41...
Jour
5...
Procida,
c'est 37, Naples, seulement 4. Ma femme en a vu un de moins que moi.
Mais oui. C'est le nombre de chats qu'on a vus aujourd'hui.
Cool,
non ?
Hu ?
T'es forcément ailurophile comme nous, esprit de l'aventure,
forcément. Je ne saurais écrire sans l'ombre de la Déesse, de
toutes les manières.
Record
absolu de toutes les vacances défoncées...
Autre
chose défoncée : une des meilleures pizzas de ma vie et la
plus sympa des serveuses au monde (aux petits soins, qui nous apporte
une carte de l'île sans qu'on ait rien demandé et qui nous offre
une petite liqueur de fenouil (un trait caractéristique de l'île de
Procida).
Je
ne saurais que te donner un top trois, ce jour...
Pouvoir
se baigner dans la mer pour la première fois depuis un paquet de
temps, rha la la la...
Un
putain de coucher de soleil en quittant Procida, les nuages entourant
et encadrant le soleil au-dessus de l'île, je te raconte pas...
La
vue depuis le sommet d'une falaise qui donnait sur la baie où nous
nous sommes baignés.
Sinon,
bien sûr, je peux te citer tellement de choses...
Tous
les ports sont sympathiques à voir là-bas et je suppose tous les
sommets (on a bien sûr pas pu tout faire, on était à pieds). Ce
qui nous a paru bizarre, c'est qu'on s'attendait sans doute à voir
plus de nature. Mais il se trouve que Procida est quasiment une île
cité... Il y a bien des champs (sur des routes parallèles) mais les
routes principales, eh bien, elles se pratiquent beaucoup en partage
étroit avec les voitures dans les deux sens, les vélos et les
scooters et ce, sans trottoir.
Je
pensais aussi prendre un grand bol d'air frais, je dois avouer qu'on
a respiré pas mal l'air des mobylettes. Nous avons eu également un
peu peur de nos capacités à trouver un truc ouvert pour le midi,
paumés que nous étions dans une des baies qui n'avait quasiment
plus d'activités touristiques, lorsque nous tombés sur un
restaurant de bord de plage à Ciraciello. Grui.
Une
serveuse comme je l'ai déjà dit d'une amabilité experte. Je me
suis laissé aller à tenter la salade du crû (oignons et oranges)
et à faire dans la Caprese (ricotta, champignon, un truc de charcute
coupé fin dont j'ai oublié le nom) alors que ma femme sombrait dans
la Procida (mozarelle de buffle et petits artichauts)... Rha.
Ensuite,
après avoir vu un monsieur tout nu rejoindre sa rouquine, je me suis
baigné non loin du monsieur maintenant en slip. J'ai été assez
stupéfait par la masse de petits poissons qui venaient dès que
j'avais les pieds dans le sable. Il va de soi que le bain s'est fait
avec les lunettes de soleil et n'a pas été très long (comme nous
n'avons pas pris de crème solaire et que j'ai une peau de rouquin).
Bien sûr, j'ai fait comme le monsieur tout nu, vu que j'étais tout
seul dans mon coin, je me suis baigné nu (m'est avis la meilleure
façon de nager).
Si
je venais à fermer les yeux maintenant, je reverrai surtout tous les
gens charmants rencontrés aujourd'hui...
La caissière du premier petit bar où on s'est arrêtés, contrite de ne pas avoir de jus de fruit pressé pour ma femme.
La caissière du premier petit bar où on s'est arrêtés, contrite de ne pas avoir de jus de fruit pressé pour ma femme.
Le
petit vieux qui sourit en nous voyant caresser une chatte écaille de
tortue, un petit vieux qui doit en voir passer du monde dans sa
journée avec un chat aussi populaire.
Le
chat rouquin sous la chaise d'un restaurant de Marina Coricella (je
sais, ce n'est pas un être humain, mais il m'a bien fait marrer
celui-là, dans sa concurrence possible avec le chat mis en vedette
sur l'île de Mull, le Tobermory cat).
La
serveuse du restaurant à midi, une femme douce, j'en suis
persuadé.
Le petit vieux dans l'épicerie de tout à l'heure qui me fait tout joyeux goûter son jambon crû et qui nous offre deux verres en plastique pour boire la bière commandée.
Le petit vieux dans l'épicerie de tout à l'heure qui me fait tout joyeux goûter son jambon crû et qui nous offre deux verres en plastique pour boire la bière commandée.
Je
pourrais aussi te citer des moments :
La
vue depuis le sommet de la pointe sud de l'île.
