Jour
6...
Allez,
je te la donne : 4 cl de Rye Whiskey (c'est mieux), deux de
vermouth rouge et quelques gouttes d'angostura...
Peu
ou prou.
C'est
ce qui m'a mis un peu KO en me levant, de nuit (où je perds mes
repères à cause de la déficience visuelle), dans le quartier de
Vomero pour rejoindre la station de métro de Vanvitelli...
J'aime
l'idée du Rye Whiskey. Parce que c'est un truc qui disparaît, comme
ces magnifiques photos de Naples et de ses habitants qu'on a vues ce
matin dans le magasin d'un musée, une exposition d'un artiste qui a
pris des photos, entre les années 50 et 70 je dirais... On n'a pas
acheté les photos de l'artiste dans ce petit magasin, mais un vin
bio nommé enomao aglianico, fait en hommage à Spartacus (???),
encore une chose important, ça, le bio, parce que plus proche de
comment ça se passait avant.
Quand
tu balades dans une ville comme Naples, passant des quartiers
populaires, où même un type te propose du haschich au dessous du
quartier de Vomero avec ses très sympathiques immeubles donnant sur
la baie de Naples, tu te prends à rêver d'un autre temps, d'avoir
vu se figer les années 50 à 70 où tout était espoir et possible
et où tout était encore conservé dans les traditions qu'on aurait
dû préserver...
Je
ne veux pas faire mon vieux con, esprit de l'aventure, mais tu
avoueras quand même que la technologie, si elle est utile, j'en
conviens, a un peu bouffé le rapport avec les gens, non ?
Je
ne crois pas à cette nécessité d'être hyper connecté en
permanence. Se réserver un créneau pour le faire dans la journée
me paraît bien suffisant et permettrait de vivre un peu comme avant,
en rapport avec les gens et ceux de son quartier.
Je
regarde ma journée, tu sais... Et je ne saurais que constater une
chose : on a rien fait. Oh, non, ce n'est pas la pluie qui nous
a gênés ou le fait de rentrer deux fois à l'appartement (après
les courses du matin et pour manger à midi). Non. C'est tout
simplement que la ville est finalement très grande et qu'il y aurait
tant de jours à passer pour explorer toutes ses rues et ses musées
et goûter aux ambiances différentes selon les quartiers (là où on
réside, je parie que personne ne me proposera du haschich par
exemple...
Hein ?
Tu
veux que je te cause quand même de Naples ?
Mais
qu'est-ce que je peux en dire ?
C'est
assurément différentes communautés assemblées selon les
quartiers. Je ne doute pas que certains ne sortent jamais de là où
ils vivent.
Ce
qu'il y a de plus remarquable pour moi, ce sont les petits commerces
partout, l'humeur des gens, la folie de la circulation, la difficulté
parfois à respirer tant de gaz de pots d'échappement, les voitures
toutes éraflées ou cabossées tellement elles ont pris des chocs en
se garant ou en se croisant, les chats (on en a vu pas mal
aujourd'hui), les chiens (aussi), les églises, les niches qui
accueillent partout des images de la vierge ou d'autres saints, le
commerce des crèches de noël (il y a une rue entièrement consacrée
à ça), les serveurs qui transportent les cafés aux commerçants
bloqués chez eux, les petits lieux de paris ou de communauté
chrétienne, les églises avec des messes à toutes les heures, les
nombreux musées, la mer, les marchés, les portes cochères qui
révèlent des anciens palais souvent délabrés mais qui ont
conservé un charme indéniable, l'envie que te donne cette ville de
te mettre à l'italien ou à chanter, les gens qui te parlent
facilement (et pas mal parlent des bouts de français) pour t'aider
ou te saluer...
Alors
je ne saurais te dire, là, comme ça, mes images préférées de ce
jour.
Hein ?
Hein ?
Tu
insistes...
Eh
bien, je dirais sans doute tout le quartier historique et la via dela
Vergini avec tous ses étals...
La
manière dont les pâtisseries furent emballées, toujours quartier
historique.
Le
keubla à qui j'ai filé deux euros, alors que je sais très bien
qu'il bosse sans doute pour toute la bande de mecs qui quémandent,
mais c'est comme ça, parfois, j'aime bien filer de la thune...
Normalement, je préfère les musiciens...
En
parlant de musiciens, la rue avec tous les magasins dédiés aux
instruments de musique ou celle dédiée aux crèches.
La
putain de vue de la baie de Naples depuis le quartier sous Vomero.
Se
poser tranquillement dans un petit bar, place des artistes pour
s'essayer à un cocktail, parce que bon, la bonne bière, ça se
trouve pas ici de toutes les manières (surtout après l'excellence
du bar à bière de Salerne).
Être
juste ici à t'écrire, mon vieux, depuis le haut de cet immeuble qui
domine une bonne partie de Naples avec toutes ses lumières, dont
celles du château dans le quartier de Vomero, que j'aperçois depuis
l'endroit où je suis assis...
Et
encore, mon vieux... On a strictement pas fait grand-chose... Mais
sincèrement.
Ok,
je sais un peu mieux me déplacer et avec le métro il est facile de
ne pas se paumer.
Ok,
tu sais que tu ne mourras pas de faim à Naples (partout tu peux
trouver une épicerie ou de quoi manger).
Combien
de temps ?
C'est
quoi cette question ?
Ah
oui... Combien de temps pour faire Naples et ses principaux musées ?
Mais
au moins la semaine mon bon, au moins la semaine... Et encore, ça ne
serait que le début. Quand tu regardes, depuis le sommet de Vomero,
Capri se découper à l'horizon, quand tu sais qu'il y a tant de
sites à visiter... tant de plats à goûter (ah les étals des
tripiers)... Trois semaines ?
Hein ?
Si
je pourrais vivre à Naples ?
Deux
écueils mon petit gars : mes finances (mais bon) et les gaz
d'échappement.
Je
dois avouer que mon petit cœur est plus fait pour la nature et les
petits villages même si ma petite tête serait accro à tous les
pestaks possibles dans une telle ville (si tu as du pognon... Il y a
un Carmen, bientôt, entre 400 et 600 euros la place, au théâtre
San Carlo qu'on veut visiter demain)...
Quoi ?
Si
je quitterai Naples à regret ?
Ben
pas forcément mon vieux, pas forcément parce que j'ai appris pas
mal sur moi même au cours du séjour... Sur qui j'étais... Un
artiste au plus profond de l'âme et un curieux...
Oh
oui. Un curieux.
Et
un amoureux de l'Italie...
C'est
difficile d'ailleurs de comparer l'Italie et les autres pays que
j'aime bien.
Pas
que l'Italie soit mieux.
Mais
l'Italie, tu l'aimes pour la culture et la gouaille...
Alors
que les autres pays, c'est pas forcément ces deux choses là... Ça
serait plus l'esprit et la nature, tu vois ?
Si
tu vois ?
Oh
j'espère...
A
demain, ma caille, à demain...
Je te laisse la page du jour et trois photos avec le téléphone de ma femme
http://www.lapagedujour.net/octobre2015/deuxoctobre2015.htm
Je te laisse la page du jour et trois photos avec le téléphone de ma femme
http://www.lapagedujour.net/octobre2015/deuxoctobre2015.htm
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire