombre de 8.
Ma foi, c'est quand même sacrément quelque chose, en effet.
Je rage vraiment de ne pas pouvoir passer mais je ferai tout pour que ça soit le cas la prochaine fois.
Ensuite, ça sera peut-être le japon, si on gagne beaucoup de sous.
Ma femme rêve aussi de l'Islande.
Il ne faut jamais abandonner ses rêves. Et parfois se dire même qu'il faudrait se retrousser les manches pour qu'ils puissent se réaliser.
Bien à toi.

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