J'ai communiqué avec ma sœur qui me sert de banque de mémoire.
C'est....
Comment dire ?
C'est fou de vivre sans mémoire. J'en ai pas. Je ne me souviens de quasi rien. Tout se délite, s'efface, il n'y a que l'instant présent.
Il y a sans doute toutes les ressources pour ne pas souffrir du passé et toutes les réserves pour ne pas angoisser sur le futur.
C'est un grand signe de sagesse dans l'absolu car le seul temps qui compte est le présent.
Mais quand même...
Quand même, hein.
C'est fou.
Bref, outre ce qu'elle vit, qui n'a pas lieu d'être dit ici, il y a ses douleurs qui ont pour source sa vertèbre fêlée dont je semble responsable puisque, quand j'étais jeune, j'étais un peu chiant avec mes blagues à la con.
Ma mère m'a rappelé qu'une fois j'avais planqué les chaussons de danse de ma sœur et que je n'avais pas dit où je les avais cachés.
Je devais chercher à exister, je suppose.
Mais quand même, il y a ce jour où je pousse ma sœur sur des patins mais où on était tous tombés. Elle a eu très mal, très très mal, mais elle ne l'a jamais dit.
Elle m'a dit de ne pas m'en vouloir.
Et ma mère m'a rappelé que j'avais fait sauté les dents de devant de ma sœur vers ses quatre ou cinq ans.
Et je me souviens d'avoir tué pas mal de fourmis et puis aussi quelques escargots en les laissant à la chaleur.
Mais je ne crois pas avoir été un petit enculé. Juste, j'avais sans doute besoin d'exister ou de m'affirmer dans un espace où j'avais pas grand-chose pour m'exprimer.
Bref, je m'excuse auprès de ma sœur pour lui avoir semble-t-il fêlé une vertèbre.
Ma leçon sera de ne pas m'en vouloir.
Ce qui ne te tue pas te rend plus fort.
Le blog du fils (où là, par contre, j'aurais aimé avoir un message, j'ai du mal les jours où j'en ai pas)
La page du jour et ses étranges biais, sinon.
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