mardi 9 août 2011

Voyage en jour 2 et 3



Bon vent camarade, me dis-je à moi-même.

15 heures 43, heure de France...
Une femme avec une voix un peu désagréable dans les tons aigus fait un « magic show » pour tous les kids du Ferry.
Je viens de lire des choses assez intéressantes dans Géo Voyage sur l’Écosse et je n'ai pas fini.
J'ai pris autant de livres que d'habitudes, que normalement je n'ai jamais le temps de lire, mais là, j'ai l'espoir que ça sera possible, en restant près d'une semaine à un endroit...
J'ai à m'informer sur le Glengoyne qui était sérieusement en promotion à la boutique du bord et je viens de me rendre compte que j'ai déjà économisé 5 euros par rapport à d'habitude, en ne prenant pas deux cafés.
Un petit truc que je risque d'avoir pendant le voyage pour retranscrire certains des cafés, dont l'addition est souvent salée, en bons vieux malts dont l'addition est salée mais dans le souvenir, lui, reste bien plus longtemps...
Le bateau tangue plus que la première fois. Nous avons choisi cependant de ne pas nous shooter avec un médoc ce coup-ci... Eh, Saint-Kilda, si elle nous ouvre ses portes nous en offrira certainement bien plus l'occasion.
Allez, je décroche...
Pas facile de se concentrer avec la femme qui tient à faire ses tours à tous les enfants... 


22 heures 46, dans une petite ferme du Kent...
Nous avons fait un tour dans la campagne environnante et Kat a eu le droit a trois lancers (tous esquivés) de bouses de moutons sèches.
Le campagne nous a aussi offert quelques mûres, ce qui en cette saison n'est pas désagréable... Je viens de noter les résultats de deux jeux de tarots concernant une question de ma femme sur l'opportunité de faire un travail toute seule, par elle-même, et la nécessaire plongée que j'ai envie de faire dans le domaine de l'invisible sur tous les plans, même le travail et les résultats sont intéressants...
Changements il va devoir y avoir.
Arrive un moment où tu as les moyens de ne plus courber l'échine et où il est temps d'agir en fonction des ses moyens.
J'aime assez ce camping, j'aime assez cette révélation, j'aime même assez le fait qu'embêté par un problème de machin coincé entre des dents du fond, je sois capable de m'envoler là-haut dans des contrées qui n'ont pas de frontières...
A propos de frontières, armé de cette nouvelle lampe, de ces chaises de camping, me voilà pour la première fois à taper vraiment ces pages de vacances dehors et si ce n'était le froid qui nécessairement se lève, je crois que je durerais facilement une heure ou deux de plus...
Mais le matériel, il faut parfois savoir l'écouter... Et le matériel, ça reste les bêtes qui vont venir, la nécessité de se lever tôt demain matin, le brûleur à gaz qui ne s'allume plus tout seul et qui va peut-être nous priver d'eau chaude demain matin...
Ce sont aussi les presque 6 heures de voiture à se taper pour arriver à la frontière du mur d'Hadrien...
Et alors ?
Il me reste l'invisible, la nuit.
Le pouvoir qui revient. Toutes ces nuits où j'aurai plus le temps d'écrire.
Et encore une fois cet étrange parallèle que je mène parfois avec le jeu de rôle... Dans mes parties en tant que maître de jeu, les personnages s'accomplissent ou ont fini d'accomplir de grandes choses... Et dans celles à venir en tant que joueur, c'est la mystique qui va prédominer. Que je regarde bien, que je me comprenne bien, il m'est impossible de ne pas avoir cette dimension lorsque je crée un alter-ego.
Il finit toujours par avoir la foi en quelque chose.
Pas seulement en soi, première chose que moi je devrais faire. Non, foi en quelque chose.
Il faut juste écouter les signes pour savoir quoi...
Pour moi, il s'agit de ce qui est lié aux quatre directions et au centre. J'entends le pas du chat, le bruit feutré de l'ours, le vol de l'aigle et le glissement de la truite. J'entends, au centre, hennir le cheval, celui de la gardienne des portes... De toutes les portes...
Ce soir, comme un de mes personnages fétiches, je vais ouvrir des portes.
On peut tous tellement le faire et on l'a tous tellement oublié...
Ce soir, je vais marcher dans des terres si anciennes et si belles que d'aucuns s'en sont fait une idée appelée Paradis.
Sous le ciel et la cime des arbres...
J'entends, je vois, et j'écoute l'invisible.... Je lève les yeux... Je vois deux taches dans la nuit, deux yeux qui m'observent, je me vois.
Bonne nuit petit homme...

