Jour
17...
Je
sais, je sais, j'aurais pu choisir mieux comme titre, mais c'est
comme ça, et puis c'est tout ;)
Mais
la journée fut longue et légèrement alcoolisée :)
Alors,
pour tout te dire, au départ, on était parti pour se faire Cardiff,
oui, mon ami.
Mais
ma passion (avec mesure, je te le rappelle, dans le sens où je n'ai
jamais pris de cuite avec et où je ne dépasserai jamais le stade de
la griserie) pour le whisky et l'achat d'une demi-bouteille au cours
du voyage, en plus de la proximité avec la nature ont poussé mon
petit cerveau à convaincre ma femme de tenter Penderyn et puis autre
chose au gré du voyage.
La
volonté de ne pas faire deux villes dans la même journée
également... C'est que je préfère les petits villages en général,
et que vu mon dos et mes yeux, le stress de la conduite en ville est
un truc bien à s'épargner.
Bref,
Penderyn, en arrivant tôt avec une petite balade d'une grosse
demi-heure sur un chemin piétonnier bordé de champs et de
sous-bois. Mais ma femme malade. Elle est tombée au niveau de son
estomac en arrivant à la distillerie et nous avons convenu qu'elle
se reposerait pendant que je ferais la visite. J'étais tout seul
avec une hôtesse très sympathique (dont les grands-parents vivent
en Normandie) jusqu'à ce qu'une famille de 4 allemands très
sympathiques (les fils aux alentours de la vingtaine et les deux
parents, une blonde à l'apparence un peu précieuse mais sachant se
lâcher et un papa rigolard prêt à faire des blagues) me rejoigne.
Gros plaisir de voir une cuve de brassage fonctionner, gros intérêt
de voir leur cuve de distillation spécifique qui tire un alcool à
92 degrés et leurs deux nouvelles cuves qui vont leur permettre une
distillation plus écossaise dans le type.
La
visite s'est terminé par tester du bout du doigt le liquide de
distillation, après avoir senti le premier moût (à 8 degrés),
grosse crise de rire quand le papa allemand dit « enjoy »
et fait mine de s'envoyer un verre de gnôle à 92.
Notre
hôtesse nous a raconté que certaines personnes avaient déjà bu
(risquant le malaise et l'appel d'une ambulance) et que des polonais
avaient trouvé que ça ressemblait à ce que leur grand-mère
s'envoyait au petit-déjeuner.
Pour
8 livres cinquante, on avait le droit soit à une mignonnette de leur
liqueur, de leur vodka, de leur gin ou de la version vieillie en fut
de madère ou de goûter deux whiskies. J'ai goûté les deux qui
étaient disponibles et que je n'avais pas goûtés (il y a une
quatrième version qu'ils n'avaient plus en stock). Très
honnêtement, leur plus fort est le madère, suivi du tourbé (en
fait, il est maturé 6 à 12 mois dans des tonneaux appartenant à la
maison Laphroaig) et le dernier est celui qui est presque plus proche
d'un bourbon classique.
J'ai
appris que Penderyn avait mis au point une étiquette spéciale et un
whisky plus léger (à 41 degrés au lieu de 46) pour le marché
français. Il va falloir que je me documente sur la chose. Mais bref,
la visite fut ponctuée de rires nombreux avec mes camarades
allemands qui furent aussi impressionnés que moi par une des cinq
bouteilles qui restent de la dernière distillerie du pays de Galles,
un truc vieux de plus d'un siècle, dont le Prince Charles a reçu
une bouteille. Lorsque la distillerie a voulu lui acheter
l'exemplaire qu'il possédait, la couronne a dit que la bouteille
était égarée... Il y a une interdiction par les vendeurs de ces
derniers exemplaires d'ouvrir les bouteilles (dont le liquide sera
évaporé totalement en quelques siècles du fait de la porosité des
bouchons de liège employés à l'époque), mais la couronne, elle, a
dû en profiter.
Je
suis ressorti conquis et enchanté de cette visite qui n'aurait pas
été aussi grande sans mes camarades allemands.
