Je ne sais pas encore s'il s'appellera Ghost ou Dog. Euh, si je sais. Dog.
Pour l'anagramme.
Une journée étrange, grosse crise de solitude mais un petit rondo écrit sur une demande et un petit jet de quelques lignes écrit pour lancer quelque chose en nouvelle ou roman qui donnerait une structure à mes grosses années de maîtrise de jeu...
Merci à Blockbuster sur Prince of Persia que je n'ai pas fini, du coup, je suis allé voir le film dispo sur le net assez facilement en tapant Prince of Persia streaming. Mais en anglais sans sous titres. Bon, vu le type de film et mon niveau d'anglais, c'est allé. 98 % saisi je dirais.
Le blog du fils...
La page du jour...
Le poème en rondo (mais sans le respect de l'octosyllabe, j'aime pas les contraintes lourdes)
Je rêve d'ailleurs et de liberté
Je
regarde le gouffre m'inviter
Et dans le vertige désespérée
Je
suis cassée, je suis cassée.
Je veux nager, je veux
voler
Sécher mes larmes salées.
Je rêve d'ailleurs et de
liberté
Je regarde le gouffre m'inviter
Alors que
reste-t-il à dire ?
Vouloir simplement partir ?
Comme
ça d'un coup de tête
Loin, sur une autre planète
Je rêve d'ailleurs et de liberté
Le début de John et de Sarah, si elle s'appelle Sarah.
John souffla un peu.
Fatigué,
fatigué, fatigué.
Ce n'est pas que la journée avait été
longue, non, il n'avait rien foutu.
C'est juste qu'il...
Oh la
la la.
Je ne suis pas sûr que ça fasse un bon début d'histoire.
Non ? Vous en pensez quoi ?
Je vous laisse le temps de
réfléchir...
Du temps.
Du temps.
Bon, ben, pour ceux qui
sont encore là, je reprends mon histoire.
C'est juste que John,
ben... il était un peu déprimé, quoi.
Plus de femme, pas
vraiment de fric, pas vraiment d'ami et la dissolution de son club de
lego.
Oui.
Je sais. John aime bien les legos. Et alors ?
Pour
vous dire honnêtement, je ne sais pas combien d'argent John a mis
d'argent là-dedans. Mais un paquet.
Je me demande si ça ne
lui a pas coûté plus de femmes que sa consommation beaucoup trop
régulière d'alcool ou occasionnelle de tabac agrémenté de
substances psychotrope...
Plus aussi que sa voiture,
peut-être.
C'est important pourtant une voiture quand on est
détective privé.
Ah oui.
C'est pas original, hein ? Le
personnage principal de mon histoire est un privé.
Et puis, le
basique, hein, oh la la la, faut que j'arrête de dire hein... Pas le
gars qui bosse pour des cabinets d'avocats ou des grandes
entreprises... Non, le gars qui est chargé de savoir ce que font les
gens, le plus souvent pour des histoires de fesses, mais pas
toujours.
Il y a les occasionnelles disparitions.
Ah
disparition. Je ne sais pas si je dois commencer l'histoire par là.
Parce que c'est vrai que ça éclairerait pas mal, euh, ben ce que je
suis en train de vous raconter.
John ? Qu'est-ce que t'en
penses ?
- Fous moi la paix.
Non mais attend, je me suis
dit que ça serait cool de commencer par cette histoire, non ?
-
Mais pour qui tu veux écrire ça, et tu vas laisser ça où ?
Pour
qui trouvera ces lignes, John et quant au où, euh, tu veux vraiment
que je te réponde ?
- Je vais pisser.
Et John se lève
pour aller pisser. Hum. Ah oui, il faut que je vous dise. Je ne vais
pas donner les états d'âme de John à chaque fois qu'il parle ou le
décrire avec telle ou telle mimique. Je pense que ce que dit John
reflète bien ce que dit John.
Et je ne vais pas mettre un tiret
à chaque fois que je parle moi. Je veux dire, ce serait euh.
