Je crois, non, je pense, non, je sais
que ma mère était contente de me voir. Bon repas à midi et ce soir
avec elle, j'ai passé la soirée à discuter et à apprendre des
trucs sur moi ou elle...
Je ne savais pas qu'elle avait fait une
année d'internat à Brest après son Bac, ni qu'elle avait redoublé
son premier bac. Je ne connaissais pas les conditions de vie de ses
premières années en France, plus que précaires, avec sans doute le
racisme de base anti-espagnol qui accompagnait le racisme de base
anti-italien.
J'ai appris quelle fut la première
cuite de la maternelle, lors d'un séjour en Espagne au cours de ses
20 ou 21 ans où elle goûta pas mal de vin dans une cave.
Et le nom de son premier chat, qu'elle
avait pris sur l'île de Sein : Mitchette, un chat que nous
avons pu voir lors des quelques mois que nous passâmes en France en
70 et 71...
J'ai apprécié les détails sur la vie
de pion... J'imagine ma mère, respectable jeune fille, tenant de
bonnes mœurs, endeuillée par la mort de son père et devant porter
le noir pendant un ou deux ans...
J'imagine que c'est une époque à
laquelle j'aurais aimé remonter.
J'imagine. Ma mère a une vocation
certainement manquée de conteuse ou d'actrice, elle est capable de
faire vivre quelques images dans la tête.
Je suis aussi assez content d'avoir pu
traîner ma mère à la magnifique plage de Ste Anne la Palud où
j'ai été émerveillé par le jeu du sac et du ressac à marée
montante. L'eau n'était pas si froide en plus, limite tiède en
remontant sur le sable chauffé par le soleil. Il y a quelque chose
de magique dans le simple fait de traîner les pieds dans l'eau. La
semaine va être résolument trop courte, moi je te le dis...
Et merci aussi aux gens de Locronan (un
des plus beaux villages de France, d'après...) avec qui j'ai causé :
le jeune étudiant du magasin spécialisé dans la vente de bière
ainsi qu'un client et le barman d'un bar local qui faisait à la
pression des bières bretonnes.
Nan, sans déconner, mon gars, ici,
c'est un paradis de la binouze, mais un paradis. Il y a plus de 200
et des patates bières bretonnes et dans le magasin de Locronan, il y
en avait au moins 140.
Je n'ai pas noté tous les noms, mais
je vais tâcher de le faire.
Il y a quelque chose qui m'a tenu aux
tripes dans le fait d'être au cœur de mes racines et d'apprécier
ça, tout comme ça me prendrait de retourner en Nouvelle Calédonie.
Ici, il y a une partie de mes gènes et de ma façon de voir le
monde, un contact facile avec les gens aussi dès que tu te prends
pas la tête et que tu es un brin sympa...
Je te colle ma page du jour, hein, tu
permets...
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