L'endroit qu'on aime...
Je constate que ma femme et moi, on
aime Tobermory et Mull.
Certes, nous n'avons pas vu de loutres,
certes le temps était plutôt écossais ce matin, certes nous
n'avons pas fait la moitié des choses que ma femme aurait eu envie
de faire, mais il n'empêche.
Je constate.
Je constate qu'on a tous ces lieux,
précieux, magiques presque (du moins en ce qui me concerne) où nous
aimons nous ressourcer.
Mais je constate aussi qu'à chaque
fois que je suis parti ailleurs, j'ai trouvé de nouveaux lieux. Ils
avaient quand même quelque chose les endroits qu'on a aimé en
Tasmanie, aux Etats-Unis ou au Canada, et en Suède aussi.
Et à deux jours d'être en Irlande, je
me demande : et si j'avais encore une plus grande claque qu'en
Ecosse, là-bas, dans un pays où les gens sont hâbleurs et ont plus
d'expansivité encore que les écossais ?
Qu'arrive-t-il lorsqu'on aime un
endroit si fort qu'on y revient plusieurs fois et qu'on constate
alors, au cours d'un nouveau voyage, qu'il y a un endroit encore
mieux ?
Doit-on regretter tout ce temps passé
à aimer un endroit alors qu'on aurait pu en voir de mieux ailleurs ?
Non, bien sûr.
Qui est le meilleur voyageur ?
Celui qui découvre sans cesse de nouvelles choses dans différents
pays ou celui qui découvre sans cesse sa joie dans le pays qu'il
s'est choisi pour les vacances ?
Il n'y a pas de bonnes réponses pas
vrai ?
L'idéal étant peut-être d'arriver à
concilier un ou deux lieux favoris avec, je ne sais pas, cette
capacité au voyage.
Bref, nous avons fait Ulva cette
après-midi. Un autre chemin que l'absolument sublime que nous avions
emprunté l'année dernière. Moins beau. Mais un chemin qui aurait
pu nous mener vers l'observation des loutres si nous avions pris plus
de temps.
Là-bas, sur Ulva, je me suis encore
connecté, il y avait une pierre, il y avait un trèfle au début de
la balade, il y avait l'espoir de découvrir la faune, il y avait
cette église un peu triste et seule (ils ne sont pas nombreux sur
Ulva) où j'ai laissé un peu de sous pour la paroisse, trois fois
rien, une obole d'une livre et de cinquante pence en prenant un livre
qu'ils avaient laissé en dépôt vente.
Là-bas, en haut de la chaire de
l'officiant, je me suis encore rappelé à quel point il y avait la
même chose grisante à être sur scène et à guider les foules
depuis le haut de son piédestal.
Si on excepte la frayeur que j'ai faite
à ma femme lorsque nous avons cru avoir paumé les jumelles (sans
doute très chères) laissées par le propriétaire dans
l'appartement, une bonne journée en somme qui s'est terminée un peu
pétés par la dégustation des bières de la Black isle et même du
whisky pour moi.
On pourrait avoir peur que je finisse
gros pichetron au rythme où la boisson a coulé cette semaine. Oui,
ça a coulé...
Mais parce que je le voulais bien.
Parce que je le voulais bien. Ça fait partie de la fin d'un rituel
personnel : tout lâcher, jusqu'à ses dernières limites (et je
les connais avec l'alcool : 4 à 5 unités maximum comme ils
disent là-bas)
Les trois prochains jours risquent
d'être pareils. A la maison ou au pub. Mais à quoi serviraient aussi
les vacances si ce n'est à tester des produits ?
Fin de la saison deux de Walking Dead
le soir. Et merde, faut vraiment que je fasse quelque chose sur le
thème du zombi un jour alors et que je joue à The Last of Us.
Mais je reviens à mon sujet.
Il n'y a rien de plus important que de
trouver les choses qu'on aime et de les vivre.
En tout.
Il faut encore que je trouve comment
faire à la rentrée.
Mais maintenant que j'ai la clé...
La page du jour en attendant :
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