mercredi 30 septembre 2015

41

41...
Jour 5...

Procida, c'est 37, Naples, seulement 4. Ma femme en a vu un de moins que moi. Mais oui. C'est le nombre de chats qu'on a vus aujourd'hui.
Cool, non ?
Hu ? T'es forcément ailurophile comme nous, esprit de l'aventure, forcément. Je ne saurais écrire sans l'ombre de la Déesse, de toutes les manières.
Record absolu de toutes les vacances défoncées...
Autre chose défoncée : une des meilleures pizzas de ma vie et la plus sympa des serveuses au monde (aux petits soins, qui nous apporte une carte de l'île sans qu'on ait rien demandé et qui nous offre une petite liqueur de fenouil (un trait caractéristique de l'île de Procida).
Je ne saurais que te donner un top trois, ce jour...
Pouvoir se baigner dans la mer pour la première fois depuis un paquet de temps, rha la la la...
Un putain de coucher de soleil en quittant Procida, les nuages entourant et encadrant le soleil au-dessus de l'île, je te raconte pas...
La vue depuis le sommet d'une falaise qui donnait sur la baie où nous nous sommes baignés.
Sinon, bien sûr, je peux te citer tellement de choses...
Tous les ports sont sympathiques à voir là-bas et je suppose tous les sommets (on a bien sûr pas pu tout faire, on était à pieds). Ce qui nous a paru bizarre, c'est qu'on s'attendait sans doute à voir plus de nature. Mais il se trouve que Procida est quasiment une île cité... Il y a bien des champs (sur des routes parallèles) mais les routes principales, eh bien, elles se pratiquent beaucoup en partage étroit avec les voitures dans les deux sens, les vélos et les scooters et ce, sans trottoir.
Je pensais aussi prendre un grand bol d'air frais, je dois avouer qu'on a respiré pas mal l'air des mobylettes. Nous avons eu également un peu peur de nos capacités à trouver un truc ouvert pour le midi, paumés que nous étions dans une des baies qui n'avait quasiment plus d'activités touristiques, lorsque nous tombés sur un restaurant de bord de plage à Ciraciello. Grui.
Une serveuse comme je l'ai déjà dit d'une amabilité experte. Je me suis laissé aller à tenter la salade du crû (oignons et oranges) et à faire dans la Caprese (ricotta, champignon, un truc de charcute coupé fin dont j'ai oublié le nom) alors que ma femme sombrait dans la Procida (mozarelle de buffle et petits artichauts)... Rha.
Ensuite, après avoir vu un monsieur tout nu rejoindre sa rouquine, je me suis baigné non loin du monsieur maintenant en slip. J'ai été assez stupéfait par la masse de petits poissons qui venaient dès que j'avais les pieds dans le sable. Il va de soi que le bain s'est fait avec les lunettes de soleil et n'a pas été très long (comme nous n'avons pas pris de crème solaire et que j'ai une peau de rouquin). Bien sûr, j'ai fait comme le monsieur tout nu, vu que j'étais tout seul dans mon coin, je me suis baigné nu (m'est avis la meilleure façon de nager).
Si je venais à fermer les yeux maintenant, je reverrai surtout tous les gens charmants rencontrés aujourd'hui...
La caissière du premier petit bar où on s'est arrêtés, contrite de ne pas avoir de jus de fruit pressé pour ma femme.
Le petit vieux qui sourit en nous voyant caresser une chatte écaille de tortue, un petit vieux qui doit en voir passer du monde dans sa journée avec un chat aussi populaire.
Le chat rouquin sous la chaise d'un restaurant de Marina Coricella (je sais, ce n'est pas un être humain, mais il m'a bien fait marrer celui-là, dans sa concurrence possible avec le chat mis en vedette sur l'île de Mull, le Tobermory cat).
La serveuse du restaurant à midi, une femme douce, j'en suis persuadé.
Le petit vieux dans l'épicerie de tout à l'heure qui me fait tout joyeux goûter son jambon crû et qui nous offre deux verres en plastique pour boire la bière commandée.
