Ne rien prévoir, ou à la limite s'attendre putativement au pire pour s'adapter.
S'adapter.
Ne pas oublier la magie du merci pour le positif dans chaque chose ou expérience, car en tout on peut gagner et devenir meilleur parce qu'on en aura appris plus sur soi...
La clé de la survie (et aussi sans doute de l'intelligence) : s'adapter et toujours voir le positif dans toute expérience...
Merci à cette journée Paw Patrol avec le fils...
ET la page du jour...
ET la vidéo qui a fait ma journée... Hu hu hu...
ET puis, hein...
Ah si...
Le conte, parce que je compte bien arriver à 19...
Ève se révolte
Ève se réveilla... Euh... En colère... Ah oui, oui, oui, oui... En
colère. Et ce n'était pas son habitude à Ève, parce que
franchement, vous voyez, il n'y avait pas vraiment de raison de
ressentir ce sentiment dans le jardin d'Eden où elle passait son
temps avec Adam, quand il était là, et puis avec les autres
animaux de la création. Pour tout vous dire, Ève était très bien
ici, avec une petite préférence, tout de même, pour les chats qui
étaient indépendants, pour les loups qui avaient le sens de la
famille, pour les licornes qui avaient le sens de la magie et pour
les lucioles qui savaient éclairer son cœur...
Mais les autres
animaux, ça allait aussi, hein... C'est juste qu'elle avait donné à
ses animaux préférés le surnom de totem, une marque d'affection.
Ève, elle aimait même les cafards ou les vers de terre, tout le
monde avait sa place, tout était connecté...
Tout, sauf le rêve
qu'elle venait de faire, un rêve étrange et pénétrant, un rêve
forcément vrai puisqu'elle l'avait fait en compagnie des animaux qui
renforçaient le plus ses capacités de perception... Hier,
lorsqu'elle s'était endormie, ses cinq totems ou animaux préférés
étaient là. Attendez... vous me direz, une licorne, un chat, un
loup et une luciole, ça fait quatre... Ben oui, mais et Adam ?
Hein ?N'est-ce pas un animal lui aussi ?
Ève secoua
Adam qui était charmant, hein, mais avait franchement une tête de
déterré ce matin là, c'est qu'il venait de faire la fête avec ses
potes les éléphants, les ours et les corbeaux et que bon, vous
savez comment sont les ours et les corbeaux... Non ? Ah, eh bien
disons qu'en ce temps là, ils savaient s'amuser mais que la fête
devenait carrément folle quand les éléphants ramenaient les fruits
fermentés et l'Iboga et là, oh la la la... la fête se propageait,
et les totems et Adam et Ève se mélangeaient...
Le dialogue se
tint à peu près comme ça...
- Adam, réveille-toi...
- Je
peux pas, j'ai pris de l'Iboga, et puis toi aussi.
- Adam,
réveille-toi, merde...
- Quoi ? Qu'est-ce qui se passe Ève ?
Tu ne dis jamais....
- Je ne dis jamais quoi ? Réveille-toi
ou merde ?...
- Le deuxième...
- Adaaaaam...
Adam se
redressa, il vit que les cheveux d'Ève avaient un air presque aussi
fou que ses yeux.
Enfin,
Adam, ce n'est pas de la folie, c'est de la colère...
Dit la luciole au brave Adam qui ne connaissait pas ce sentiment.
Adam posa sa main sur les joues d'Ève qui le regardait en expirant
rapidement. Il murmura :
- Qu'est-ce qu'il y a ?
-
C'est ce livre, là, qu'on va écrire sur nous. J'en ai rêvé, c'est
complètement n'importe quoi.
- C'est quoi n'importe quoi ?
-
Ben toutes les bêtises qu'on va écrire sur nous, comme quoi tu
serais créé par Dieu et que je serais issue de ta côte et que je
serais séduite par le serpent pour croquer un fruit défendu et,
qu'à cause de ce fruit défendu, je nous ferais chasser du paradis
et que je porterais en moi la douleur...
-
Quoi ?
- J'ai parlé trop vite ? T'as pas compris ?
J'ai rêvé, donc tu as rêvé. J'ai peut-être même rêvé ton
rêve, tu as une imagination fertile quand tu prends de l'Iboga.
-
Moi, j'ai rêvé que j'étais le fils de Dieu ?
- Oui, et que
j'avais été créée à partir de ta côte.
- Mais c'est
complètement...
- Con ? Fit Ève... Non, parce que attends,
dans l'histoire, après, nos fils se bagarrent. Il y en a un qui tue
l'autre et puis, euh... Je ne sais même pas comment on se reproduit
pour donner l'humanité, ni d'où viendraient les femmes pour nos
fils et leurs descendants obligés de forniquer entre eux
pour...
Enfin,
Ève ce n'était peut-être jusque qu'un mauvais rêve, rappelle-toi,
hier soir, tu as pris de l'iboga avant l'hydromel, et d'habitude, tu
fais le contraire...
Émit la Licorne tendrement en posant sa corne sur le front d'Ève.
