Je
ferme les yeux.
Je
ferme les yeux.
Rien.
Je
les ouvre.
Rien
encore.
Je
ferme à nouveau les yeux.
Toujours
rien.
Je
continue à les fermer.
Un point. Fugace, rapide, d'une couleur indéterminée.
Un point. Fugace, rapide, d'une couleur indéterminée.
Je
rouvre les yeux.
Rien,
bien sûr. Du moins, rien qui ne mérite d'être nommé. Mais il est
vrai que si peu de choses le méritent.
Je
ferme mes yeux, mais cette fois-ci, je m'allonge. Je m'abandonne.
J'arrête même quelques secondes de respirer.
Le
point, puis un autre, puis plusieurs... Toujours d'une couleur
indéterminée.
Je respire, les yeux fermés. J'arrête à nouveau.
Je respire, les yeux fermés. J'arrête à nouveau.
Les
points réapparaissent et commencent à danser. C'est si rapide. On
m'avait dit que ça me prendrait du temps. Mon cœur ralentit. Je ne
soulève toujours pas ma poitrine. Les points deviennent des lignes,
parfois des chiffres, des runes ou des caractères que je ne peux
comprendre, comme s'ils étaient écrits dans la langue originelle,
au cœur de la source.
Des couleurs apparaissent parfois dans les dessins. Les primaires seulement. Je plonge dans mes ténèbres encore plus profondément, plus question que j'ouvre les yeux ou que je m'entende respirer tant que les lumières sont là.
Des couleurs apparaissent parfois dans les dessins. Les primaires seulement. Je plonge dans mes ténèbres encore plus profondément, plus question que j'ouvre les yeux ou que je m'entende respirer tant que les lumières sont là.
Les
lumières, les lignes, les points commencent à grésiller, une sorte
de note de musique qui apparaît. Un la... non... un si bémol. Je
m'étonne. Je ne me savais pas l'oreille absolue. A mesure que la
note monte en intensité dans ce qui me sert de caisse de résonance,
je perçois autre chose, les lignes, les courbes, les lettres
s'organisent, vibrant en écho avec la note et ma chair, mon cœur,
mes veines à fleur de peau... Je songe un instant... non... je sais
que le si bémol est la musique des clapets de mes veines empêchant
le sang de redescendre.
Vient
maintenant la chaleur, la chaleur de la lumière et du son qui
m'enveloppe, comme dans un souffle de vent qui passerait à travers
une caverne juste au moment où le soleil perce son entrée.
Je
vois.
Je
n'ai pas les yeux ouverts.
Mais
je vois.
Je
ne suis plus chair ou souffrance, je ne suis plus vie et entropie, je
suis la vibration de l'univers, je suis l'écho de tout ce qui est,
je suis l'harmonie.
Je
ne sais combien de temps dure cet instant, puisqu'il est hors du
temps, hors de tous les champs de perception étriqués par la chair,
nos sens ou notre éducation. Je sais juste que c'est comme ça que
j'étais avant, comme ça que je serai après, comme ça que je serai
toujours, peu importe les enveloppes charnelles, minérales ou
végétales que j'ai occupées.
Un
mot se forme.
Un
seul.
Sois.
Du
moins est-ce comme ça que j'ai envie de le ressentir. Je me dis que
d'autres le nommeraient différemment. Mais j'abandonne toute pensée
parasite et je deviens encore plus fort la vibration, la douce
chaleur, le si bémol.
Vibre.
Chauffe. Chante. Si.
La
vibration.
Je
la deviens si fort, que je finis par exploser, par devenir des
milliards de points lumineux, d'ondes, de couleurs ou d'étoiles.
Je
deviens.
Je
suis.
Si.
La page du jour sera :
Et on va dire que les trucs administratifs seront conclus demain ou après demain.
J'aurais pu parler de mon rêve de l'après-midi, sans doute pénétrant...
J'aurais pu parler de mon rêve de l'après-midi, sans doute pénétrant...
Mais peut-être qu'il faudrait que je médite, pour devenir un si bémol :)
Excellent !
RépondreSupprimerFlagorneur.
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