Marina
Corricella sous un soleil de plomb, des poissons en pagaille à
quelques centimètres du quai, un chat un peu chafouin se risquant
sur une barque pour voir s'il n'y a pas quelques chose à
grapiller...
Marina
Chiaiolella, abandonnée des touristes par cette veille d'octobre où
commence la basse saison.
La plage de de Ciracciello / Ciraccio. Rho. Pouvoir se baigner en octobre, quand même, vous vous rendez compte ? En plus avec des messieurs qui se mettent tout nu.
La plage de de Ciracciello / Ciraccio. Rho. Pouvoir se baigner en octobre, quand même, vous vous rendez compte ? En plus avec des messieurs qui se mettent tout nu.
Me
faire avoir en commandant une pinte de ce que je pensais être une
pisse d'âne juste avant de prendre le bateau, grui... Neuf degrés
la bête pour un intérêt somme toute pas terrible. (Remarque la
bière d'abbaye d'hier, si elle était meilleure, certes, ne valait
pas non plus le détour).
Le
pitin de retour de ce soir, avec ce foutu coucher de soleil et moi
qui testais ma voix sur le pont du bateau... J'ai un truc à explorer
dans deux registres du chant : l'aigu et le grave. Entre les
deux, je ne sais pas faire, mais il y a un registre comique à
exploiter en chantant des trucs totalement nuls sur un ton un peu
lyrique... Enfin bref...
Marcher un brin de nuit sur une rue très commerciale de Naples avant de prendre le métro. Il y a une ambiance différente de celle de notre quartier. Mais Naples vibre définitivement mieux que je ne l'aurais pensé en dépit, c'est vrai, du grand nombre de déchets qu'on peut trouver un peu partout.
Marcher un brin de nuit sur une rue très commerciale de Naples avant de prendre le métro. Il y a une ambiance différente de celle de notre quartier. Mais Naples vibre définitivement mieux que je ne l'aurais pensé en dépit, c'est vrai, du grand nombre de déchets qu'on peut trouver un peu partout.
Je
crois que ça tient à cette épée de Damoclès au-dessus de la tête
(un volcan qui peut péter) et puis aussi à l'entraide des gens,
solidaires dans le manque de pognon et l'entraide. Je revois encore
une de ces nombreuses fenêtres ouvertes sur la rue et une famille de
cinq de tous les âges, qui dîne sur une petite table.
Naples
gueule, bouge, vibre, s'émeut, s'enflamme avec des filles
magnifiques (je maintiens ce que je pense depuis longtemps : les
plus belles femmes du monde sont italiennes et je pense qu'elles ont
quelque chose de plus à Naples que dans les autres villes que j'ai
vues, je ne saurais dire quoi).
Hu ?
Je
m'égare ?
Mais
bien sûr que je m'égare, comme on aime à s'égarer et se perdre
ici. Comme on aimerait faire partie de la communauté tissée dans un
quartier. Comme on prend une claque qu'on ne pensait pas prendre.
Vraiment. Je préfère l'ambiance du quartier où on réside à
Naples à l'ambiance de tout ce que j'ai perçu à Rome, Venise ou
Florence... C'est bordélique, puissant, presque dangereux je dirais
(quand tu es piéton surtout), mais bon sang, il y a des sourires
partout.
Alors
tu veux que je te dise ?
Dis
à tous ceux qui ont aussi un esprit de l'aventure à qui causer, dis
à tes frères, quoi, dis-leur de vanter Naples dans l'esprit des
gens qui ne sauraient ou partir. Naples ou plutôt la Campanie.
Dis-leur
je te dis.
Oh,
bien sûr, je ne doute pas que si j'avais le temps et que j'explorais
toutes les régions de France et d'Italie, je ne trouverais pas
d'autres endroits à conseiller encore plus.
Mais
tu me pardonneras d'avoir l'esprit un peu évanescent ce soir...
Les
sourires et la gentillesse de certains ici, l'ambiance qu'il y a
entre les groupes de gens, l'énergie dans la parole et l'indolence
dans les gestes m'ont convaincu.
Je
finis ma journée avec l'envie d'apprendre à chanter et à parler au
moins une base d'italien (ainsi que d'espagnol, parce que merde,
quoi...)
Je te laisse sur ma page du jour.
Je te laisse sur ma page du jour.
Putain.
Premier
octobre déjà...
Sur le départ..
La plage de CiraccioVotre serviteur de loin dans l'eau...
Vue de la marina Corricella