Ils ont occupé une bonne partie de mon temps et leur lecture, ce soir, devant les gens du théâtre m'a aidé à y retravailler et élaguer.
Mieux vaut couper que rajouter dans mes relectures et ce fut fait en rentrant du théâtre...
La page du jour.
Le blog du fils...
Les trois textes, en cas (quelques fautes doivent encore traîner)...
Le mendiant.
Trois personnages, éventuellement 5 pour de la figuration et un bout de texte à la fin.
Il y a un mec ou une gonzesse qui fait la manche devant un supermarché.
L'autre arrive. Il s'interrompt, il semble avoir peur. Il regarde fixement La manche. Mais vraiment sous toutes les coutures. Il est gêné, clairement gêné...
Il y en a aussi une troisième pas si loin. Il y a aussi éventuellement deux personnes dans le fond qui observent. La Manche parvient à accrocher le regard de L'autre. Il lui sourit.
Manche : Salut.
L'autre : Euh...
Manche : Saluuuut...
L'autre : Hum.
Manche : Salut je vous dis. Ça va ? Vous êtes euh...
L'autre : Non, non, je...
Manche : Je quoi ? Vous êtes bizarre, vous.
L'autre : Non mais c'est que...
Manche : Que quoi ?
L'autre : J'ai un problème avec euh....
Manche : Quoi ?
L'autre : Ben avec vous.
Manche : Comment ça moi ?
L'autre : Ben je sais pas, vous, vous...
Manche : Je, je ?
L'autre : Vous faites la manche d'vant le supermarché, là ?
Manche : Vous êtes contre ? Eh, j'y peux rien moi si...
L'autre : Non, il s'agit de moi, je, je...
Manche : Vous... vous ?
L'autre : Ben je... je ne sais pas trop quoi donner à chaque fois. Je, j'ai peur d'en faire trop.
Manche : En faire trop ?
L'autre : Oui.
Manche : Vous savez, vous êtes pas obligé de donner, hein...
L'autre : Non, mais si, forcément, si... pour l'amour.
Manche : L'amour ?
L'autre : Non parce que c'est un acte d'amour, quand même et on en manque des actes d'amour, surtout en ce moment....
Manche : Ah ça...
L'autre : Et moi, je, j'ai peur que ça aille trop loin et que ça me vexe.
Manche : Comment ça ?
L'autre : Ben si jamais vous aviez envie d'être reconnaissant et de coucher avec moi ?
Manche, protestant : Quoi ? Mais euh...
L'autre : Ben voilà, ou si vous aviez pas envie, ça vexe ça aussi.
Manche : Non, mais je ne comprends pas.
L'autre : Mais si, c'est donner de l'amour, après, on ne sait jamais ce que ça peut entraîner.
L'autre : Quoi ? Mais enfin...
L'autre : Moi, je suis pas sûr de pouvoir faire l'amour avec vous, surtout que vous êtes pas du sexe que je préfère.
Manche, calmant le jeu : Non, mais moi, vous bilez pas... Si vous avez pas de sous, à la limite, filez-moi une banane en ressortant des courses ou une baguette, je sais pas.
L'autre : Ben la banane, comme ça...
Manche : Mais enfin vous... vous... mais... je ne suis pas là pour avoir du sexe avec vous, je fais juste la manche bon sang.
L'autre : Ah ben vous voyez, vous me vexez.
Manche : Quoi ?
L'autre : Ben ça veut dire que je ne suis pas digne d'amour, que je ne mérite ou vaux rien.
Manche : Non mais si, ça va, vous êtes pas si...
L'autre : Pas si quoi ?
Manche : Pas si mal...
L'autre : Aaah.
Manche : Quoi ?
L'autre : Je vous préviens, je n'ai jamais fait l'amour avec quelqu'un de votre sexe.
Manche : Non, mais...
L'autre : Mais si vous insistez... mais alors plus chez vous. Non parce que chez moi, c'est le bordel. Ou alors, chez moi mais avec les yeux bandés.