Adam, se poussa, ça en faisait du monde dans leur cabane, surtout
que la trompe de l'éléphant s'agitait à l'entrée, le bout trempé
dans une jarre d'hydromel et d'iboga.
- Ouais, qu'un rêve, qu'un
rêve, il avait l'air bien vrai, le machin. Hein. Et puis après,
quoi ?... au lieu d'être la source de la création, la femme
primordiale, voilà que je me trouve accusée par des générations
d'andouilles et de décérébrés, qui prennent la foi au pied de la
lettre, une foi qui contraint le rôle de la femme dans la
souffrance, la soumission et le fait de porter le poids du péché
originel ? Je ne suis pas d'accord, moi... Tu serais d'accord,
toi, Adam, avec ce genre de...
- De connerie ? Risqua Adam.
Non parce que c'est vrai que ça serait une gigantesque connerie,
une connerie totale si le monde était comme ça. Jamais, ô grand
jamais, il n'avait eu envie d'un monde comme ça, ni rêvé de trucs
pareils. Adam, lui, son truc, c'était la liberté, l'amour
universel, il aimait Ève, bien sûr, mais il aimait aussi qu'elle
aimât ses compagnons et qu'il puisse aimer les siens. Ce n'était
pas grave s'ils n'avaient pas les mêmes créatures préférées,
bien qu'ils eussent les chats et les licornes en commun. Rien dans la
trame et la chair d'Adam ne respirait la contrainte ou l'envie de
soumettre la femme primordiale... Après, il est vrai qu'Adam prenait
toujours l'hydromel avant l'iboga, et qu'Ève n'avait pas fait
pareil, hier soir, parce qu'elle avait trouvé qu'il y avait trop de
poils d'ours ou de plumes de corbeaux dans la jarre, elle avait
attendu une autre jarre, plus propre, créée par la licorne...
Le
temps qu'Adam pense à tout ça, le temps décida de s'arrêter un
peu pour qu'Ève puisse regarder Adam dans les yeux. Très fort. Et
lire tout son processus de pensée. Ève était vachement forte pour
lire un processus de pensée, sinon elle n'aurait pas eu Adam dans
ses animaux favoris, ou les licornes, on ne vous explique pas le
processus de pensée d'une licorne, d'ailleurs... parce qu'elles sont
tellement bizarres qu'elles ont tout de même préféré faire croire
qu'elles n'existaient pas, tellement peu de gens étaient capables de
les comprendre.
Il
est long le temps qui s'arrête, vous trouvez pas ? Souffla
l'éléphant en finissant d'aspirer ce qui restait de plumes, de
poils, d'hydromel et d'iboga...
- Oui, c'est un peu long...
Répondit Adam en se disant qu'il aurait bien aidé l'éléphant à
finir si c'était déjà la nuit, mais non, là, c'était... hou,
impossible de savoir... Midi, peut-être à l'horloge de
l'estomac.
Ève se rapprocha d'Adam et caressa doucement sa tempe.
Il avait une veine, là, qui dépassait à gauche et qui la
rassurait. Elle aimait ce geste tendre qui lui permettait de sentir
les battements de son cœur... Adam risqua :
- Tu... tu vas
mieux ? Tu sais que c'était pas ma projection, j'espère... Si
ça se trouve c'est le serpent qui est passé par là et nous a fait
une farce.
- Il n'y a pas de serpent ici, j'ai, j'ai dû me faire
une farce toute seule. Fit Ève en sentant de la buée lui monter aux
yeux... Elle avait enfin tout lu dans la tête d'Adam, et en effet,
il n'avait pas imaginé cette histoire idiote.
- Peut-être que tu
as cru qu'il y en avait un, regarde un peu la trompe de l'éléphant...
Dit Adam en posant sa main sur le cou d'Ève, à l'endroit où elle
avait une petite cicatrice du jour où elle était tombée d'un arbre
pour cueillir un fruit qui n'était pas défendu, il n'y avait rien
de défendu ici...
C'est
vrai que sa trompe ressemble à un serpent.
Firent le corbeau et l'ours, en regardant la trompe de l'éléphant
s'agiter, parce que, avouons-le, les plumes et les poils, ce n'est
pas vraiment facile à avaler.
Le temps se demanda s'il devait
s'arrêter un moment sur les rires des uns, et l'image d'Ève et
d'Adam qui se touchaient, puis en fait, il se dit que ce n'était pas
mal, plutôt, d'arriver à la fin de cette histoire...
Un sourire se dessina sur le visage d'Ève, les yeux un peu perdus dans
ceux d'Adam qui lui même ne pouvait s'empêcher de voir le reflet de
la trompe dans les yeux d'Ève et de sourire.
C'est
vrai qu'une trompe, ça ressemble à un serpent.
Dit le serpent au loin, rassuré de ne pas être le coupable,
quoique... Pourquoi est-ce qu'on mettait toujours tout sur le compte
des serpents ?
Parce
que les gens ne savent pas reconnaître les trompes des serpents.
Fit le chat, sorti dehors, en se demandant si le serpent était bon à
manger et en volant à ce brave serpent la fin de cette histoire...