Bizarre. Je ne me vois pas passer du statut d'acteur à narrateur ou
observateur.
Là, évidemment, je parle un peu de moi, c'est
normal.
Enfin normal..
Je ne ne sais pas, je ne suis pas bien
certain qu'il y ait beaucoup de... euh, de personnage ou de narrateur
comme moi.
Et... ah si, pour juste bien vous situer. Si j'emploie
le masculin, c'est euh, il faut que j'arrête de dire euh aussi,
parce que c'est la manière que j'ai de me définir du fait du nom
par lequel John m'appelle et de comment il me ressent. Si j'avais eu
le choix, moi... Je... Oh je n'en sais rien, fille ou garçon c'est
pareil de mon point de vue, ça n'est qu'une peau, hein. Ah zut, j'ai
redit hein.
Donc, John est parti pisser et...
Oh, ça frappe à
la porte. Et ça s'ouvre. Une femme. Plutôt jolie d'après les
critères de John, elle entre pile au moment où résonne...
-
Aaaaaaah, j'ai plus de papieeeeeeeer toiletteuuuuuu.
La femme
s'arrête. John s'arrête aussi. Il sait qu'il y a quelqu'un dans le
bureau. Il le sait. Il sait ce genre de choses John. Moi aussi. Je
sens tout ce que sent John.
Trente cinq ans, pas très maquillée,
juste une crème pour les yeux et le visage hier soir, cheveux
naturels un peu gras, n'a pas pris de shampoing ni utilisé de savon
hier soir pour des raisons de préservation de la flore microbienne
de la peau, n'a pas fait l'amour depuis plus jours, a fumé une
cigarette blonde il y a cinq minutes, constipée, en retard sur ses
règles, angoissée, énervée, le cœur qui bat plus vite que
d'habitude, un petit problème de foie aussi, n'a pas bien digéré
le risotto au safran et à la sole de midi, pas de dessert, mais deux
cafés.
Oui, John sait tout ça. C'est le pouvoir de John grâce à
moi. Je suis désolé si l'ordre des informations sur la jeune femme
est comme ça. Ce sera toujours comme ça.
- Bonjour. Dit-elle
quand John revient.
Petit émoi, il y a quelque chose dans les
yeux de John qui la trouble. Un truc qui lui fait penser à un rêve,
un souvenir. Une petite pointe de désir. John est surpris. Cela fait
longtemps qu'il n'a pas troublé une femme.
- Je vous en prie asseyez vous.
- Merci.
Petite main dans les cheveux. Elle se
rend compte qu'elle ne les a pas lavés. Comme si John en avait
quelque chose à faire. Il sent lui aussi un désir. Il y a quelque
chose de la compatibilité génétique avec cette femme. Il est son
genre au niveau du mécanisme des phéromones. Il pourrait la rendre
folle. Et être rendu fou. Difficile de garder son calme, n'est-ce
pas, John ?
- Je vous préviens, je n'ai plus de papier si
vous voulez aller aux toilettes.
Il n'a pas lavé ses mains non
plus. Pas eu le temps. De toutes les manières, il n'y a plus de
séchoir. Mort le séchoir. Presque autant que le compte en
banque.
Elle sourit et essaie de se reprendre.
- Je viens pour
une disparition.
Son cœur bat plus fort, de la sueur sous les
aisselles et entre les cuisses. Et ce n'est pas son désir pour John.
Elle est triste, c'est important.
- Expliquez moi.
John
s'assoit en face d'elle en ne prenant même pas la peine de
dissimuler la bouteille de pastis posée sur la table. C'est bien le
pastis, c'est fort en goût et odeur, ça permet de reposer John
quand il n'en peut plus. Elle essaie de se reprendre, avec un mince
sourire, pas uniquement feint.
- Vous ne me proposez pas un verre,
comme dans les films ?
- Si vous voulez.
John va chercher
une bouteille et un verre. En passant à côté d'elle, il doit se
contenir, la compatibilité entre lui et elle est euh... Du jamais
senti ou vu, depuis que John a ce talent...
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