jeudi 7 août 2014

Jours 10 et 11 (putain de wifi)

Jour 10...
Ça, c'est la page de ce jour...
http://www.lapagedujour.net/aout2014/sixaout2014.htm
Mais je dois avouer que la page faite ce jour et prévue pour le 16 août est presque auto-suffisante.

Je pourrais causer du très étonnant et remarquable tirage de runes fait hier soir en ce qui concerne le théâtre.
Mais quoi ?
Je connais la voie qui me plaît de toutes les manières.
Je pourrais causer du soulagement à Höfn (Heupneu on prononce, je rappelle) de n'avoir à attendre qu'un petit quart d'heure et de payer seulement trente euros.
Je pourrais causer des français aperçus au Netto de Höfn à qui je déconseille le tour pour aller voir les baleines s'ils ne prennent pas un médoc.
Mais non.
J'ai pas forcément envie de causer en fait.
Je reste sur une petite déception, celle de ne pas être allé au bout de certains chemins pour plusieurs des balades que nous avons faites.
Mais eh.
Soit tu fais un truc à fond.
Soit t'en fais plusieurs.
On a vu des phoques, on a ramassé de la rhyolite (au plus proche possible de l'obsidienne que cherchait Anne-Laure), on a déjeuné dehors, on en a pris plein les mirettes au niveau de la diversité des paysages, on a eu l'occasion de marcher comme il faut, de prendre des photos de dingue (enfin surtout ma femme)...
Alors quoi ?
Fol serait celui qui serait capable de se plaindre de quoi que ce soit dans une journée comme celle-là.
On s'est même payé le luxe d'avoir 15 degrés pour la dernière balade. Hou hou.
Je passe donc l'espagnole un peu mesquine sur la place pour la machine à laver le linge, le gardien un peu con dans la tripotée des espagnols de ses toilettes d'en-bas... C'est inutile.
Je ne retiendrai de fait que trois images de la journée.
Le brave et placide, mais remarquablement efficace garagiste de ce matin.
Le morceau de glace sorti de l'eau qui n'avait rien à envier à l'oeuvre de sculpteurs modernes.



Regarder nager des phoques.
Trouver une pierre un peu fétiche en essayant d'approcher un glacier mais en s'arrêtant à huit cent mètres à peine (en marche un peu sportive à flanc de colline gravillonneuse) d'un glacier.
Oui, je sais, ça fait quatre.
Mais la pierre ne compte pas. C'était juste une manière d'occuper mon esprit à autre chose pour passer la douleur accumulée hier en stressant sur le pneu.
Je n'ai pas non plus envie de parler du bras, du dos ou du cou.
Ça ne sert à rien. Je ne laisse rien de mal gâcher les vacances.
Ça ne sert vraiment à rien.



Jour 11
Skògafoss, depuis le bar restaurant de l'auberge de jeunesse.
J'ai vue sur la cascade.
Je viens de me commander la bière la plus chère de ma vie. 10 euros, putain.
Mais elle déchire. 9,4 degrés, putain.
J'aurais dû prendre mon carnet de notes de la nuit. J'ai rêvé d'un animal entre une loutre et une sorte de prédateur du genre fouine, capable de se transformer en fée. J'ai touché le doigt de cette fée. J'ai été deux personnages, celui qui touche la fée et celui qui met neuf années avant de réussir dans une comédie musicale ou un film qui raconte l'histoire d'une comédie musicale montée en neuf années.
Je suis sorti de torrents boueux et d'eau froide.
J'ai supporté l'annonce de la mort, un dimanche, d'un ami par une autre amie à trois heures du matin, ce qui a été compliqué pour se rendormir. Heureusement que j'ai touché le doigt de la fée en rêve. Des yeux, putain. Des yeux...
Je me suis arrêté par hasard d'ailleurs ce matin sur un site où l'on peut découvrir des gisement basaltiques qui sont dans les croyances populaires des habitations de nains et d'elfes. En prenant un petit film pour immortaliser la scène, mon pied s'est posé devant un trèfle à cinq feuilles.
Je ne suis pas en état, n'ayant pas la connexion depuis le bar restaurant où je me trouve, de pouvoir indiquer parfaitement le nom des lieux de tous les endroits visités.
Mais les images restent.
Fabuleuses, encore, en dépit du manque d'arbres.
Enfin, pour les arbres, on a eu l'occasion de voir un petit bois (qu'ils appellent forêt ici) avec l'arbre le plus grand d'Islande (25 mètres sa race).



Et j'ai encore des tas d'images.
Un fou rire à la caisse du supermarché de Vik en imaginant un plat avec des bananes, de la roquette et du chocolat. Anne-Laure m'a dit que j'avais fait marrer tout le monde dans le magasin.
La marche sur les hauteurs de gneugneu (je retrouverai le nom plus tard ou pas... ) et ma femme qui a peur dans la descente, la pauvre, avec son vertige. Les arbres, peut-être pas si nombreux, mais les arbres qui sont finalement la principale chose qui manque à l'Islande pour en faire un pays totalement parfait (on est obligé de ne pas tenir compte du froid et du niveau de vie).
La mystique de certains endroits : un lac sur un plateau où deux nonnes se seraient noyées, les rochers aux nains ou aux elfes...




La plage de sable noir de Vik. Marcher dans l'eau, les pieds dans le sable, et parfois dans les petits cailloux qui ne sont pas forcément agréables mais qui font partie de l'expérience de la nature.
L'énorme étendue des conséquences de l'explosion de l'Akki en 1783 avec ses kilomètres de lave froide recouvertes de mousse. Une explosion qui a eu des conséquences dramatiques dans presque tout le monde entier.
Le repas à l'ombre des arbres et de la cascade qui coule sous le lac des nonnes.
La claque de toutes les manières en roulant, même si c'est vrai que ça manque d'arbres.
Se poser peinard dans un bistrot à Vik et se faire avoir en commandant la moins bonne des deux bières proposées.
Je revois aussi, presque aussi vivaces que les images de cette journée, les visages croisés dans mon rêve : Françoise (mon ex), Jenny, Aurore, le jeune anima qui m'habite, féru de faire du spectacle, le vieil anima qui m'habite voulant protéger à tout prix le secret de la fée.
Les trèfles à quatre feuilles trouvés par Anne-Laure non loin de la cascade près du site des nains et des elfes.
Un peu baigné par une griserie à laquelle je ne m'attendais pas (ça titre la Lava, bon sang), je me laisse aller à regarder un peu les consommateurs ou les gens qui m'entourent. Personne n'a le visage de la fée. Une serveuse aux sourcils épilés a peut-être ses yeux.
J'entends moins parler français que le reste de la journée.
Pause.
Ma femme vient de me rejoindre.
On a toujours pas de wifi.
Rhoa.
M'en fous. J'ai la vue et la bière la plus chère du monde à finir.
La page du jour :
http://www.lapagedujour.net/aout2014/septaout2014.htm
Et le rappel d'une page que j'ai oubliée de citer, le con :
http://www.lapagedujour.net/aout2014/quatreaout2014.htm
Près de minuit... J'ai pu aller voir la cascade à côté de l'auberge. Je suis le seul à être monté et je reste avec la même impression que deux ou trois des balades d'aujourd'hui : la sensation d'un truc avorté.
Nous n'avons vraiment fait que survoler plusieurs arrêts ou étapes. L'Islande est trop grande.
Tant pis.
Ça nous apprendra à gagner au loto pour pouvoir y passer deux mois en 4X4:)

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