Jour
18...
Après
cet auguste journal, nous sommes allés manger dans un restaurant
vegan sis à moins de deux cent mètres du lieu où on logeait...
Gruiii.
En
pouvant trouver facilement les produits fournis par le restaurant en
question, je me suis bien fait la réflexion que je tenterais un mois
vegan avec trois exceptions obligatoires (surtout la première) :
œufs, lait de chèvre et fromage blanc de brebis.
Ah
la la la. Quand on sait y faire, on peut vraiment donner la sensation
de satiété aux braves gens qui ont besoin de leur dose quotidienne
de satisfaction protéinique...
Tard,
le soir, en faisant mes œufs de cane à la coque (j'ai du mal à la
poêle, le blanc a tendance à frire et c'est pas digeste), j'ai
causé avec notre hôte (un peu) de cinéma et de bande-dessinée,
avant de mettre windows 10 à la place de cette grosse merde de
windows 8.1...
Je
suis marri, j'ai oublié mon alarme qui a sonné un quart d'heure
après un réveil très matinal et j'ai peur d'avoir réveillé notre
hôte, mais en compensation, il s'est retrouvé avec pas mal de
choses qu'on emportait pas.
La
matinée, mon gars, de huit heures à midi fut consacrée à balader
dans Bristol avec près d'une heure consacrée à la cathédrale de
la ville...
La
cathédrale de Bristol, pitin. Et son jardin tranquille, certainement
un centre possible de l'univers et une de ses petites chapelles
tranquilles, encore plus centre de l'univers. Rha, oserais-je dire
que j'ai surkiffé ? Oui, je suis tombé amoureux du fait
d'avoir trouvé en un seul lieu deux endroits parfaits et absolus
pour faire la paix avec soi-même dans un décor parfaitement propice
à la méditation ou l'illumination. C'est clairement ce que j'ai
préféré de Bristol avec le petit marché couvert où nous avons
achetés des choses végétariennes pour le midi (très content
d'avoir goûté un scotch egg végétarien, plus circonspect sur une
sorte de tarte impliquant des légumes conservés dans le vinaigre en
ingrédients principaux)...
Bristol,
ça mériterait vraiment de prendre trois jours pour bien profiter
mon gars. Je sais que si tu me le demandes, comme ça, à
brûle-pourpoint, mes trois images préférées de la ville, je vais
te répondre : un magnifique dessin mural de Jésus renversé,
la cathédrale et tout ce qu'elle contient et le marché couvert,
mais l'incroyable dynamisme de la ville, son énergie motrice qui
aide les artistes donne envie d'être étudiant et de faire son
chemin dans cette cité.
Sans
trop de problème en suivant notre GPS en dépit des panneaux
indiquant l'aéroport vers d'autres directions, nous nous sommes
rendus au dépôt de voiture. Nous avons abandonné notre Renault
Mégane avec son problème de GPS et de radio pour patienter dans
l'aéroport. Ce n'est pas bien, mais j'ai dû vaincre mon angoisse de
l'avion avec une pinte et demie à des heures totalement indues pour
moi, mais c'est comme ça. L'avion, j'aime pas. C'est passé plus ou
moins bien en compagnie de mes deux voisines, la mère, sans doute un
brin portée sur le vin et sa fille de près de quatorze ou quinze
ans qui allait découvrir Paris pour la première fois.
Pour
la première fois...
C'est
la réflexion que je me suis faite en découvrant Bristol. Paris a la
chance d'avoir énormément de bâtiments plus conservés que des
villes bombardées, d'être une ville lumière en dépit de la crasse
de certains endroits ou du manque parfois d'amabilité de certains.
Et le rayon de lumière dans les yeux de l'adolescente qui allait
découvrir Paris pour la première fois était intéressant. J'ai
toujours pensé qu'on devait se forcer à essayer de ne pas voir les
choses comme elles sont, de mettre le regard d'un extérieur sur les
choses qu'on connaît tant...
Excellent
repas le soir, avec sans doute un peu trop de boisson pour mon compte
chez les parents de ma femme. Mais j'étais dans la ligne directrice
de la joie d'avoir survécu au voyage, de l'envie d'oublier les maux
divers, du bonheur d'avoir pu causer avec ma mère et de la grande
satisfaction de savoir que j'allais passer le lendemain une bonne
journée au quai Branly avec le père de ma femme (et sans doute ma
femme) et la soirée avec une des rares personnes au monde que je
peux qualifier d'amie.
Le
vol sans plume... Je me suis concentré dans l'avion, j'ai vu des
paysages défiler, pas ceux qu'on survolait, d'autres issus de mon
imagination ou de mondes parallèles, et je me suis raisonné. Le
miracle que c'est, tout de même, de pouvoir faire si vite de si
longues distances ou de voler bien plus vite qu'un oiseau. Le
miracle. Qu'est-ce qu'un risque de moins d'une chance sur des tas de
dizaines de milliers d'avoir un accident est à côté de cette
chance ?
Rien,
bien sûr.
On
ne vit pas des choses intenses sans un léger goût du risque,
n'est-ce pas ?
Allez,
santé au prochain voyage en avion, mon vieux...
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