mercredi 18 août 2010

La pluie, l'enfer et le monde.

Minuit 39 le 18 pour le coup.

Une excellente journée, excellente.
Départ d'Inverness après un petit bug de direction, route effectuée sous une pluie battante pendant deux heures, on s'est arrêté à Golspie pour prendre un café dans un petit café ne payant pas de mine mais à la tenue excellente, le manque de temps imparti ne nous a pas permis de visiter nombre des châteaux se trouvant sur la route entre Inverness et Gills où nous avons pris le ferry, non, nous n'avons pu faire qu'un arrêt.
Mais quel arrêt : le cairn de Camster. Une claque sans nom au niveau du passage. Ma femme qui n'est pas du genre à s'ouvrir à ces choses là comme moi avait peur d'entrer dans le cairn de droite, et je pense qu'elle n'aurait pas pu si je n'y étais pas allé avant et n'avait pas fait quelque chose dedans, équilibrer la donne. J'ai eu une vision incroyable de personnes voulant sortir d'un enfer, d'une misère profonde, remonter vers la lumière et c'était pour ça que j'étais venu mais l'endroit doit être construit de telle façon que des échos sombres ont été amplifiés et que de nombreuses personnes doivent se sentir mal à l'aise dans cet endroit.
Bref... J'avais sans doute le courage de faire certaines choses parce que de un ça concerne l'invisible et qu'il n'y pas de gloire à en tirer et que pour certains il est facile de penser que tout n'est qu'imagination, ce qui ne fait pas de mal, pas plus de mal que de penser que Jesus notre sauver se penche sur nous pour nous aider et que de deux, eh ben, je me sens différent depuis Corrimony.
Mais passons.
Le ferry fut pris sans problème à Gills et permit de voir des phoques et sans doute des dauphins avant de s'installer dans un sympathique camping à la ferme rempli de gros trèfles où j'ai enfin trouvé le trèfle que je voulais.
On est allés ensuite visiter le tombeau des aigles, une visite particulièrement remarquable pour les informations données par le guide et le fait de pouvoir toucher certains artefacts. Le cairn en lui-même était serein. L'idée était pour moi que ces gens avaient de toutes les manières bien travaillé avec l'esprit de l'aigle qui emporte l'esprit du défunt pour qu'aucune trace négative n'existe dans un endroit où il y avait des dizaines de corps.
On a visité un peu St Margaret's Hope, un mignon petit village avant de jeter un coup d'oeil à la chapelle italienne qui mérite le détour et un film. Des prisonniers italiens qui se cassent le cul pour construire une chapelle pendant la seconde guerre mondial, de l'art naïf et quelque chose de plus vrai au niveau de la religion que bien des choses faux cul.
Une balade le soir, avant qu'on ne puisse plus y voir vers la plage et un cimetière où j'ai encore eu l'impression de faire des miennes et de voir de nombreuses formes à la place des pierres tombales. L'endroit semblait empreint à la lueur du soleil plus que couchant et de la moitié de lune énorme emplissant un ciel dévoré par une énorme langue de nuages sombres au-dessus de nos têtes.
Fin de la soirée à discuter avec Bill, Margaret (enfin je crois, la femme du premier) et Dave, un ami de la famille. Ils sont allés au Shetland, font un voyage de retour sur un trip qu'ils avaient fait il y a trente ans, m'ont offert le whisky et nous ont raconté des tas de trucs sur leur vie, le whisky, les voyages, là où ils ont séjourné. Je me suis rendu compte que comprendre l'anglais se faisait à 95 % et que j'avais des efforts à faire maintenant juste pour le parler.
J'ai adoré Bill (ex prof d'anglais en France) et Dave (ex prof d'anglais en Italie pendant quelques temps) et leur passion pour le voyage, le whisky, les anecdotes.
On les reverra demain soir quand on reviendra.
Je tâcherai sans doute d'acheter une bouteille de Highland Park (un des meilleurs whiskies écossais) avant de plutôt profiter des prix plus raisonnables – car moins taxés – en France.
La tente perché presque au sommet d'une colline, le vent battant les oreilles, les échos des âmes du passé de tous les passés partis au mieux dans tous les passages ouverts dans cette île, je me demande si mes rêves seront aussi étranges et pénétrants que ceux d'hier soir où en tant que Superman, je voulais me faire ami ami avec un homme ordinaire. La rencontre de trois « soi » en somme : l'homme simple, le chroniqueur et le héros.
J'ai toujours essayé de m'ouvrir en voyageant, mais ici, on a la rencontre des voyages en Australie, Amérique et Suède, un peu comme si la culture de ces pictes ou de ce peuple ancien intégrait les éléments de tout ce qui m'a intéressé à chaque fois que j'ai voyagé.
Je dois être en partie ici pour arriver un syncrétisme dans toutes les voies que j'ai regardé et me dire que peut-être, si tous les chemins sont ouverts, c'est bien d'accepter d'en emprunter un sans pour autant prendre la tête avec le fait que ça soit vraiment ce qui se passe.
Ce que je sais, c'est que l'homme simple et le héros y trouvent leur content et que le chroniqueur doit maintenant assurer le bousin.
Mais ce n'est pas un gros bousin à gérer. Je ne me prends pas non plus pour la réincarnation de ceci ou le prédestiné à cela.
Il se trouve juste que je peux rééquilibrer des énergies et surtout effacer le négatif.
Pour ceux pour qui ça marche, tant mieux, même si pour ceux qui n'y croient pas, ça ne relève que du psychologique.

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