Jour
7
Mille
visages de Naples. Et des milliers de visages vus dans le séjour.
Alors
mille visages, bon, bien sûr, je déconne mais enfin... Il y a
vraiment la place dans Naples pour des tas et des tas de quartiers
différents et pour se dire : ah pitin, j'ai pas tout fait,
j'aurai jamais le temps de tout faire...
Le
métro de ce matin nous a amené jusqu'au musée maritime (très
petit) et l'ancien couvent / prieuré / chartreuse attenant...
Magnifique, belle vue, église absolument incroyable mais énorme
bémol, sans visite guidée, on ne fait à mon avis que le tiers.
Avoir accès aux salles ou chapelles interdites prendrait
certainement plus que les deux heures qu'on y a passé ce matin, mais
bazar, ça vaudrait vraiment le coup, à une autre occasion, de se
mettre dans une visite guidée pour profiter d'un maximum de choses.
Ma
femme a été particulièrement ravie de la balade parce qu'elle a pu
caresser les trois chats qui crèchent sur la terrasse et les
jardins...
On
ne peut pas dire qu'on regrette. L'église était incroyablement
décorée, l'exposition de miniatures était excellente et j'ai
beaucoup aimé les maquettes de bateaux...
Descente ensuite par
des escaliers (nous n'avons pas pris le funiculaire) pour gagner des
bouts du quartier espagnol qui n'étaient pas indiqués sur le guide
du routard et ses petites cartes qui sont loin d'être exhaustives
(on a fait Naples sans carte, on ne s'est jamais rendus à un office
de tourisme)...
Là,
une petite claque dans une pizzeria en activité depuis 1938 :
da Attilio, 17 rue Pignasecca. Un petit restaurant / pizzeria
familial avec quasi uniquement des locaux et, pour notre part à tous
les deux, de l'excellence dans les assiettes. La grappa que j'ai
commandée en digestif était assez copieusement servie et le café,,
bien que consommé à table, était à un euro (alors qu'il est
généralement plus cher dans d'autres restaurants)... Une jolie
visite que celle de ce quartier, je fus relativement fasciné par les
triperies, avec la curiosité qui pointe de tester un truc que je
n'aime qu'en andouillette, mais bref...
Le
clou de la journée fut la visite du théâtre San Carlo, un des plus
vieux, non le plus vieux théâtre en activité d'Italie... 6 balcons
et nous avons pu nous installer dans la loge royale. Visite peut-être
un peu chère pour le temps passé et le nombre que nous étions
(mais on peut comprendre que le théâtre se fasse du blé de cette
manière parce que les places, elles, sont nettement peu abordables
pour un budget moyen)...
Je n'arrive pas bien à trouver ce qu'ils
jouent en ce moment mais le décor sur scène avec toutes les statues
antiques était fabuleux, quant à la salle de spectacle, huuuuu...
Ensuite,
on a fait le bord de mer Napolitain, côté hôtel pour touristes
blindés et nous nous sommes risqués à découvrir le castel
dell'ovo (gratuit) avec une exposition d'une artiste (que je
qualifierais de flambée et cultiste de son ego – puisqu'elle est
sa principale œuvre d'art) qui nous a peu convaincus et dans
laquelle j'ai retrouvé un peu tout ce qui me fait chier dans les
beaux-arts de maintenant : un discours merdeux pour masquer la
vacuité du talent... C'est à se demander si le talent de certains
n'est pas de coucher ou juste de savoir vendre leurs relatives
merdes... Le summum de l'expo étant des polaroïds bien moches aux
couleurs passées encadrés dans une salle plus que vide, heu, j'ai
donné esprit de l'aventure, j'ai donné parce que j'ai tout
regardé...
Le
retour fut peut-être un peu long (à pieds) en particulier du fait
que notre limite de résistance aux gaz d'échappement fut sans doute
atteinte.
Naples,
c'est le bordel, c'est joyeux, tout ça, tout ça. Mais au niveau
respiratoire, c'est pas tout à fait probant, probant dira-t-on.
J'ai
pris plaisir aussi à entendre parler espagnol dans un petit magasin
où on m'a refusé un billet de 5 euros (sans doute faux) et à me
dire que, pitin, ça ne serait pas dur, avec le temps libre (mais pas
les yeux par contre pour lire) dont je dispose pour reprendre un brin
d'espagnol et se taper des bases d'iitalien.
Quoi ?
Non,
pas de bière encore aujourd'hui... Parce que vraiment, c'est que du
basique ici, même dans les bars chics du bord de mer... Ma femme et
moi on teste un piedirosso Mustilli.
Et
on ne peut pas dire que ça soit dégueulasse... Eh eh eh.
Nous
pourrions profiter du breuvage depuis la magnifique vue sur une bonne
partie de Naples qui se dévoile au sommet de la terrasse de notre
immeuble sis sur une colline, à écouter les clameurs d'un vendredi
soir Napolitain dans le quartier de Sanita.
Mais
tu vois...
J'aime
l'idée d'en profiter avec toi. Vois-tu...
Le
vin, que j'encaisse bien moins que la bière, mais à Rome fait comme
les romains, pourra peut-être me faire faire des digressions d'ici à
ce que je finisse ce message.
Pouf,
ma femme me glisse deux noix ramassées dans le jardin de la
chartreuse (alors qu'on n'a pas le droit de ramasser des fruits).
Pouf,
ils jouent Othello le 8 et 9 octobre à San Carlo.
Pouf,
on va regarder les photos du voyage, là... Mais je ne te garantis
pas de pouvoir les mettre là.
Pouf,
si on revient à Naples, on se dit qu'avril est une bonne saison.
Pouf,
faut que j'arrête de dire pouf, c'est ridicule.
Quoi ?
Un
regret ?
Eh,
on est loin d'avoir tout fait. Peut-être qu'on aurait dû faire
qu'une semaine sur Naples... Mais tu vois, je ne crois pas. Parce que
moi je préfère les petits villages aux villes. Parce que moi j'aime
bien quand il y a un peu de nature (voire même beaucoup). C'est un
peu dommage qu'on ait pas fait les catacombes ou le cimetière qui se
trouve à côté.
Mais
maintenant qu'on connaît un bon endroit où loger sur Naples,
éloigné du chaos de la rue, tout en étant au centre-ville,
pourquoi se prendre la tête avec ce qu'on a pas fait ?
Les
vacances, c'est pour ce qu'on peut faire, pas vrai ?
Je
te laisse avec la page du jour :
Une vue sur le Vésuve...
Le théâtre de San Carlo
L'église de la Chartreuse
Les chats de la chartreuse