La chaussée des géants...
Les pieds dans l'eau sur les roches
taillées par un étrange caprice de la terre, le visage vers le
soleil perçant les nuages, le corps au vent, j'étais bien, j'étais
au centre ce matin.
On a eu de la chance.
On est arrivé avant les touristes, on
a eu marée basse et on a pu être tout seul un moment avant que la
journée ne soit assez pourrie au niveau du climat, dans une pure
ambiance de soleil, vent, pluie, fortes pluies...
Je pense vraiment que les photos
méritent plus que mon discours éventuel sur la chaussée des
géants.
Je peux laisser quelques impressions.
C'est vaste dans le décor autour.
Ce n'est pas très grand au niveau du
nombre de colonnes.
C'est infiniment mieux le matin ou le
soir, sans les fucking tourists.
C'est pas tant mystique que total.
Total, oui, la nature au comble d'un de ses caprices.
C'est à regretter qu'un des chemins
latéraux ne se poursuive pas pour cause d'éboulements.
Ça donne envie d'être au centre de
tous les éléments.
C'est par contre absolument sans géants
en dépit de la légende.
Fin de visite sous la pluie, on file
vers Bushmills, le con, je n'avais pas vu qu'il y avait un taste tour
l'après-midi, je prends des tickets pour le midi. Comme d'habitude,
pas de bol, là parce que c'est l'heure de manger, nous n'avons pas
l'occasion de visiter l'usine en plein travail. Notre hôtesse est
sympa et parle pas mal français, elle est allé déjà deux fois
dans l'Hexagone. Je tenais à voir une grande usine pour comparer
avec les plus petites écossaises. Ici, tout est fait jusqu'à
l'embouteillage et la manière de maturer de chacun des alcools de la
maison est expliqué.
En fin de visite, je goûte le dix ans
en single malt et le 12 ans spécial, réservé en vente quasi
exclusivement dans l'usine.
Ils ne valent pas le Connemara ou les
Redbreast. Mais ils restent intéressants à avoir à la maison à la
place d'un speyside.
Déjeuner tard dans une sorte de
fast-food de Bushmills. Serveuse sympa, clients américains
intéressants (dont le père qui participe aux olympiades des flics
et des pompiers dont nous avons vu la pub à Belfast), repas copieux
pour pas trop cher. La soupe en morceaux et le pavlova ne sont pas du
goût de ma femme...
On visite après une petite balade dans
Bushmills le Dunluce Castle, extérieur et intérieur, en ruines,
avec de la pluie en retrouvant par hasard les américains...
Une petite balade dans Whiting Bay,
toujours sous la pluie par intermittence et il est temps de rentrer
pour rester un moment dans le pub local, pour les locaux, l'Harbor
Bar où il est extrêmement facile de sympathiser avec les gens. Un
local a essayé de m'apprendre à taper en rythme avec deux cuillères
mais je suis particulièrement peu doué pour ce genre de trucs
manuels et je n'ai aucune formation musicale. Un des locaux Paul
m'explique qu'il n'est jamais sorti des UK et qu'il n'aime pas le
whisky écossais. Je peux comprendre pourquoi en goûtant le black
bush (un des blends de Bushmill's): les impressions dans le palais ne
sont pas les mêmes. Cela dit, en dehors de l'effet absolu du whisky
très cher que j'ai goûté, j'ai quand même l'impression qu'il y a
moins de subtilité dans les whiskeys irlandais, plus formatés pour
tel ou tel goût avec tel et tel arôme.
Repas le soir à l'auberge de jeunesse.
Un peu crevés.
Je garderais trois images seulement de
cette journée, ça serait sans doute quand même :
- La chaussée des géants.
- L'usine Bushmill's, un géant aussi.
- Le pub ce soir.
J'ai moins bu que les autres soirs,
mais le midi avait quand même entamé la journée et la toux et le
mal de crâne aidant, sans compter la rebelle attitude de mon
estomac, on est bien comme ça.
Demain, forêt et un peu plus de nature
dans quelques-unes des vallées étroites (glen) de la région avant
de commencer à sérieusement compter les heures avant notre retour.
Ah si, nous avons pu à nouveau tester
les œufs de canards. Eh ben j'aurais tendance à dire qu'il y a plus
de différence dans les blancs que dans les jaunes au niveau du goût.
Ça m'a fait penser qu'il faut absolument que je goûte un œuf
d'autruche ou de casoar un jour.
J'ai également rêvé que je partais
quelques mois au Canada. Je sais que ça fait bizarre après ces
séjours en Ecosse, Irlande et Tasmanie.
Mais le Canada a quelque chose de
spécial : plus de nature, les produits des pays que j'aime
bien, ses propres produits, une mentalité sympa, l'écho de mon
écrivain de jeu de rôle préféré (et trop tôt disparu).
J'ai envie d'un trip sur les traces de
la vie de cet homme là, au moins retrouver l'endroit où il repose
et où il a vécu avant de mourir il y a près de vingt ans déjà.
Quelle merde.
Alors bref, quoi, je sais que s'il y
avait une opportunité de quelques semaines ou quelques mois pour un
truc dans mes cordes, c'est volontiers que je m'envolerais là-bas.
Mon besoin de nature serait
parfaitement satisfait et ma nécessité d'invisible aussi.
J'ai également eu une idée à la con
pour un scénario à faire à la rentrée, qui se situe en Irlande.
Je peux même y mélanger une ambiance à la Walking Dead...
On verra ce que ça donne.
La page du jour, tiens :
Houps... Il y aura peut-être du retard
dans la livraison, le réseau ne fonctionne pas ce soir, bougre...
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