Manche, plus fort : Non, mais moi, je veux pas de sexe, je veux manger.
L'autre : Manger ?
Manche : Oui.
L'autre : Vous ne mordrez pas au moins si je vous donne ma banane ?
Manche : Aaaarh, bon sang, on arrête. Je ne veux pas de votre banane.
L'autre : Vous voyez, vous me vexez à nouveau.
Manche : Attendez, c'est un sketch, c'est pas possible ? C'est une caméra cachée sur les gens qui font la manche. C'est ça ?
L'autre : Ben non, moi, je vais au supermarché et je vous explique ce qui me passe par la tête à chaque fois que je vois quelqu'un comme vous.
Manche : Vous avez déjà pensé à vous mettre à notre place ?
L'autre : Arrêtez de dire mettre
Manche : Quoi ?
L'autre : Vous me donnez envie...
Manche : Mais...
L'autre : ... et je vois bien que vous ne voulez pas.
Arrive le troisième.
Le troisième : Bon.
Les deux autres : Quoi ?
Le troisième : Si vous voulez je vous filme tous les deux.
L'autre : Hein ?
Manche : C'est... c'est pas possible, c'est un sketch...
Le troisième : J'ai une chaîne de télé, un truc du genre... vous savez... et moi y a pas de souci, moi, je peux...
Manche : Mais moi, je veux pas, c'est ce monsieur, qui...
L'autre : Ce monsieur qui ?
Le troisième : qui qui ?
Manche : Arh. Bon, ben je me casse, y en a marre.
Il se casse un peu au fond en observant les deux autres.
Le troisième, en faisant coucou à la manche : Dommage.
Petit silence. Regards complices échangés entre l'autre et le troisième.
L'autre : Bon.
Le troisième : Quoi ?
L'autre : Il faudra peut-être qu'on trouve autre chose pour me guérir de ma phobie des mendiants, tu penses pas mon chéri ?
Le troisième : Surtout qu'on court le risque que y en ait un qui dise oui.
L'autre : Ah mince. Silence complice.
Le troisième : Tu ferais quoi si y en a un qui disait oui ?
L'autre : Aaaah.
Le troisième : Ca t'exciterait ? (regards complices encore)
L'autre : Eh...
Instant de révélation. Ils se retournent vers le mendiant qui les observe de loin.
Le troisième et l'autre : eh monsieur, monsieur. On a une proposition à vous faire.
Le mendiant, sortant en courant : Aaaaah, c'est pas possible... c'est un sketch...
Le troisième et l'autre, sortant en courant derrière : Eh monsieur, monsieur.
Les deux personnes qui observaient la scène : C'est pas possible, c'est un sketch.
Une des deux : Oui, mais si c'était pas un sketch...
L'autre des deux : et puis c'est vrai qu'il était beau le p'tit mendiant.
Les deux, à la suite de tout le monde : Eh nous aussi on veut participer si c'est pas un sketch.
L'interrogatoire...
Trois personnages dont un quasi-muet.
Le sexe de l'apparent accusé se change aisément... L'écriture inclusive étant compliquée pour l'auteur, changez elle par il ou femme par mari à loisir. On ne voit pas l'arme que cache l'accusé. Flic et Psycho sont appelés comme ça par convention. La Biche aussi, si elle est rajoutée. Ils sont tous les deux face à face. Assis, pas assis, au choix du metteur en scène. La biche peut observer la scène, à condition d'être cachée du regard de Flic.
Flic : Vous avez tué votre papa...
Pycho : Oui. Couic.
Flic : Vous avez tué votre mère.
Pycho : Ah oui aussi. Couic. Eh eh eh...
Flic : Pourquoi ?
Pycho : Pourquoi quoi ?
Flic : Votre père et votre mère ?
Pycho : Parce qu'ils m'ont mis au monde, les enfoirés.
Flic : Quoi ?
