Jour
12, là-haut dans le Nord.
Un
rêve, étrange... Acteur à explorer des phobies et un copain de
l'Atelier bédé qui avait fait une sorte d'album photo sur moi. Un
rêve avec des fantômes et des dinosaures.
On
part assez tard. Le temps de faire les affaires. Et d'en oublier.
Départ
pour Launceston, la deuxième ville de Tasmanie.
Petit
arrêt à Oatland et le seul moulin opérationnel de l'hémisphère
sud parait-il. Je fais marcher le commerce en achetant un café, une
ginger beer pas encore testée et de la farine ainsi que du son.
Je
fais rire ma femme à la boulangerie pas pressée d'Oatland en disant
à la vendeuse que Batard bread, ça veut dire bastard en anglais,
mais bref.
Deux
heures à Launceston, bien plus joli qu'Hobart au centre-ville. On
mange thaï assez cher, légère déception, je pensais qu'il y
aurait des nouilles avec. Mais passons. Impossible de trouver des
piquets pour la tente. On chope de la Lanoline un produit assez
miracle pour les crevasses au pied et j'ai une bonne conversation
avec le propriétaire ou vendeur d'un petit café nommé Venocci où
un truc du genre. Il fait un très bon ristreto et macchiato. Il
m'indique ses cafés préférés, le meilleur n'est pas australien.
On
fait un petit arrêt après Lauceston sur sans doute un des plus
beaux points de vue d'autoroute (si on peut dire) que j'aie pu
pratiquer.
Un
peu d'essence avec un monsieur qui sert encore à la pompe un peu
plus loin et on aboutit au camping de Beauty Point pour poser le
matos.
Redépart
en voiture vers un petit parc national du nord, sur une route de
caillasse de 18 km qui dure des plombes, heureusement qu'il y a la
possibilité de passer en mode 4X4.
Balade
au parc en question, un nom aborigène que je replacerai demain, avec
beaucoup d'animaux sauvages, oiseaux et wallabies, avant de trouver
un gros wombat qui rentre dans son terrier près du visitor center.
La
balade nous a permis de voir le plus beau ciel de notre vie, un truc
incroyable dans la forme des nuages. Je vais tenter de joindre une ou
deux photos au message du jour pour le prouver.
Sur
le retour par la route de caillasse, la lune, pleine, s'offre
magnifique et orangée à l'horizon.
Dîner
tard avec la nuit qui tombe au camping et me voilà dans la salle des
machines à laver à taper ces quelques lignes...
Qu'est-ce
que j'oublie comme images ?
J'ai
fait un loto. On ne sait jamais.
Un
autre wombat sur le bord de la route. Ben mon vieux.
Le
wetland dans la petite balade, les arbres qui poussent dans l'eau,
c'est toujours impressionnant.
Une
mouette, il y a deux jours qui lâche plusieurs fois un coquillage
sur Mary Island pour le manger.
Le
prix des places de cinéma ici pour voir le hobbit, hourg.
Le
croissant acheté à Oakland qui n'était pas si mauvais que ça,
plus du genre brioché, le pain qui lui est vraiment pas mal (même
s'ils sont contre les croûtes très dures).
Encore
ce fichu ciel en revenant de la plage et de petites dunes. Bon sang.
La
légère angoisse de marcher pieds nus alors qu'il existe un très
faible risque qu'il y ait des serpents.
Des
traces dans le sable prise par ma femme pour celles d'un serpent et
pour moi pour un petit oiseau avant de découvrir que c'était un
insecte le responsable.
Bref.
Seul
problème de la journée, j'ai l'oeil gauche (le valide, le pas
malade) limite en sang. Il ne tient pas le coup. Il dessèche comme
un gros salaud et c'est plutôt le caca, il va falloir que je trouve
des gouttes. Ou que je pleure. Beaucoup.
Peut-être
en regardant la lune au-dessus de la plage juste à côté.
Peut-être.
Ah
oui, en chantonnant l'air de cornemuse que je fredonnais sous la
douche. Ouais, peut-être. Je rends l'antenne. On se lève tôt
d'main matin...
Jour
13, Narawntapu...
Près
de dix heures. Le ranger John a fait visiter la nature sauvage à une
trentaine de personnes. Nous, on les a seulement croisés un peu.
Seulement.
Les
images de la journée sont nombreuses.
Je
pourrais dire les choses dans l'ordre chronologique mais je sens que
le plus important, c'est ce qui vient en premier.
En
premier : wombats. Des tas, des tas, des tas... Ce matin, ils
étaient rares. Un vieux malade avec une patte qui marche pas droit
m'a touché. Mais on a vu aussi des squelettes, un koala sur le bord
d'un chemin qui nous a mené à voir un échidné, une mère et son
petit, des tas de koalas sur fond de soleil couchant, un koala qui
broute et va jusqu'à me renifler la chaussure, un autre qui me
siffle presque dessus pour me dire de dégager parce qu'il veut
brouter, le bestiau...
En
second : serpents. Deux, pas très loin, aperçus en rentrant
d'une balade de près de neuf heures, à dix minutes de la fin. Toute
la journée après avoir entamé le « view point fire trail »,
je me suis baladé avec un bâton, une chose idéale pour faire du
bruit et faire fuir les bêtes.
En
trois Kaua Kalua, une petite voix dans ma tête, les esprits de
l'endroit, pour me signifier la guérison d'ici trois semaines et
puis que je devrais rendre hommage à nouveau à cet endroit dès que
je pourrai y revenir.
En
quatre, chaleur. Pitin, on a un peu souffert du ciel bleu et du
soleil plombant. Mais ce plaindre de la chaleur un 29 décembre,
c'est un peu étrange.
En
cinq, hauteur. On en a fait du chemin aujourd'hui, pitin... Ma femme
est séchée. Moi, je crois que je ne vais pas tarder à tomber
aussi. J'ai tenu à faire un chemin qui menait en hauteur mais on
s'est engagé sur un truc où il n'y avait rien à part un échidné
aperçu et filmé à l'improviste.
Et
sinon, les libellules, par centaines... Les wallabies ou kangourous
en nombre certain. Un couple, aperçu de très loin depuis le sommet
d'Archer Knob en train de photographier un koala. Pas plus de 4
personnes aperçues jusqu'à notre retour. Une table de déjeuner ce
matin partagée avec un couple de cyclistes. Deux petites siestes
pour tenir le coup, des wallabies même dans notre campement, écrire,
fatigué, dans la voiture, une douche à l'eau froide, un tee-shirt,
taille 12 ans, acheté à ma femme, le mal de crâne avec la
déshydratation, une photo de mes objets fétiches, oublier son K-way
sur un arbre sur le chemin (mais demi-tour rapide), déjeuner à midi
sans sel, mettre un morceau de squelette d'animaux dans sa poche,
retourner au bird watch, des plantes qui collent ou qui piquent,
trouver certains des produits de la glacière encore bonsne pas aller
à la plage, avoir une vie magnifique depuis le sommet d'Archers's
Knob...
Fatigue....
Les fautes de frappe pleuvent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire