Les genêts... Tu vois, les genêts
dans le bled de Plomodiern... C'est tenu par Lynda (je ne garantis
pas le y, c'est peut-être un i...) une anglaise qui s'est installée
ici en Bretagne. Et mon vieux, mais mon vieux...
Je t'ai déjà causé du plus gros fou
rire de ma vie ? Oui, hein...
Dans une crêperie à Bordeaux, moi, ma
sœur et mon père. Mon père, un peu aux fraises, regarde une plante
sur une armoire de type normande et dit simplement : « ça,
c'est une gorgone. »
Je peux pas t'expliquer.
Je peux pas.
Le fou rire. Le ton, simple de
l'évidence sur lequel il nous avait dit ça. Une heure et demie de
fou rire, mon gars. Tout le monde dans le restaurant qui se marre et
on nous offre le café. Pire, je n'ai mangé que trois crêpes...
Moi, dans une crêperie, tu vois, le minimum, c'est quatre ou cinq
(le maximum aussi), parce que j'aime la crêpe plus que l'ingrédient
et que j'en prends toujours deux au beurre. Peut-être pas la fois de
la gorgone, peut-être pas, mais le fou rire et aussi une des
meilleures crêperies de ma vie.
Eh ben, tu vois, je reviens à mon
récit, Les Genêts à Plomodiern, c'est tenu par Lynda qui peut
aussi te faire du fish and chips sur commande et c'est excellent,
mais excellent. Je suis amoureux de la crêpe kraz (bien cuite,
asséchée en breton) au beurre, à l'ail persil ou à la simple
andouille. Ouais, mille ingrédients dans une crêpe, je m'en fous
mon canard, moi, j'aime la crêpe. Et j'étais au paradis à midi, et
ce, d'autant plus que mon cousin était là et que c'est une connerie
monumentale que je n'ai pas plus de rapport avec lui, parce qu'on
aurait de quoi s'entendre comme des cochons. Il m'a promis une
semaine avec lui, dès qu'il aura du temps (que sa mère sera morte,
la pauvre) pour m'initier à des bases de la musique et, crois-moi,
j'ai bien noté.
J'ai aussi trimballé mes neveux à la
plage. Je les aime bien ces deux là, je regrette de ne pas avoir été
plus présent ou d'avoir appelé plus souvent, mais il n'est jamais
trop tard pour bien fa ire.
Le matin, je me suis contenté de la
découverte du marché de Plonévez-Porzay avec ma mère qui a les
mêmes facultés de parler aux gens que moi et j'ai manqué acheter
un comté 26 mois d'affinage qui n'est pas toujours simple à trouver
pour me contenter de fraises de plougastel, d'un brebis de je ne sais
quelle manière et de patates aux couleurs bleues ou roses, ainsi que
de l'incroyable Kouign-Amann, mon gâteau sans doute préféré...
Une dame de la biscuiterie artisanale
Jain m'a conseillé de dire à ma femme de ne pas hésiter à être
arrêtée avant l'heure si elle est trop crevée et je dois dire que
c'est que ce que je ressens. D'abord ma femme et ce qu'elle a dans le
ventre avant la soumission à une contrainte de travail parfois trop
lourde. La vie d'abord, et la santé, merde.
Je rêve de voir ma femme pouvoir
accomplir une de ses envies, partir quelques mois à l'étranger dans
un séjour en wwoofing.
Je tenterai de la convaincre, bébé ou
pas. C'est un truc qui la révélera à elle-même au moins autant
que mon bilan de compétences et de la constatation que je ne suis
qu'un irrémédiable artiste.
J'ai testé deux bières, sinon,
aujourd'hui.
La barley wine de Kerav'ale qui se
tient bien dans son genre avec le bon goût du vieillissement en fût
de chêne, une légère acidité en fin de bouche avec un petit côté
effectivement raisin et puis la IPA de Sant Erwann qui n'a pas
forcément un nez de folie et qui a beaucoup de céréales dans sa
composition. Elle est plus portée sur le type belge des houblonnées
avec un malt qui reste assez présent (7 degrés, de toutes les
manières).
Une bonne, mais un peu courte journée
(la sieste, c'est sacré, les mecs)...
Quoi ?
Tu veux que je te parle encore des
crêpes ?
Mais bon, sang, les crêpes, c'est
l'absolu, mon vieux, surtout si tu peux ensuite aller marcher, pieds
nus, dans l'eau sur la plage de Sainte Anne la Palud, avec un soleil
qui perce les quelques nuages et une mer à peine agitée par la
brise.
Je te file la page du jour, tu
permets...
Et je te laisse.
Oui, je te laisse...
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