Pycho : Je suis un monstre, c'est de leur faute. J'ai réalisé ça aujourd'hui. C'est de leur faute, de leur putain faute, ils méritaient de payer.
Jeux de regards.
Flic : Vous avez tué votre femme aussi. Elle ne vous a pas mis au monde votre...
Pycho : Oui, mais là, c'est pas pareil.
Flic : Ah.
Pycho : Quoique.
Flic : C'est à dire ?
Pycho : Elle a épousé un monstre, elle devait savoir quelque part au fond d'elle-même, elle devait savoir.
Flic : Mais enfin.
Pycho : Si. Elle devait savoir. Alors... Couic.
Flic : Hum.
Pycho : Non, je vous assure... Elle n'a eu que ce qu'elle méritait, soit parce qu'elle savait, soit parce qu'elle était trop conne pour remarquer.
Flic : Bon, et vos enfants, vous ?...
Pycho : Pas couic... J'ai pas d'enfants. Un salaud comme moi, j'allais pas transmettre les gènes...
Encore un silence.
Flic : Et votre chien, pourquoi vous l'avez...
Pycho : Ah lui, il aurait dû le sentir ce con que j'étais un monstre, con de chien, il aurait dû, hein. Il aurait dû, alors bon. Couic.
Flic : Et votre sœur, alors, parce que votre sœur... je ne comprends pas.
Pycho : Comme ma femme, elle aurait dû se douter, et en plus...
Flic : En plus ?
Pycho : J'avais une dent contre elle depuis qu'elle m'avait pété mes playmobil quand j'avais 6 ans.
Flic : Bon... Et vos deux voisins, le couple de...
Pycho : Ils étaient vieux.
Flic : Oui, mais…
Pycho : Ils étaient vieux, ça devrait pas compter. Mais sinon, j'ai une excuse.
Flic : Laquelle ?
Pycho : Ils devaient savoir qui j'étais, ils observaient tout le quartier, ils auraient dû vous prévenir, couic.
Flic : Et l'institutrice de l'école ? Elle pouquoi ?...
Pycho : Elle aurait dû remarquer mes tendances psychopathes et me dénoncer aux autorités.
Flic : Et le boulanger, le boucher et le patron du bar qui sont les derniers que vous m'avez montrés ?
Pycho : Des mauvais partenaires de belote, mais en plus ils vendaient des trucs à un salaud comme moi et ils auraient dû aussi me dénoncer.
Encore un silence.
Flic : Bon... Et les nains de jardin ? Pourquoi vous avez décapité les nains de jardin
Pycho : Parce que ce sont des enculés.
Flic : Quoi ?
Pycho : Ce sont eux qui me disaient de tuer. Les salauds.
Flic : Les nains de jardin ? Vous parlez aux nains de jardin ?
Pycho : Pas que les nains.
Flic : Qui d'autre ?
Pycho : Les biches, mais j'aime bien les biches de jardin. C'est mon totem.
Flic : Vous avez un totem biche ?
Pycho : Ben oui, sûrement.
Flic : Comment ça ?
Pycho : Ben sinon, j'aurais tué les biches aussi.
Encore un silence. La Biche apparaît au regard du Flic.
Flic : C'est qui ?
Psycho : Je suppose que c'est mon totem.
Elle fait coucou au psycho.
Flic : Bon.
Pycho : Bon, hein. (il dévoile son arme)
Flic : Bon, ben maintenant, on en vient à moi.
Pycho : Ben oui.
Flic : Pourquoi je suis encore en vie ?
Pycho : Ben parce que je sais pas encore en ce qui vous concerne. Je vous ai appelé pour signaler mes meurtres.
Flic : Enfin, vous aviez pas signalé les meurtres au départ. Vous m'avez juste appelé pour un problème de voisinage.
Flic : Oui... Silence encore. Mais du coup, euh. Moi, euh, qu'est-ce que je viens faire là-dedans ?
Pycho : Ben vous êtes le flic d'un village où habite un gros enfoiré d'assassin.
