mardi 30 août 2011

Jours 23 à 26


Chaussettes oranges...
23 heures 39, le 27...

Ma femme, couchée contre moi dans le B&B tenu par des français que nous avons déjà visité l'année dernière me demande de raconter chaussettes oranges et tee-shirt rayé, deux des compétiteurs des Highland Games que nous avons remarqués cette après-midi.
Il faut dire que sur les 7 ou 8 participants des jeux à Drumnadrochit (près de Glen Uquhary), ce furent avec le gars rouquin aux cheveux et à la barbe longue les plus remarquables.
Ouais, on a été à des jeux écossais. Des jeux qui avaient cours au milieu d'autres compétitions sportives, de jeux de cornemuse et de danse.
Un peu chiant et longuet sur la durée mais j'ai tenu quatre heures.
Nous avons tenu quatre heures pour voir le lancer de tronc, et c'est mon favori, un tout ch'tiot avec un tee-shirt bleu immonde, un kilt rouge et des chaussettes oranges qui a été en passe sans doute de gagner. Un ch'tit bonhomme, mais un bonhomme qui gagne.
Sinon, j'ai payé plus que ce que je croyais l'hébergement à Craig Farms, j'ai aussi acheté plusieurs choses chez notre fermier fétiche, j'ai jeté les ordures dans les poubelles de Plockton, j'ai attendu longtemps la fermière pour payer, j'ai essayé de voir des loutres deux fois sans succès, j'ai roulé dans des paysages spectaculaires.
Le soir, j'ai retrouvé mon barman fétiche, celui qui m'a fait découvrir le Ledaig au Steading. Il m'a fait comprendre qu'il allait se faire engueuler si je lui servais de mon Ledaig ramené de Green Welly Shop (que j'ai offert à un client)...
Mon idole en matière de pubs écossais, ce barman.
Un gars jovial, assez fort qui vient du sud de Glasgow...

Et puis, et puis, et puis j'ai revu Corrimony.
Je dois laisser passer une nuit et revenir frais et dispos.
Je dois aller au cairn demain matin.
Je dois finir ma boucle et obtenir quelques réponses.
Le pub que j'adore, l'endroit mystique que je préfère, l'ambiance familiale...
Et la dame qui tient le B&B qui me parle de lieux qui lui ont donné la chair de poule.
J'ai un coup de trop dans le nez après une pinte et demi et trois malt.
Demain, je me prends aussi un coup dans le nez. Dans le nez et dans la tête. Spirituellement et intellectuellement.
Demain, je n'ai pas d'esprit. Je suis l'esprit.

Bam
29 / 08 / 2011

Et si tous les 28 août, je me fichais de tout et passais mon temps sur les Clava Cairns ?
Corrimony, ce matin, à me connecter et devoir laisser une dette de sang.
Une tique a réussi à me choper au Cairn, dites donc. Mais je n'avais pas qu'à me mettre torse poil pour sentir ce que ça faisait d'être quasi nu au milieu d'un cairn.
Les Clava Cairns, l'après-midi, où j'ai trouvé des fichus trèfles sur le dernier cairn, en bord de route, mais dans le cercle de pierres (une des pierres étant située sur la route quasiment).
Je n'ai pas forcément les moyens d'exprimer le ressenti, le coup de bambou et la joie d'avoir été sur place.
La claque aussi, après les clava cairns, au dodo le chatou.
Il y a eu bien sûr, sinon, aujourd'hui l'excellent petit déjeuner au B&B, la rencontre avec le couple et leurs deux enfants qui nagent dans toutes les eaux, Inverness sous la pluie, la nécessité de rentrer dans un Mc Donalds pour pisser, la route sous la pluie dans le Speyside et le fait d'échouer dans le même camping que l'année dernière mais en louant une tente en dur, en bois.
Il y a des images que je peux retenir.
La pierre que j'ai gardée de Corrimony.
Un troisième œil qui s'ouvre.
Les clava cairns...
Le Speyside ou la route sous la pluie.
La poule, le soir au camping.
Le dîner au chaud, dans la cabane en bois avec ma femme.
Mais si je ne devais dire qu'une chose, ça serait le mot pélerinage. Je me verrais bien, en plus des vacances ordinaires, passer une semaine chaque année en Ecosse, pour retourner aux cairns... Je pourrais y passer des heures.
Parce que je ne suis pas que dans le regard, là-bas, que la dimension du ressenti est autrement plus incroyable...
Et qu'on peut y passer des heures quand on a comme moi le filtre celtique pour percevoir les anciens chemins.
Ouais, un jour de pluie, de froid (8 à 10 degrés), de route (on a pas mal roulé, merci à ma femme qui a conduit beaucoup)...
Mais un jour de connexion pour moi, à marquer comme presque aussi important qu'un anniversaire.
Voire plus, même.
Je fais faire quoi mes prochains 28 août si je ne peux pas me connecter ?
Hu ?
Damn...
On me donnerait les moyens de voyager trois fois dans le passé, j'irais à la création de ces cairns, à la création du mythe de tonton Jésus et rencontrer Léonard de Vinci.
On me donnerait...
Hé...
Peut-être que lorsqu'on dort, c'est possible...