La route est longue, mais la route est belle...
8 Août...
Ce matin, au réveil, je me suis vu moi plus vieux sortant de mon corps et c'était moi maintenant qui me regardait.
Aujourd'hui, peut-être qu'une nouvelle pierre a été posée sur mes fondations.
Un petit bout de rocher du mur d'Hadrien a été accueilli dans mon sac médecine.
La route a été longue, mais elle a été sympa.
L'exact déroulement de la journée doit être : lever tôt, il y a de la boue car il a plu la nuit...
Arrêt dans une station service un peu dégueu tenue par un indien à qui je vais devoir signaler qu'il n'y a plus de papier toilette. Kat ne veut pas essayer le « Mickey », le resto-route qui offre la possibilité d'un english-breakfast. Mais on a tellement à manger, déjà, avec ce que nous a laissé sa mère.
Arrêt du côté de Cambridge dans une aire de repos où nous prenons la peine de prendre un café dans un café qui affiche une étiquette française. La connexion wifi et les quelques messages me permettent de me rendre compte que le personnage que je joue en ce moment a même des occasions de jouer en dehors de la partie. J'ai quelques jets de dés à faire ce soir et peut-être à vérifier s'il m'est possible de faire passer une caractéristique pour une autre...
Arrêt du côté de huuuu... tu veux bien essayer de te rappeler femme et de le noter là (Blythe?)... Chéplu Bon, je me fous souvent de la gueule de ceux qui vont à la pataterie, mais j'ai bien pris une patate chaude, simplement parce que bon, je ne voulais pas manger de la bidoche aujourd'hui et que tant qu'à faire, au maximum, c'est mieux de ne pas manger des trucs trop industriels en matière de viande. Le principe – jacked potato – est une patate fourrée soit au fromage, soit au thon ou aux haricots.
Kat est partie pour le Fish'n ships. Normal.
Arrêt à Piercebridge. Malheur, le poney qui m'a mordu l'année dernière n'était pas là... A la place, dans son enclos, il y avait des oies. Derrière une grille, il y avait aussi un chien ressemblant un peu à un border collie qui m'a rappelé qu'il faudrait que j'ai un chien un jour.
Arrêt ensuite à Consett, dans une sorte de ferme qui fait auberge de jeunesse dans un des ses bâtiments... Quatre chambre, une cuisine commune et nous sommes seuls. Le fermier a un très fort accent assez difficilement compréhensible. Mais qu'importe, les gens ici semblent sympa et le frigo est bien rempli pour le petit déjeuner.
Comme nous sommes à moins d'une demi-heure du mur d'Hadrien, nous en profitons pour aller y faire un tour avec un arrêt marqué à Steel Rig... Le plus impressionnant, c'est pas tant le mur que les paysages et les couleurs qui ne cessent de changer. Je prends la peine, de mettre un p'tit bout du mur, dans mon sac médecine... Pas de trèfles, mais de toutes les manières, le climat et la terre semblent tellement purs ici que je me demande si les trèfles n'ont pas plus de difficultés à être des mutants...
Juste un trait d'humour en passant.
Je regrette peut-être légèrement de n'avoir pas acheté des saucisses bio dans le p'tit magasin de Piercebridge, mais décemment, il m'est impossible de manger les quantités qu'ils vendent en un repas et vu nos peu de capacités de conserver les aliments.
Bref, cela dit, si je dois retenir seulement trois images de la journée : moi, au réveil au-dessus de mon corps plus vieux, Steel Rig pour son intéressant panorama et les arcs-en-ciel au retour.
Les arcs-en-ciel, c'est la magie de ce pays.
Avec le soleil qui joue à dessiner des couleurs avec les nuages.
Une magie qu'on peut percevoir même quand on est un foutu daltonien comme moi.
Hum.
Le couillon.

J'aurais dû demander la clé wifi de leur réseau. Mais tant pis, demain je sais où je pourrai l'utiliser dans le pub où j'ai passé une de meilleures soirées en pub de ma vie.
Toudoudoudouuu...
Ah bon sang, j'aurais bien passé un p'tit bout de temps ici en plus histoire de mieux découvrir le coin.
Mais hé... Ce n'est pas comme si c'était difficile de retourner en vacances dans le coin...:)

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