Flic : Euh, oui, mais je ne le savais pas jusqu'à présent.
Pycho : Vous auriez dû...
Flic : Ah. Silence. Vous, vous allez me tuer ?
Pycho : Ah ben ça dépend.
Flic : De quoi ?
Pycho : Vous êtes flic, non ? Vous devriez pouvoir trouver facilement l'adresse de tous ceux qui ont collaboré avec moi.
Flic : Et si je vous file leur adresse, vous me faites quoi ?
Pycho : Couic, parce que vous auriez collaboré avec moi.
Flic : Mais si je vous file pas leur adresse ?
Pycho : Ah.
Flic : Quoi, ah ?
Pycho : J'avais pas pensé, c'était couic aussi. Mais du coup, je n'aurai pas leur adresse.
Flic : Ah ben oui.
Pycho : Ah zut. Flûte.
Flic : Hum.
Flottement dans l'air...
Pycho : Bon, ben allez-y, va allez-y.
Flic, se levant :. Vous êtes sûr ?
Pycho : Oui, allez, c'est cadeau.
Flic : Ah la la la, pour une fois que j'aurais été célèbre.
Pycho : Comment ça ?
Flic : Je suis déprimé en ce moment, c'était presque une bonne manière d'en finir.
Pycho : Pas tellement, vous savez, pas seulement, vous n'auriez été qu'un trentième de la journée sur une longue liste.
Flic : Quoi ? Vous en avez tué d'autres ?
Pycho : Ah ben je vous ai pas montré tous les cadavres. Et encore, ils sont pas tous morts, il y en a qui sont encore attachés.
Flic : Mais ils sont où les autres ?
Se dirigeant vers le proscenium ou dans la salle et désignant le public. La Biche peut devancer les phrases du Psycho en gras.
Pycho : Là.
Flic : Qui ?
Pycho : Eux. Ils sont venus voir un spectacle avec un gros enfoiré comme moi, ils sont complices. ils méritent tous de mourir. Surtout ceux qui sont en train de rigoler, là, les salauds.
Petit temps d'observation du public, le psycho prend un gros sac sans doute chargé d'armes.
Flic : Gulps.
Pycho : Vous voulez m'aider à les finir ?
Flic : Euh...
Pycho (et la Biche) : Tuer des salauds pour arrêter de déprimer.
Flic : Euh...
Pycho : Sinon, je vous tue mais ce ne sera pas glorieux.
Flic : Bon, ben s'il n'y a plus que ça pour rester en vie.
Psycho, donnant une arme : Ah.
Flic : Mais dans le noir, alors, j'ai peur de pas y arriver sinon...
Pycho : Noir !
Ils s'avancent. Noir. MUSIQUE de Tronçonneuse. Rires sardoniques.
Thérapie de groupe. Les mecs qui ont deux super-pouvoirs mais qui sont nuls.
Cinq personnages.
Les personnages n'ont pas nécessairement de sexe défini. Faites vous plaisir. Sauf pour Testo. Mais et encore. Testo pourrait être joué par une fille qui prend une voix grave.
Ils entrent tous pour une table ronde sans table et pas forcément avec des chaises. Il y a des regards un peu gênés de tous. Reclus est un peu à part à Jardin. Loyal est au milieu.
Le Loyal : Bonjour, bienvenue à vous, c'est avec un plaisir certain que je vous accueille en dépit du fait, que bon, eh bien... mais rassurez-vous, personne n'est là pour juger,
* : Non, non, non...
Le Loyal : Nous sommes... tous ici sur un pied d'égalité et vous avez tous reçus deux pouvoirs un peu nuls qui ne vous ont pas permis d'être pris à l'Académie des super-héros.
Le Reclus : Enfin, ils sont pas nuls, c'est juste que personne n'en veut dans une équipe.
Futur : Enfin, ils sont pas nuls, c'est juste que personne n'en veut dans une équipe.
Le Reclus ¤ : Mais...
