Jour
4...
Ah
pitin mon vieux...
Ah
pitin.
De
9 heures à 15 heures 30, on y a été.
Et
je dirais que pour tout bien faire il nous a manqué une heure ou
deux.
Ouais
mon gars.
Mais
attention, hein, pour BIEN faire. C'est-à-dire prendre vraiment son
temps. Et ce, sans compter que pas mal de villas sont fermées et
qu'une immense partie du site n'est pas accessible.
Je
dois t'avouer que j'ai été un peu déçu au début de la visite
parce que bon... j'avais imaginé un truc paumé dans la campagne, tu
vois, et que je m'étais fait une image mentale totalement différente
de la chose...
Bref...
Heureusement
que le sentiment est parti assez vite, hein.
Même
si c'est frustrant de ne pas pouvoir vraiment explorer toutes les
ruines. Mais tu comprends la chose avec le nombre de touristes...
Peut-être
que j'étais aussi fatigué parce que j'avais couru le matin pour
pécho le train qui était un peu mal indiqué pour le touriste moyen
(on l'a pécho à dix secondes près).
Mais
je ne vais pas te causer de l'état de mes yeux ou de mon dos, tu en
as rien à foutre, dis et tu sais que de toutes les manières je dis
copieusement va te faire crotter chez les papous à la douleur quand
je suis en vacances...
Bref,
bref...
Aaaaah.
Tu veux savoir les images que j'ai gardées ?
Eh...
Je
peux te citer le bordel qu'on fait à l'envers avec une foule de
touristes japonais mitraillant de photos les quelques fresques
érotiques ou la villa dei misteri...
Mais
je crois que ma claque a été le théâtre. Ah sa mère, pitin. J'ai
tenté un bout de déclamation du songe et je dois avouer que le pied
serait effectivement de pouvoir jouer un jour dans un amphithéâtre
en plein air. Pompéi organise d'ailleurs des événements l'été et
on ne peut guère imaginer de lieu plus sublime ou propice...
Les
ombres du passé ne sont là que dans les moulages des corps de
quelques défunts exposés ici ou là, on ne croise pas vraiment de
fantômes parce que la ville n'a pas cette âme : des gens y
travaillent, des touristes y passent en pagaille. J'imagine que si un
monde des esprits existait, il ne serait là que la nuit pour les
quelques chiens errants qui traînent allongés à prendre le soleil
dans la journée...
Oui,
nous sommes des touristes comme les autres mon brave... Nous avons
mangé à la cafétéria du site, nous avons été là au début pour
profiter un peu de l'endroit avec un minimum de monde (je n'imagine
pas comment ça doit être l'usine en juillet ou en août), nous
avons fait les villas que tout un chacun doit faire (et même
certaines pas indiqués au bout de routes en cul-de-sac).
Mais
mon esprit rebelle m'a souvent fait aller à l'envers du sens de la
foule.
A
l'envers.
Fantasme
de pouvoir voyager à l'envers. Revenir dans le temps, à l'époque
où toutes ces personnes vivaient finalement comme nous, avec des
maisons organisées un peu comme les villages de maintenant, avec les
mêmes commerces, les mêmes problèmes de voirie et ces choses en
plus qui font la magie...
Mes
yeux ne se sont pas fermés pour regarder le passé. Je n'ai pas eu
le temps. C'est un peu la course quand tu sais que tu dois prendre le
train.
Bref.
C'était
à faire et je te le recommande.
Hein ?
Trop
simple pour toi ? Pas assez l'aventure ?
Oh,
tu sais... Ne me regarde pas comme ça. Je fais avec mon âge et mon
petit handicap. J'aurais bien voulu grimper l'escalier roulant dans
le métro tout à l'heure, mais non, tu vois, je connais mon dos et
je lui ai laissé une petite pause avant d'attaquer les rues très...
euh... rock'n roll de Naples. Ah pitin la circulation ici, mon
vieux, là, oui, c'est de l'aventure. Même d'être simple piéton.
On
loge au sommet d'une tour isolée sur un chemin privé avec une
magnifique vue de Naples. Eh ben, il nous suffit de descendre pour
être au cœur d'un quartier populaire sans l'ombre d'un touriste.
J'ai
adoré faire les courses dans tous les petits commerces tout à
l'heure et prendre l'ambiance de la ville. Sans doute, en partie, le
même genre d'ambiance qu'il devait y avoir dans la florissante
Pompéi à l'époque...
Tiens,
en parlant d'aventure, on va déguster la bière achetée hier au
monastère de Ravello, la Claustrum Tripel (il y a trois autres
produits, ambré, blond et brun)...
Je
pope et je te dis si l'aventure gustative valait les 9 euros 50 mis
dans le machin...
Tadada....
Pas
très complexe, j'aime bien l'amertume. Moins chargée en sucre
qu'une triple classique, un fin de bouche intéressante.
Bon...
Pas trop de bulles non plus... Pas un nez puissant.
Pas trop de bulles non plus... Pas un nez puissant.
J'ai
bu mieux, c'est sûr, mais on va dire qu'après avoir essayé, pour
l'aventure aussi, une petite bouteille de Peroni, eh bien, mon palais
de gourmet (qui pour la bière n'appartient pas au quartier où je
réside) est satisfait...
Quoi ?
Quoi ?
T'as
l'impression que je ne t'ai pas causé assez de Pompéi ?
Eh...
Touriste,
mon gars, touriste. Mais ça serait con de ne pas le faire. C'est un
passage un peu obligé si tu veux. Tu dois juste savoir qu'il y a un
côté Disneyland de l'archéologie à certains endroits puisque des
céramiques exposées ne sont que des copies (et c'est bien normal,
convenons-en).
Passe un moment, plus long que nous, dans toute la zone du grand théâtre et du petit théâtre et n'hésite pas à déclamer.
Tu sauras alors si tu as l'âme d'un artiste de la scène ou d'un type qui adore utiliser sa voix.
Passe un moment, plus long que nous, dans toute la zone du grand théâtre et du petit théâtre et n'hésite pas à déclamer.
Tu sauras alors si tu as l'âme d'un artiste de la scène ou d'un type qui adore utiliser sa voix.
La
voix, ouais.
Je
ne me lance pas souvent des fleurs. Mais là, sur place, je n'ai pas
pu m'empêcher d'avoir envie de savoir chanter et de pouvoir faire
vibrer des gens avec ma vibration du dedans de moi, tu vois.
C'est
un peu ça l'artiste, finalement.
Il
aime faire vibrer les gens avec la vibration du dedans de lui, peu
importe la nature de la vibration (ou connexion).
Bref.
Les
jours qui viennent nous attendent Naples et peut-être Procida.
Je
ne doute pas qu'on aura « des vibrations ».
Bise,
ma couille.
Ah
si.
La
page du jour, cong :
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