Je
dois même dire que leur liqueur (on a eu aussi le droit de goûter
est bien meilleure que le Bailey's) et qu'il faudra aussi tester la
chose. Comme je n'avais pas de place dans la valise, j'ai pris un
échantillon de quatre mignonnettes pour voir ce que donne aussi leur
gin et leur vodka :)
Ma
femme un peu remise, nous sommes allés ensuite à Monmouth, une
charmante petite ville située non loin de la frontière avec la
Grande-Bretagne qui nous a étonné par son charme. Totalement au
hasard, et pour le nom aussi de l'enseigne (le Green Dragon), nous
sommes allés dans un petit pub familial qui faisait vraiment sa
cuisine sur place. Comme d'habitude, ils n'ont pas compris que je
demandais une Half-Pint, c'est donc avec une pinte d'un truc local
léger que je me suis envoyé un breakfast des champions, goûtant
les meilleurs saucisses que j'ai mangées au Royaume-Uni (pour 5
livres cinquante, les produits carnés venaient du boucher du coin,
un pur bonheur). Les lasagnes étaient sublimes, les frites comme à
la maison, et la cerise sur le gâteau, le crumble à la rhubarbe
avec sa crème custard maison aussi était tout bonnement ce qu'il
fallait à ma femme pour se remettre sur pied.
Nous
sommes tombés aussi dans ce village sur une magnifique boulangerie
en activité depuis des siècles et je ne doute pas que les trois
gâteaux que nous avons achetés vont faire magnifiquement notre
petit-déjeuner demain matin.
Je
me suis offert une énième petite boîte, mais celle-ci spécifique
pour mes dés de divination (ou dirais-je de synchronicité).
On
aurait bien passé deux heures de plus dans le lieu, mais il nous
fallait nous rendre sur Bristol.
Là,
nous n'avons pas faits grand-chose à part descendre une rue
incroyablement animée, recouverte de graffitis, bigarrée, pour
prendre un pot dans un pub qui fait auberge de jeunesse où ça
échangeait sec de l'herbe qui fait rire et où la fumette semblait
tolérée.
Nous
avons pu discuter avec Nick, un belge d'Anvers à l'anglais excellent
qui prenait trois mois sabbatiques et venait de faire un long mois de
balade dans le Pays de Galles. Il m'a laissé un email avec toutes
ses bonnes adresses Bruxelloises et je ne doute pas qu'on passera le
voir si nous séjournons un jour ou deux à Anvers.
Nous
avons avisé un restaurant végétarien où nous allons manger ce
soir pour éventuellement tester ensuite un rhum (en ce qui me
concerne) dans un bistro jamaïcain... Bristol est débordante de
cultures et d'énergie. Oui, d'accord, il y a des lieux qui
pourraient faire peur au péquin moyen, mais l'incroyable nombre de
graffitis dans le quartier transforme ce qui pourrait être un enfer
urbain en poésie.
Un
belge, des allemands... L'Europe, mon cochon.
Ok,
on a pas eu l'occasion de déconner avec des anglais et la personne
chez qui on loge, j'ai pas pu encore discuter avec lui de ses
passions au sujet du cinéma.
Mais
on verra ce que donne cette soirée, même si je me doute, vu le
niveau de fatigue de ma femme, qu'elle ne va pas durer des plombes.
On
a projet demain matin de vraiment visiter le centre-ville en laissant
la voiture garée là où on se trouve (à 15 minutes à pied du cœur
de la ville) grâce à un passe résident d'une journée donné par
notre propriétaire.
Bien.
Tu veux mes trois images ?
Je
serais tenté de te parler de mes rêves, de ces inondations
auxquelles j'échappe, d'un vampire qui ne peut m'atteindre ou de
cette étrange Australie mythique avec une ville lumière en son
milieu, mais non.
Tu
auras trois bars mon vieux.
Celui
de la distillerie à rigoler avec les allemands, le Green Dragon pour
la sympathie du personnel, la qualité de la nourriture et les très
sympathiques dessins comiques dans les toilettes et puis ce pub dont
je n'ai pas noté le nom (mais remarquable pour l'énorme champignon
sculpté dans le beer garden) où nous avons discuté avec Nick.
Tout
le reste, ça sera de la nature ou des paysages totalement sublimes
qu'on a fait qu'apercevoir par manque de temps.
Ouais,
c'est un peu con que ça finisse demain.
Mais
qui sait, j'aurais peut-être (sans doute) l'énergie de passer outre
le mal de dos (il a presque toujours été là, sauf en Ecosse où
j'ai peu roulé et presque jamais marché sur du dur) et d'yeux pour
visiter le quai Branly vendredi à Paris.
Quelqu'un
d'intéressé par le faire avec moi ?
Hu ?
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