Passé : Enfin si, chéri, il y a quand même des gens qui en veulent. La preuve, le monsieur nous reçoit.
Le Loyal : Merci, mais enfin, vous savez, c'est mon boulot.
Le Reclus : Ah ben quand on est recalés en tant que super-héros, ça peut provoquer un choc psychologique.
Testo : Ah ben quand on est recalés en tant que super-héros, ça peut provoquer un choc psychologique.
Silence un peu gêné.
Le Loyal : Bon, passons à la présentation avec un tour de table, je vous rappelle que l'objectif de cette première séance est que tout le monde apprenne à se reconnaître.
Le Reclus : Je veux bien commencer.
Futur : Je veux bien commencer.
Le Loyal : Bien très bien allez-y.
Le Reclus : Mais...
Futur : Bon, ben alors bonjour tout le monde.
Le Loyal : Bonjour.
Les autres, sauf Passé : Bonjour.
Passé : Bonjour chéri.
Futur : Mais.
Il y a un léger trouble entre Futur et Passé.
Le Reclus : Je sens un léger trouble.
Testo : Je sens un léger trouble.
Le Reclus : Mais...
Le Loyal : Bon, bien, allez-y exposez, je vous en prie.
Futur : Bon, ben voilà, je m'appelle Futur. Enfin, c'est le nom que j'aurais pris, hein, si j'avais été retenu à l'académie mais en vrai je m'appelle Stanislas.
Passé : Comme son père qui est parti.
Futur : Mais...
Le Loyal : Poursuivez, poursuivez. ..
Futur : Et donc, eh bien, mon premier pouvoir c'est que je ne respire qu'une fois sur deux.
Le Loyal, Testo : Ah oui quand même.
Le Reclus : Oh ça doit être cool pour faire de l'apnée.
Testo : Oh ça doit être cool pour faire de l'apnée.
Futur : Même pas, parce que je ne respire qu'une fois sur deux mais de manière aléatoire.
Le Loyal : C'est-à-dire ?
Futur : C'est-à-dire que je ne choisis pas la fois sur deux et si jamais j'enchaîne plusieurs cycles sans respirer comme... (il devient rouge et commence à étouffer)
Le Reclus : Comme maintenant.
Testo : Comme maintenant. (Futur s'écroule)
Le Reclus : Mais...
Passé : Chéri, chéri... (en le tapotant, Futur se redresse et tousse)
Le Loyal : Eh bien, c'est risqué.
Le Reclus : Ah oui, c'est bien un pouvoir de merde.
Testo : Ah oui, c'est bien un pouvoir de merde.
Le Loyal : On avait dit qu'on ne se moquait pas, on avait dit qu'on ne se moquait pas.
Passé : Non, on ne se moque pas. C'est rien chéri, câlin, c'est rien.
Le Loyal : Bien, c'est quoi votre deuxième pouvoir un peu nul alors ?
Futur : Ah ben, oh là, euuuh...
Le Loyal : Ben allez-y.
Futur : Non, mais je sais déjà que vous n'allez pas me croire.
Le Loyal : Pourquoi ?
Futur : Parce que j'ai le pouvoir de deviner le futur et de pouvoir le dire mais personne ne me croit sauf..
Passé : Sauf ta mère.
Futur : Oui, sauf ma mère.
Testo : Oh la vache.
Le Reclus : Et vous pouvez quand même nous dire le futur ?
Le Loyal : Et vous pouvez quand même nous dire le futur ?
Le Reclus : Mais...
Futur : Vous n'allez pas me croire.
Passé : Moi je te crois, vas-y.
Futur : Non, non, ça sert à rien, maman, ils ne vont pas me croire de toutes les façons.
Le Loyal : Ben donnez-nous quelque chose quand même.
Futur : Bah, c'est que tout ça va finir en queue de... Non, non, je préfère me taire.
Silence.
Le Reclus : Bon, ben si vous voulez, moi je peux me présenter.
Passé : Bon, ben si vous voulez, moi je peux me présenter.
