mardi 27 octobre 2015

A pleines dents.

Enfin c'est plus plat, disais-je hier, à propos de ma boule.
Pas sûr aujourd'hui que ça soit plus plat.
Mais on ne va pas parler que de ça ?

http://www.lapagedujour.net/octobre2015/vingthuitoctobre2015.htm

Ah si.
Enfin, non.
Enfin.
Disons que j'ai une raison mystique, acquise ces derniers jours qui concerne cet abcès au ganglion.
Car le médecin ne sait pas trop ce que c'est, l'Orl ne pouvait pas être affirmatif et la radiologue de ce matin n'avait pas de certitude absolue.
Trois gens de la science qui savent pas tellement, qui se doutent que c'est le ganglion et qui suspectent la dent là où je pouvais affirmer dès le départ que non.
Alors, bien sûr, je pourrais causer ici de la raison mystique.
Il y a de nombreuses années, j'ai cherché à savoir qui j'étais ou qui une partie de moi était.
Avant.
Et j'ai eu une expérience qui m'a conduit vers une paysanne indienne décédée à l'âge que j'ai maintenant en 1954, sans presque plus aucune dent (et maintenant je commence à penser que ça pouvait être un abcès).
Je n'ai jamais cru que c'était "ça" totalement.
Je n'ai pas la capacité de croire totalement en quelque chose et surtout pas en moi.
Mais là, il m'a fallu arriver à croire en quelque chose pour surmonter l'épreuve et en partie en moi.
Ma foi n'est pas celle du fait établi.
Mais celle du jeu de l'esprit. Je veux bien admettre le potentiel d'autres vies, d'une énergie qu'on partage avec d'autres corps. J'ai toujours eu cette sensation d'entre deux, entre deux vies de femmes. Et je veux bien admettre qu'il existe un invisible.
D'ailleurs, si je devais nommer ma foi, je l'appellerais Invisible (plus que Curcuma) bien que j'appliquerais sans doute les préceptes que j'ai écrits dans Curcuma.
http://www.lapagedujour.net/novels/curcuma.pdf
Et intellectuellement (ou ludiquement), je me dis que l'au revoir à cette ancienne vie a comme bonne date la Toussaint.
Plusieurs semaines de petite mort ou d'une certaine dose d'enfer avant un renouveau.
Demain matin, je dois faire une intervention. Je ne suis normalement pas encore en état, pas assez régénéré, pas psychologiquement au top pour affronter le quartier où j'ai mis en l'air mon cou. Je n'ai d'ailleurs pas eu de réponse de mon employeur concernant ma demande de voir le médecin du travail, ce qui a un peu lieu de m'agacer et je m'en vais devoir prolonger un arrêt maladie d'une semaine (cela dit, mérité l'arrêt maladie, parce que il faut vraiment la passion pour bosser avec cette bactérie).
La cortisone et la passion (ou la volonté) me permettront de tenir le coup demain matin avant que je ne crashe encore les prochains jours.
Mais c'est bien.
Je dois affronter tous les démons. Et les seuls démons auxquels je crois, sont ceux que tu te crées.
J'ai peur de ma capacité à entrer en rage inutilement pour une cause qui n'a pas lieu d'être (car les choses sont réglées : je suis invalide et uniquement bon pour les trois métiers ne rapportant pas de pognon isolés dans mon bilan de compétence).
Chance, je peux faire les trois métiers, si je veux, en amateur. Et rajouter la couche de l'écriture dès que je serai sorti de la Toussaint.
Ce n'est pas plat que je dois être, comme ce que doit devenir cet abcès, mais rond comme lui. Rond pour laisser glisser, absorber, me laisser envahir et ressortir les choses.
Je me suis presque habitué à caresser la boule ou à la presser, presque jusqu'à la douleur.
Tout comme je me suis habitué à transformer une partie de mes douleurs en plaisir (en plaisir d'être vivant).

Je dois quelque chose à cette femme morte en Inde, voici un paquet de temps.
Mordre la vie à pleine dents.
Grrr.






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