Edinburgh
Minuit 13, le 30...

Damn...
Rapide cette fois ci, le magasin de tartans, les ruelles sur le côté du Royal Mile, le même petit café que l'année dernière, St Giles, un peu le Royal Mile encore – envahi par la foule et les gens qui font des spectacles de rue ou te proposent de passer à leur show, une recherche d'auberge, un repas assez long dans une auberge où officiait une serveuse polonaise avec une télé passant un téléfilm allemand hyper mal joué sur une chaîne sans doute polonaise, plusieurs magasins de whiskies dont un vrai, un petit jardin aperçu l'année dernière, la montée d'Holyrood Park, une boutique de jeu de rôle, la traversée de Meadows...
Court et moins typique que la dernière fois...
Mais si je dois retenir des moments...
Ce matin, dans le magasin qui faisait chier ma femme, j'aurais dû piquer les deux sous verre, j'aurais économisé 5 euros pour deux merdes. Ceci dit, c'était intéressant de voir la fabrique.
St Giles, pour sa mystique personnelle en ce qui me concerne.
Un renard aperçu perdu en ville, galopant au milieu des gens et des voitures, très étonnant.
Un black qui jouait de la musique dans la rue pas loin de là où je voulais manger.
Un clochard endormi sur un banc dans le petit jardin qu'apprécie ma femme.
Le vendeur de la boutique de jeux de rôle qui m'explique à quoi on joue ici...
Le vendeur de la boutique où j'ai acheté mon Ledaig 13 ans qui m'a très bien conseillé et à qui j'ai offert un trèfle à quatre feuilles.
La serveuse du restaurant à midi, très sociable et qui cause beaucoup avec deux vieux messieurs, s'étonnant de certaines différences culturelles.
Un midi qui pèse mais excellent : onion rings (à deux), haggis, demi-pintes (une chacun), fish'n chips (pour ma femme), cheese-cake, expresso et un magnifique whisky « organic » qui m'a fait acheter du dit whisky en bouteille un peu plus tarf.
Un dîner sur lequel, quand j'y réfléchis, il y a du avoir une erreur sur l'addition. M'est lourdement avis qu'il y a sodomie de 5 à 6 pounds sur le total, parce qu'au pire des cas, on n'aurait pas dû dépasser : 4 (les demi- pintes) + 3 (onion) + 19 (les deux mains courses) + 6 (cheese cake) + presque 4 (le malt) + 2,5 (le double espresso), soit 38,5... Damn... On a dû payer deux desserts.
Mais j'étais tellement sur le nuage du Benromach « organic » que je n'ai rien remarqué.
Je ne crois pas avoir conservé l'addition. Crotte.
Mais bref, c'était de toutes les manières un vrai moment, surtout avec le fond de cette nullissime série allemande hyper mal jouée (on avait pas le son, mais bordel le jeu des acteurs, une pure merde qui nous a bien fait marrer).
J'aurais aussi bien prolonger les moments dans la boutique de l'embouteilleur spécialisé en compagnie de l'excellent vendeur capable de me vendre l'avant dernière bouteille de Ledaig 13 ans qui sent le Ledaig alors que les 14 et 16 ans, il me dit que je risque d'être déçu.
Et je dois avouer que j'aurais bien tapé plus la discute sur la scène rôliste écossaise.
Et que j'aurais bien aimé qu'on prenne une heure et demie de plus pour aller voir le truc que ma
femme voulait voir : Dean Village.
Et je dois avouer que je n'ai jamais, au grand jamais, vu autant d'affiches pour des spectacles de ma vie. Le Fringe, c'est la plus grande manifestation de théâtre au monde.
Au monde.
Culturellement, avec une maîtrise parfaite de l'anglais, Edinburgh est « the place to go ».
Conclusion, encore une fois : continuer à pratiquer l'anglais, à fond, à fond, à fond.
Une dernière pensée, cela dit, pour ce brave renard paumé en pleine rue et que nous n'avons pas retrouvé après qu'il soit passé dans une ruelle.
Et un tendre au revoir aux porcs qui sont à côté du camping et dont les bébés fournissent le bacon si différent des merdes de supermaché que vend la tenancière du camping (et sans doute propriétaire de la ferme aussi).
Pas de chats vu aujourd'hui par ma femme, juste une chatière...
On essaiera de faire mieux demain où normalement il y a « Ginger », le chat rouquin qui a tant plus à ma femme l'année dernière (et qui explique sans doute pourquoi on passera deux nuits en camping dans la ferme que ma femme a adoré).
Ce soir, j'ai lu un peu l'histoire de l’Écosse dans le lonely planet.
Ecosse, bazar, je te quitte demain plus qu'à regret.
Tellement, que je n'ai même pas pris un malt ce soir.
Tellement, que je réalise à quel point je n'ai rien vu de toi.
Mais je suis tranquille. Je reviendrai.
Vite.

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