Le Reclus : Mais...
Le Loyal : Bien, bien allez-y.
Passé : Eh bien moi, c'est simple, je suis sa mère.
Le Loyal : C'est pas un pouvoir ça.
Passé : Ben en partie, détrompez-vous.
Le Loyal : Ben pourquoi ?
Passé : Parce que personne ne le croit, sauf sa mère et je suis sa mère, et je le crois, c'est mon pouvoir.
Futur : Merci maman.
Long silence.
Le Loyal : Bon, et, euh, votre deuxième pouvoir ?
Passé : J'ai le pouvoir de regarder le passé sans éprouver une once de nostalgie. D'ailleurs, je me serais bien appelée Passé si...
Testo : Quoi ?
Passé : Non, rien, je n'ai pas envie d'avoir de la nostalgie.
Testo : Ah, c'est vrai que c'est un peu comme votre fils, ça sert pas beaucoup.
Passé : Détrompez-vous, regardez par exemple, je ne déteste pas le père de mon fils qui est parti, ce connard.
Futur : T'as traité papa de connard.
Passé : Oui, mais sans nostalgie.
Silence.
Futur : Oui, mais connard quand même.
Passé : Oui, mais sans nostalgie. Et je n'ai pas de nostalgie non plus quand je regarde le bon vieux temps.
Le Reclus : Quel bon vieux temps ?
Le Loyal : Quel bon vieux temps ?
Passé : Par exemple, je ne regrette pas la disparition des dinosaures ou l'arrivée des reptiliens dans certaines couches du pouvoir.
Testo et Le Reclus : Quoi ?
Le Loyal : Non, mais passons, passons, c'est un autre sujet. Les reptiliens n'existent pas.
Futur et Passé : Ah nous n'en serions pas si sûrs.
Le Loyal : Les reptiliens n'existent pas.
Futur et Passé : Ah, nous on est pas si ...
Le Loyal, directif en les coupant et s'adressant à Testo : Passons à autre chose, vous voulez bien, et vous, c'est quoi vos pouvoirs ?
Testo : Bon, ben bonjour, hein, moi c'est Testo. Et j'ai deux pouvoirs, comme tout le monde. Mais bon. Je ne sais pas. Je suis pas sûr de pouvoir vous les montrer, là.
Futur : Non, il va pas les montrer, il vaut mieux qu'il les montre pas et vous ne touchez pas à ma mère.
Testo : Non, mais ta mère, je vais pas la toucher.
Passé : Dans le passé, par contre, je suis sûr que vous auriez aimé.
Le Loyal : Bon, reprenons, reprenons, c'est quoi votre pouvoir ?
Testo : Alors, moi, j'ai le pouvoir dans ma couille gauche et aussi le pouvoir dans ma couille droite de...
* : de ?
Testo : De donner la vie !
* : Quoi ?
Testo : De donner la vie !
Le Reclus : Mais c'est con, c'est pas un...
Passé, Futur, Testo : Mais c'est con, c'est pas un...
Testo : Mais non, c'est pas con. C'est un pouvoir. Dans ma couille droite, là (il désigne la gauche ou son genou), et dans la gauche, ici (il se trompe encore)...
Le Loyal : C'est pas là, la gauche et la droite.
Testo : Ah oui, je confonds, non, non, c'est parce que j'ai pas un gros cerveau en échange, ça mange des ressources sur mon intellect, mais enfin, bref, dans mes deux couilles, j'ai le pouvoir de donner la vie. Ah ah ah ah. La vie (il rigole puis devient soudain un peu triste, les autres sont abasourdis). mais bon, il y a un truc un peu nul,
* : Quoi ?
Testo : Ce n'est qu'avec des femmes, et encore, d'un certain âge, et encore pendant une période certaine de temps.
* : Quoi ?
Testo : Ça ne marche que sous certaines conditions qu'il faut que je continue d'explorer... Il n'y a personne qui veut explorer avec moi ?
