Gras...
Nan, mais alors.
Le kouign amann, c'est bon, mais je me
sens lourd, là. Je digère en général pas tout quand c'est gras,
mais là, urgh.
Ceci dit, une bonne journée.
Trèèèèèèèèèèèèèès jolie
église avec une touche remarquable en plus des retables dont la
guide était friande, c'est de voir Dieu le père représenté en
plusieurs endroits, et parfois dans des positions étonnantes...
(je vous jure, c'est Dieu qui tient Jésus et qui a l'air d'être prêt à lui mettre une rouste pour le ramener à la vie)
Le hasard de la balade m'a porté en
fait sans que je le sache sur l'église où ma mère a fait sa
communion, s'est mariée, m'a fait baptiser et a enterré ses
parents... Bizarre. Mais comme ça... Tu parles d'un retour aux
sources.
Mon sens de l'orientation m'a permis de
me retrouver et de regagner je ne sais comment ma voiture, ouf,
d'acheter un kouign amann qui déchire sa mère (et pour en faire de
bon, faut du beurre de touraille) et de tester au repas de midi une
huître avec ma mère (qui a mangé les douze autres). Je suis du
genre à lutter contre moi-même et mes détestations. J'ai ce profil
qui dit : vas-y, retente, n'aie pas peur. Bon, je confirme,
hein, j'aime pas du tout les huîtres. C'est pas tant au niveau de la
texture en bouche (bien que) que du goût (l'iode c'est pas mon truc)
et de l'après-goût marin dans la bouche. Mais voilà, il y a bien
eu une période de ma vie, tout petit gamin, où je mangeais ma
douzaine d'huîtres, hein, et je reste fasciné par le fait que cela
ait pu changer.
Grosse sieste, ensuite, mon cochon,
parce que le boudin noir, plus tout ce qu'il y avait, ça fait faire
la sieste et que j'ai du sommeil à rattraper.
Sommeil... Et ma femme qui ne dort que
très peu et qui a rêvé que je refusais de donner de la mie de pain
achetée chez un chinois à un oiseau de proie posé sur mon épaule
alors que j'étais occupé à nourrir le pigeons. Malgré les
supplications de ma femme, je ne voulais pas nourrir l'oiseau. Même
quand l'oiseau est devenu un totem gigantesque en quittant mon
épaule, je me marrais et refusais de nourrir l'oiseau. Non, ce que
j'ai fait à l'oiseau, dans le rêve de ma femme, c'est de lui crever
l'oeil droit et de recevoir les applaudissements de la foule devant
la mine ébahie de ma femme qui ne comprenait pas mon geste. Mais
l'oiseau, c'est moi, et l'oeil aussi, je pense.
L'après-midi, après avoir échoué à
essayer d'apprendre à ma mère rebelle à aller surfer sur internet,
eh bien, je m'en suis allé balader sur les bords de côte de Sainte
Anne la Palud, le chemin côtier qui s'en va vers Douarnenez, puis
j'ai embarqué ma mère pour aller boire des pots dans un bar de
Locronan. On s'est bien marrés à un moment et évidemment ça a
fait rire tout le monde, je fais toujours marrer tout le monde (sauf
les crispés du cul, mais ceux-là n'appartiennent pas au monde)
quand je ris.
Les nouvelles de ma femme m'ont permis
de confirmer ce que j'avais ressenti en la quittant, c'est qu'elle
doit s'arrêter une semaine, et puis c'est tout, c'est comme ça et
tant mieux pour elle, qu'elle se repose un max, bon sang. Et qu'elle
soit arrêtée avant si cela doit être le cas...
Le soir, un peu gras encore à nouveau
avec des trucs achetés sur le marché de Douarnenez ou de
Plonévez-Porzay... Blurb.
Sur les bières bues en pression,
j'aurais sans doute une préférence pour la Duchesse Anne en triple
ou la Lancelot en cervoise. Non pas que la Coref en brune se tienne
mal, mais c'est juste que j'aime avoir un peu de bulles dans ma
binouze...
Une journée aussi marquée par le
conseil de la prof de technique vocale sur ce que je dois
apprendre pour rentrer dans les chœurs d'homme au
conservatoire : Hallelujah de Cohen. Hu, j'ai du boulot. Mais
après avoir passé ma première visite guidée d'une église, eh
bien pourquoi pas ?
Demain, je file sur Brest, pour passer
la journée et la nuit chez ma sœur. Je rentrerai après demain chez
ma mère avant de rentrer jeudi en fin d'après-midi ou en soirée,
j'ai pas décidé... Je préfère ne rien décider. Parce que si je
décidais en ne considérant que ma gueule, je passerais volontiers
quelques jours de plus mais je crois que ma femme ne tiendra pas le
coup sans moi pour balader la chienne ou faire quelques trucs dans la
maison.
Gras, disais-je, donc, en début
d'article. Je me sens gras. Je voudrais être gras, rond, suave et
porteur de lumière, par la voix et le jeu.
J'aime le gras en humour, quand c'est
bien amené.
Le gras, c'est la vie. C'est pas mon
estomac, c'est sûr, mais c'est la vie. Il y avait quelque chose de
rond, suave et de porteur de lumière dans le fait de faire une
balade que ma mère faisait il y a 60 ans déjà. Il y avait quelque
chose de gras dans le sens crû dans le fait d'apprendre des petites
choses de la vie de ma mère ou de ses parents.
Un séjour utile, un séjour aux
sources, je te dis. Avec un ciel bleu impeccable et un soleil radieux
en plus.
Demain, allez, ça ne sera pas gras.
Demain, ça sera rond. J'ai décidé.
La page du jour, en attendant, tu
permets ?
Je tente de faire un album du voyage en Bretagne chaque jour sur FB d'ici demain ou après demain si le wifi de ma môman est meilleur près de sa box.
Je glisse une dernière photo, quand même...
Quoi ? Oui, j'ai peu parlé de ma
bosse, de l'étranger nommé « Tio Rafael » qui vient
huit jour dans la famille de ma mère et qui était près à emporter
tout le monde au Nicaragua ou en Argentine, des rues de Douarnenez ou
de la tranquillité des bords de mer.
Je sais.
Mais tout cela n'était pas gras :)