Je pourrais aussi te citer des moments :
La vue depuis le sommet de la pointe sud de l'île.
Marina Corricella sous un soleil de plomb, des poissons en pagaille à quelques centimètres du quai, un chat un peu chafouin se risquant sur une barque pour voir s'il n'y a pas quelques chose à grapiller...
Marina Chiaiolella, abandonnée des touristes par cette veille d'octobre où commence la basse saison.
La plage de de Ciracciello / Ciraccio. Rho. Pouvoir se baigner en octobre, quand même, vous vous rendez compte ? En plus avec des messieurs qui se mettent tout nu.
Me faire avoir en commandant une pinte de ce que je pensais être une pisse d'âne juste avant de prendre le bateau, grui... Neuf degrés la bête pour un intérêt somme toute pas terrible. (Remarque la bière d'abbaye d'hier, si elle était meilleure, certes, ne valait pas non plus le détour).
Le pitin de retour de ce soir, avec ce foutu coucher de soleil et moi qui testais ma voix sur le pont du bateau... J'ai un truc à explorer dans deux registres du chant : l'aigu et le grave. Entre les deux, je ne sais pas faire, mais il y a un registre comique à exploiter en chantant des trucs totalement nuls sur un ton un peu lyrique... Enfin bref...
Marcher un brin de nuit sur une rue très commerciale de Naples avant de prendre le métro. Il y a une ambiance différente de celle de notre quartier. Mais Naples vibre définitivement mieux que je ne l'aurais pensé en dépit, c'est vrai, du grand nombre de déchets qu'on peut trouver un peu partout.
Je crois que ça tient à cette épée de Damoclès au-dessus de la tête (un volcan qui peut péter) et puis aussi à l'entraide des gens, solidaires dans le manque de pognon et l'entraide. Je revois encore une de ces nombreuses fenêtres ouvertes sur la rue et une famille de cinq de tous les âges, qui dîne sur une petite table.
Naples gueule, bouge, vibre, s'émeut, s'enflamme avec des filles magnifiques (je maintiens ce que je pense depuis longtemps : les plus belles femmes du monde sont italiennes et je pense qu'elles ont quelque chose de plus à Naples que dans les autres villes que j'ai vues, je ne saurais dire quoi).
Hu ?
Je m'égare ?
Mais bien sûr que je m'égare, comme on aime à s'égarer et se perdre ici. Comme on aimerait faire partie de la communauté tissée dans un quartier. Comme on prend une claque qu'on ne pensait pas prendre. Vraiment. Je préfère l'ambiance du quartier où on réside à Naples à l'ambiance de tout ce que j'ai perçu à Rome, Venise ou Florence... C'est bordélique, puissant, presque dangereux je dirais (quand tu es piéton surtout), mais bon sang, il y a des sourires partout.
Alors tu veux que je te dise ?
Dis à tous ceux qui ont aussi un esprit de l'aventure à qui causer, dis à tes frères, quoi, dis-leur de vanter Naples dans l'esprit des gens qui ne sauraient ou partir. Naples ou plutôt la Campanie.
Dis-leur je te dis.
Oh, bien sûr, je ne doute pas que si j'avais le temps et que j'explorais toutes les régions de France et d'Italie, je ne trouverais pas d'autres endroits à conseiller encore plus.
Mais tu me pardonneras d'avoir l'esprit un peu évanescent ce soir...
Les sourires et la gentillesse de certains ici, l'ambiance qu'il y a entre les groupes de gens, l'énergie dans la parole et l'indolence dans les gestes m'ont convaincu.
Je finis ma journée avec l'envie d'apprendre à chanter et à parler au moins une base d'italien (ainsi que d'espagnol, parce que merde, quoi...)
Je te laisse sur ma page du jour.
Putain.
Premier octobre déjà...


Sur le départ..
La plage de Ciraccio
 Votre serviteur de loin dans l'eau...
 Vue de la marina Corricella

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