* : Ah non, non, non, pas maintenant là.
Futur : Ma mère a piscine.
Passé : Oui, piscine olympique.
Silence… Tous fixés sur Testo.
Le Loyal : Bien, bien, bien, eh bien la séance de présentation est sur le point de se clôre...
Le Reclus : (Parlant très fort aigu avec une voix très con et éventuellement le majeur au milieu du front) Ah ben non, mais moi j'ai pas eu le temps de me présenter...
Tous : Quoi ? Qui ?
Le Reclus : Moi, moi, moi, je suis là.
Passé : Vous ?
Testo : Oh la la la, c'est fort, ça, on vous avait à peine remarqué.
Le Reclus : C'est parce que j'ai le pouvoir de ne pas me faire remarquer au point qu'on répète mes phrases en pensant que ça vient de soi-même sauf si je parle très aigu avec une voix à la con.
* : Wow.
Le Loyal : Vous pouvez essayer de parler normalement ?
Le Reclus : (normal) Non, mais si j'essaye, vous n'allez pas me remarquer.
Passé : Non, mais s'il essaye, le chéri, on ne va pas le remarquer.
Le Reclus : (Aigu jusqu'à la fin du sketch, avec le doigt éventuellement) Vous voyez...
* : Euh...
Testo : Bon, bon, et quel est votre second pouvoir ?
Futur : Vous ne devriez pas le demander.
Testo : Pourquoi ?
Passé : Je vous rappelle que mon fils voit le futur.
Le Loyal : Oui, mais enfin nous sommes là pour nous présenter.. C'est quoi votre deuxième pouvoir ?
Le Reclus : Je vous préviens, il est balaise.
Futur : Je vous préviens, c'est con.
Testo : Mais non allez-y, un peu de couilles.
Passé : En plus, moi, je vous jure que je ne regretterai pas ce moment quand j'y repenserai.
Le Reclus : Bon, ben...
* : Oui ?
Le Reclus : j'ai le pouvoir de manifester une scène de théâtre quand et comme je veux autour de moi, mais...
* : Quoi ?
Futur : Je vous l'avais dit c'était con...
Ils se rendent compte, tous, de la présence du public et de la scène. Quitte même à évoluer dedans.
*(sauf Futur) : Oh la vache. Avec du public ? La vache... On peut les toucher ? Ce sont des constructs ? Non, non, les touchez pas, non. Pourquoi ? Ils mordent ? Ils grognent ? (Impro légère possible)
Futur, en aparté : Et là je sens que ça va bientôt finir.
Reclus : Bref. J'ai le pouvoir de manifester une scène de théâtre quand et comme je veux autour de moi mais...
* : Mais ?
(éventuellement roulement de tambour)
Le Reclus : Mais ça finit toujours en queue de poisson.
Noir (ou disons forte pénombre) et gong.
Tous, sauf Futur et Reclus : Oh putain...
Futur : Je vous l'aurais bien dit, mais vous ne m'auriez pas crû.
Silence...
Futur : On fait quoi maman du coup ?
Passé : On s'en va fils, on s'en va.
Testo : Vous ne voulez pas que je vienne avec vous pour tester mon pouvoir ?
Passé : Non, j'ai piscine, je vous dis. (Ils sortent bras dessus bras dessous)
Testo (en les suivant) : Non, mais à la piscine, ça ne me gênerait pas, hein.
Petit silence... Et puis en se dirigeant vers la sortie.
Le Reclus : Et au fait, c'était quoi tes pouvoirs, toi ?
Loyal : Moi, c'était d'écrire les sketchs pourris dans lesquels je veux jouer.
Le reclus : Non ?
Loyal : Si. Même les lignes de dialogue qu'on a là.
Le Reclus : Et le deuxième ?
Loyal : C'est de cacher à la face du monde l'existence des reptiliens et t'as intérêt de ne pas en parler avec ta voix aiguë et ton majeur sur le front sinon je te tue.
(Cri de lézard ou de dinosaure)
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