La peau fragile

La page du jour.

http://www.lapagedujour.net/fevrier2017/huitfevrier2017.htm

Et un constat, il y a quelque chose dans cette pièce qui la place au-dessus des autres que je vais jouer cette année. Il y a un truc personnel sur le rôle que je voulais dans la pièce dont je rêvais, certes, mais il y a aussi le fait que ce soit joué pour Amnesty (qui met une pression en plus), que j'en ai fait une adaptation en jeu de rôle qui fut épique et que, je ne sais pas, tout s'accorde : la thématique, le challenge de jouer assis (et mon plus long texte en dix ans), la manière de caractériser certains rôles, le déroulement de la pièce, une grosse surprise pour le public, deux ou trois scènes pour moi cultes, l'humour et la philo, une histoire d'amour, un charme britannique, des rôles en or.

Pour le reste, tout ne coule pas toujours forcément de source, hein.

Parce que bon...

J'ai aussi expérimenté une petite déception ce soir en début de soirée à la distribution de l'intergroupe, car j'avais vraiment un rôle qui m'avait tapé dans l’œil et qu'on était que deux sur le coup, mais une déception qui se transforme en challenge puisque s'il y a peu de texte au final sur ce que j'ai eu, il y a possibilité d'en rajouter à certains endroits et qu'en duo, il va falloir être tout le temps au taquet pour animer la chose sur tout le long (car la présence scénique est quasi permanente), surtout que la chose est très, très, très enjouée et endiablée...

C'est juste qu'il n'y aura pas de challenge de rôle avec un trait de caractère donné par la pièce, mais plus d'amuseur et de conteur, ce qui, au final, me plaît plus grâce à  l'élément comique assumé, à la seconde lecture, que mon premier choix, sur cette pièce. Oui. Challenge d'une nature que je n'avais jamais eu à avoir sur une telle durée. Une bonne chose donc pour cette année challenge et un bon feeling en fin de séance (acquis d'ailleurs assez rapidement).

Reste le deuxième challenge qui ne provoquait surtout un doute en moi qui si ça amoindrissait le rôle ou que si ça frustrait mon partenaire. Ouais. Mais là, on était (notez le passé) dans l'irrationnel d'un rôle qui t'a transformé et que tu dois réendosser en partie en espérant que ça en fasse autant pour l'autre, et que si à deux cette transformation n'est pas possible, ça ne serait pas rendre justice à quelqu'un que tu considères comme un ami. Surtout que personne n'est pareil et que j'étais victime d'une sorte de complexe de "putain, on étant ici, et si je volais le plaisir de mon pote ?" qui ne devrait pas avoir lieu d'être. Je dois apprendre à détacher A de B. 

Un comédien, ça se torture un peu. Ou disons, un artiste. Je m'aperçois que j'ai cette capacité à la flagellation. Mais pour le coup, c'est parce que je veux le meilleur pou moi et mes amis...

Pour la troisième pièce, par contre, il me faudrait, si mon intuition est bonne, aller dans le même sens qui a déjà été pour explorer une chose que je n'ai découverte qu'en visionnant des photos après pestak, piocher dans cet autre du rôle pour découvrir quelque chose de soi-même. On dira qu'il y a quelque chose de l'autothérapie ou de la boucle bouclée qui vibre sur une corde essentielle qui est presque celle de l'âme.

Hou.

Je me surprends à laisser glisser ces lignes. Mais je dirais qu'il y a l'âme, le cœur et le rire dans toute cette histoire et que je ne me sentirais pas complet dans cette boucle qui se finit sans l'âme.

Mon fils m'a aidé à poser tout ça, serein, ce soir.

Il fait partie des choses aussi essentielles pour moi que de me transcender dans des rôles.

Je dois avouer d'ailleurs que toutes les inquiétudes que je pouvais avoir ont été balayées lorsque je l'ai tenu dans mes bras en rentrant.

Il me rend vraiment plus fort (car il tient de l'âme, du cœur et du rire) ce sacré Jean-Hulk (tu permets que je te surnomme de temps en temps Jean-Hulk, hein ?).

Ah si.
Je glisse une autre peau fragile. Et ils ont raison.

Et puis, allez, un peu de photos qui ont fait des bouts d'histoire...
http://hitek.fr/42/photos-rares-histoire_4727

Et pour finir, un truc qui m'a fasciné.
https://www.nytimes.com/2017/01/30/opinion/ten-meter-tower.html?